Dans le cadre du débat sur la qualité de la langue dont je parlais dans mon entrée précédente, un lecteur, M. Alain Côté, m’a reproché la faute suivante :
Cher M. Pratte. Si vous voulez vous permettre de critiquer la maîtrise du français que possèdent vos lecteurs, vous feriez mieux de vous assurer du caractère irréprochable du vôtre ! Dans votre réponse du 24 juillet au sujet de Fleur-de-lys, vous mentionnez “Fleur-de-lys a écrit ce courriel avec l’intention clairement exprimée de le voir publier.”. Sauf erreur de ma part, le verbe publier dans cette phrase est employé au participe passé et devrait s’écrire “publié”. Le courriel de Fleur-de-lys est publié, ce n’est pas lui qui publie. Vérifiez avec vos correcteurs !
Il m’a semblé que M. Côté avait raison et je me suis excusée pour cette erreur. Mais mon impression a été confirmée par le gourou du français à La Presse, l’encyclopédique Paul Roux, qui m’a écrit :
À mon avis, il y avait une faute dans la phrase « Fleur-de-lys a écrit ce courriel avec l’intention clairement exprimée de le voir publier ». Pourquoi ? Parce que le complément le (qui représente le courriel) ne peut faire lui-même l’action. La phrase signifie « Fleur-de-lys souhaitait clairement voir son courriel être publié ».
La règle serait plus claire avec un autre verbe. Comparons :
- Je l’ai vue menacée.
- Je l’ai vue menacer.
Dans le premier cas, c’est la personne qui est menacée. Dans le second, c’est elle qui menace. En cas d’hésitation, on peut remplacer le verbe en er par un verbe d’une autre conjugaison (mordre, par exemple).
Paul doit d’ailleurs aborder la question dans son blogue.
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3 commentaires
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
4 août 2008Une phrase ambiguë d'un franco-Ontarien full-bilingual:
Paul Desmarais déclarait à la revue française LePoint.fr, le 26 juin dernier: "...moi, je suis pour la démocratie. Si le Québec se sépare du Canada, ce sera sa fin..."
La fin du Qc ou du Cadna? Ou la fin de la démocratie? Démocratie au Québec ou au Canada?
L'assimilation abatardit la langue. On ne se comprend plus mais on fait semblant, quand c'est le maître de nos politiciens.
Le mépris aussi du petit peuple unilingue francophone, quand on se croit un exemple de résussite d'intégration des 2 langues. Il propose que tous les francophones peuvent tirer leur épingle du jeu puisque LUI a réussi... à imposer sa volonté à tous les Canadians et Québécois. Seul lui se comprend quand il parle français et il croit qu'il a parlé clairement. Mettre les 2 langues sur le même pied, c'est mettre les 2 pieds sur la même langue ( Chartrand le syndicaliste.)
Denis Lalande Répondre
3 août 2008Voici un règle de grammaire très importante:
Le petit Pratte qu'on a vu déblatérer souvent sur les souverainistes québécois, fait vraiment l'action de déblatérer et il $'accorde très bien avec son patron Desmarais.
Archives de Vigile Répondre
28 juillet 2008D'autres exemples
14 août 2007
_ Vu (sic) du point de vue d’un « économiste pur », concède-t-il, une telle hausse serait donc souhaitable
27 août 2007
_ Il soulignait : « La baisse de notre population et le choc démographique qui en résulteront (sic) constituent des problèmes extrêmement graves. »
25 février 2008
_ Si, au (sic) yeux de certains, le système de santé du Québec n’a pas évolué suffisamment, c’est en raison des décisions prises par les élus de l’Assemblée nationale, pas à cause de la loi fédérale.
6 mars 2008
_ Personne ne demande au PQ de laisser tomber un projet auxquels (sic) tiennent passionnément des centaines de milliers de Québécois.
1er mai 2008
_ Affirmant qu’il faut préserver le terrain cédé par Papineau (qu’on remarque surtout en raison d’une statut (sic) fameuse de Chénier), Benoît Labonté suggère que le centre de recherche du CHUM soit construit plus à l’ouest...