Québec et Aquitaine se font les yeux doux

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Un flirt intéressé dont on parle trop peu au Québec

En visite en Aquitaine pendant deux jours, le Premier ministre du Québec a fait étape hier après-midi au Conseil régional pour un entretien avec Alain Rousset, président du Conseil régional d'Aquitaine. Au cœur de leurs discussions : les pistes de travail partenarial et les collaborations à renforcer, ainsi que le projet industriel imaginé autour des batteries du futur à Lacq, dont les contours se font plus précis.
Accompagné d'une délégation d'entrepreneurs, de chercheurs et d'élus, Philippe Couillard est ce jeudi et vendredi en Aquitaine pour une mission économique et institutionnelle d'ampleur. Il a rencontré ce jeudi midi Alain Rousset et Matthias Feckl, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, à la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger, pour évoquer la manière dont les liens entre les deux territoires pourraient être renforcés. Parmi les pistes évoquées, "l'éducation supérieure. A nous de créer pour nos étudiants des avenues menant vers des échanges, pourquoi pas des co-diplômes de nos écoles. Dans le domaine des neurosciences, de la construction durable, de la stratégie maritime, beaucoup de choses sont possibles", inventorie Philippe Couillard.
Si des initiatives sont déjà impulsées par les deux régions, si des actions sont engagées comme les échanges entre les acteurs de la filière drones ou l'Institut de nutrition Aquitaine - Québec, l'objectif est de resserrer encore les liens. "La volonté politique des débuts s'est concrétisée grâce à des relais industriels, éducatifs... qui donnent des résultats", se félicite Alain Rousset, président dont la collectivité investit 600.000 € sur trois ans dans le plan de coopération entre les deux régions. Et qui ne cache pas qu'il a pioché plusieurs idées lors de ses passages au Québec : Institut d'optique, aéronautique...
Batteries du futur : premier labo en septembre
Philippe Couillard comme Alain Rousset ont notamment évoqué deux sujets de collaboration phares à leurs yeux, le numérique et les bouleversements sociétaux qu'il entraîne, et la stratégie maritime avec la création d'un Institut. Mais le gros dossier qui mobilise actuellement les deux parties se situe à Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques où se joue l'avenir d'un potentiel site industriel de production de "batteries du futur".
Pour mémoire, l'Ireq, institut de recherche dépendant de la société Hydro-Québec, a développé une technologie Li-ion permettant de faire sauter plusieurs verrous techniques : temps de chargement très réduit, durée de vie plus longue, sécurité renforcée... Un accord a finalement été trouvé entre le Conseil régional et Hydro-Québec pour un transfert de technologies vers la France des recherches développées. Concrètement, une convention sera signée ce jeudi soir entre la Région Aquitaine et SCE France, filiale d'Hydro-Québec, pour l'implantation d'un premier laboratoire. Ce dernier s'installera dans la pépinière ChemStart'up de Lacq, avec un budget de 5,5 M€ sur trois ans, financé par le Conseil régional. Le premier des deux modules de recherche débutera en septembre.
Suivra la construction d'ici fin 2016 d'un laboratoire de prototypage (10 M€), à 50 % SCE France et 50 % Aquitaine Energy Factories (AEF, société holding commune au Conseil régional et à Hydro-Québec). Puis, si tout se déroule comme prévu, la genèse, toujours sur le bassin de Lacq, d'un véritable site industriel de 500 emplois capable de produire 5 millions de cellules de batteries par mois. Cette phase d'industrialisation sera pilotée par Hydro-Québec, AEF planchant sur l'implantation de l'ensemble industriel complet sur toute la chaîne de valeur. Investissement envisagé : 500 M€.


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