Le gouvernement Couillard a annoncé la tenue d’une commission d’enquête au mandat très large sur les relations avec les autochtones, dans les foulées des évènements de Val-d’Or.
«Tout en incluant la situation de Val-d’Or, elle pourrait s’intéresser à d’autres nations autochtones et d’autres régions», a lancé le premier ministre mercredi lors d’un point de presse.
Le juge à la retraite Jacques Viens, qui a assumé la responsabilité du district judiciaire d’Abitibi pendant plus de vingt-cinq ans à la Cour supérieure du Québec, présidera les travaux de la commission «Écoute, réconciliation et progrès». Il devra remettre son rapport au plus tard le 30 novembre 2018, soit après les prochaines élections générales.
La commission ciblera les services de police et correctionnels, la justice, la protection de la jeunesse et le réseau de la santé. Elle devra faire la lumière et trouver des solutions pour «prévenir ou éliminer toute forme de violence ou de pratiques discriminatoires», a dit la ministre de la Justice Stéphanie Vallée. Elle va revenir jusqu'à 15 ans en arrière.
C’est une victoire pour les chefs des nations autochtones, qui réclamaient cette enquête depuis des mois, à la suite d’un reportage de Radio-Canada sur des violences qui auraient été commises par des policiers de Val-d’Or à l’endroit de femme autochtone. Aucune accusation criminelle n’a été déposée suite à une enquête policière, mais l’observatrice indépendante avait affirmé que du racisme systémique existait à l’intérieur des forces policières.
Le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador Ghislain Picard n’a pas manqué de remercier tous ceux qui l’ont appuyé dans cette démarche, incluant la députée de Québec solidaire Manon Massé.
«Je veux aussi saluer le courage et détermination des femmes qui ont fait parti des émissions Enquêtes qui nous ont menés devant une évidence incontestable confirmant que quelque chose n’allait pas», a dit M. Picard. Il a exprimé sa satisfaction à l’endroit du premier ministre, qui a «compris que les femmes de nos nations ont droit au sentiment de sécurité plusieurs prennent pour acquis».
L’annonce du gouvernement a «dépassé les attentes» du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or. «Depuis plus d’un an, ces femmes autochtones de Val-d’Or ont su se tenir
debout!», a affirmé Sharon Hunter, directrice du secteur du développement social de l’organisme dans un communiqué de presse.
Quant aux policiers de Val-d’Or, qui ne voulaient pas d’une commission d’enquête, M. Couilard croit qu’elle pourra leur être utile puisqu’elle se penchera sur les solutions pour leur donner de meilleurs outils d’intervention.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé