Le dimanche 17 décembre 2006
Québec en 1629
Louis-Guy Lemieux
Le Soleil
Annus horribilis pour la ville de Québec. Les cinq frères Kirke (David, Lewis, Thomas, John et James), des corsaires au service de marchands britanniques, s’emparent de la colonie par la force. Champlain capitule la mort dans l’âme. Il quitte le pays pour la France avec tous les administrateurs, 60 des 80 colons, de même que les récollets et les jésuites.
Les premières familles françaises les plus enracinées, les Hébert, les Couillard, une vingtaine de colons en tout, décident de demeurer au pays. Mais ils ne se mettent pas au service de l’occupant anglais. Leur dignité impressionnera les frères Kirke. Plus tard, l’histoire les retiendra comme des colons enracinés et courageux.
Quand, en 1632, le traité de Saint-Germain-en-Laye redonnera la Nouvelle-France aux Français, Champlain reviendra accompagné de plus de deux cents colons. Il faut tout reconstruire. Ils reconstruiront.
(Sources: Histoire populaire du Québec, de Jacques Lacoursière ; Chronologie du Québec, de Jean Provencher)
----
Le lundi 18 décembre 2006
Québec en 1630
Louis-Guy Lemieux
Le Soleil
Les frères Kirke entretiennent 200 hommes dans la vallée du Saint-Laurent et font explorer le territoire « 4000 lieues » à l’intérieur, selon Jacques Lacoursière qui cite le Dictionnaire biographique du Canada (DBC).
Champlain est persuadé qu’il reviendra à Québec et que la France reprendra la Nouvelle-France.
Il présente à Louis XIII un appel qui reprend les arguments de son document de 1618. Il ajoute un nouveau point: obliger les Français « à la culture de la terre, avant toutes choses, afin qu’ils aient sur les lieux le fondement de la nourriture, sans être obligés de la faire apporter de France ».
Le fondateur est tellement convaincu de son retour prochain à Québec qu’il vend les deux maisons qu’il possède dans son village natal de Brouages.
----
Le mardi 19 décembre 2006
Québec en 1631
Louis-Guy Lemieux
Le Soleil
C’est Lewis Kirke qui devient commandant du poste de Québec. Il envoie des soldats pour protéger la chapelle des missionnaires ainsi que la maison de Marie Rollet, veuve de Louis Hébert.
Si la plupart, parmi la vingtaine de colons qui demeurent à Québec, gardent leurs distances face à l’occupant et continuent de vivre en français. une poignée de colons épousent ouvertement la cause des Kirke. Parmi eux, deux coureurs des bois, Étienne Brûlé et Nicolas Marsolet, et un charron, Pierre Raye. Ces traîtres avaient déjà, par leur conduite, scandalisé les autres membres de la colonie. Ils mangeaient de la viande les vendredis et samedis, jours d’abstinence pour les catholiques. Ils se livraient, de plus, « à des débauches et des libertinages désordonnés ».
(Source: Histoire populaire du Québec, de Jacques Lacoursière)
----
Le mercredi 20 décembre 2006
Québec en 1632
Louis-Guy Lemieux
Le 29 mars, un accord intervient entre l’Angleterre et la France à Saint-Germain-en-Laye. Guillaume de Caën doit se rendre à Québec présider à la remise du fort et de l’Abitation. Son frère Émery de Caën obtient le commandement de Québec. Il arrive sur place en compagnie de trois Jésuites et d’une quarantaine d’hommes.
Le père Paul Le Jeune raconte avec tristesse le spectacle qu’il a sous les yeux: « Nous vîmes au bas du fort la pauvre habitation de Québec toute brûlée. Les Anglais qui étaient venus dans ce pays-ci pour piller et non pour édifier, ont brûlé, non seulement la plus grande partie du corps de logis que le père Charles Lalemant avait fait dresser, mais encore toute cette pauvre habitation ; cela incommode fort les Français qui ne savent où se loger.
(Source: Histoire populaire du Québec, de Jacques Lacoursière)
----
Le jeudi 21 décembre 2006
Québec en 1633
Louis-Guy Lemieux
Le Soleil
Champlain avait été écarté par les de Caën du voyage de 1632. Il revient, en force, en mars de l'année suivante. Il devient de nouveau lieutenant de la Nouvelle-France et représentant de Richelieu dans la colonie. Ses trois navires, le Saint-Pierre, le Saint-Jean et le Don-de-Dieu arrivent à Québec le 22 mai. Ils transportent plus de 200 personnes exerçant tous les métiers utiles.
La tâche la plus urgente est de reconstruire le magasin de Québec sur les ruines de l'Abitation. Il ajoute trois ou quatre pièces de canon.
Pour remercier Dieu d'avoir redonné la Nouvelle-France à la France, Champlain fait
construire aux frais de la Compagnie des Cent-Associés une petite chapelle qui prendra le nom de Notre-Dame-de-la-Recouvrance.
(Sources : Histoire populaire du Québec, de Jacques Lacoursière ; Chronologie du Québec, de Jean Provencher)
----
Le vendredi 22 décembre 2006
Québec en 1634
Louis-Guy Lemieux
Le Soleil
La Compagnie de la Nouvelle-France concède à Robert Giffard une seigneurie d’« une lieue de terre à prendre le long de la côte du fleuve Saint-Laurent sur une lieue et demie de profondeur dans les terres, à l’endroit où la rivière appelée Notre-Dame-de-Beauport entre dans le dit fleuve, icelle rivière comprise ». En échange, Giffard doit recruter des colons et il lui est interdit de faire la traite des fourrures sur ses terres ni ailleurs en Nouvelle-France.
Arrivée à Québec de Jean Bourdon et de l’abbé Jean Le Sueur, abbé de Saint-Sauveur. Il s’agit du premier prêtre séculier dans les établissements du Saint-Laurent. Une paroisse de Québec rappelle son nom.
Champlain écrit à Richelieu pour lui dire que Québec se relève de ses ruines.
(Source : Histoire populaire du Québec, de Jacques Lacoursière)
----
Le samedi 23 décembre 2006
Québec en 1635
Louis-Guy Lemieux
Le Soleil
La Compagnie de la Nouvelle-France concède à Abraham Martin 12 arpents de terre sur le promontoire de Québec.
Fondation du Collège des Jésuites. Cette école primaire pour jeunes garçons est le premier collège digne de ce nom en Amérique du Nord.
Champlain est frappé de paralysie. Il a le temps de rédiger son testament et fait de la Vierge Marie son unique héritière. Le fondateur meurt, dans son lit, au fort Saint-Louis, le 25 décembre, jour de Noël. Le missionnaire jésuite Charles Lalemant l’assiste dans ses derniers moments. À la suite des funérailles de Champlain, le jésuite Paul Le Jeune produit « en présence du peuple rassemblé dans l’église » les lettres nommant Marc Antoine Bras-de-Fer de Chateaufort commandant intérimaire de la Nouvelle-France.
(Sources: Histoire populaire du Québec, de Jacques Lacoursière ; Chronologie du Québec, de Jean Provencher)
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé