Devant plus de 200 acteurs du milieu réunis à Saint-Félicien au Lac-Saint-Jean pour le « Rendez-vous national de la forêt québécoise », Mme Marois a proclamé « un nouveau départ » pour cette industrie qui n’a toujours pas retrouvé le chemin de la rentabilité après des années de tourmente. Minée par des conflits commerciaux, les aléas du marché et la crise financière de 2008, l’industrie forestière au Québec a perdu 30 000 emplois, le tiers de sa main-d’oeuvre. La situation demeure critique et selon la première ministre, « l’action des pouvoirs publics » pour protéger la base industrielle du secteur forestier et sa main-d’oeuvre « n’a pas été à la hauteur » jusqu’à présent. « Tous les problèmes du secteur forestier ne trouveront pas en deux jours des solutions complètes et définitives. Nous ne connaissons pas non plus tous les défis que l’avenir nous réserve. Néanmoins, nous lançons tous aujourd’hui un message très fort. Nous annonçons un nouveau départ pour le Québec forestier », a dit la première ministre, non sans une certaine circonspection quant à la suite des choses.
Pour cet événement tenu dans la municipalité d’adoption du chef libéral Philippe Couillard, en plein coeur de la circonscription de Roberval, le gouvernement Marois s’est assuré de ne pas passer inaperçu. Les ministres Martine Ouellet, des Ressources naturelles, Stéphane Bédard, du Conseil du trésor, et Élizabeth Larouche, déléguée aux Affaires autochtones, ont fait le voyage avec une brochette de députés. Le forum réunit les représentants patronaux, syndicaux et les groupes de pression qui gravitent autour de l’industrie.
Les montants alloués pour la relance de l’industrie sont échelonnés sur des périodes variant entre trois et sept ans. Une tranche de 320 millions sera consacrée pendant les trois prochaines années à la modernisation de la filière forestière, notamment en favorisant l’innovation et le développement de nouveaux produits. Parmi les autres mesures, un fonds de 50 millions pour la période 2013-2020 a été prévu pour la création d’un programme de biomasse forestière résiduelle. Ce nouveau programme soutiendra l’utilisation directe de la biomasse à des fins de production d’énergie. L’effet souhaité de cette mesure est de remplacer des combustibles fossiles de façon à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’industrie.
Philippe Couillard
Le bouquet de mesures peut paraître attrayant mais la plus grande des prudences est de mise lorsque les promesses viennent du gouvernement péquiste, a soulevé le chef libéral, qui a présenté les orientations de son parti en matière de forêt, la veille. « Toutes ces paroles sont intéressantes, agréables à entendre et les sommes d’argent également. Mais ces sommes seront-elles au rendez-vous ? La situation budgétaire du Québec nous préoccupe énormément. C’est un problème de crédibilité de la gestion des finances publiques qui est en jeu et il y a le passé. Des annonces ont été faites en campagne électorale mais n’ont pas été réalisées », a fait valoir Philippe Couillard lors d’un court entretien dans les couloirs du centre des congrès.
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