Le président russe, qui s'apprête à se rendre à Milan sur fond de tensions toujours vives avec l'Europe, s'est dit en faveur de l'application des accords de paix en Ukraine et a exclu tout possible conflit avec l'Otan.
La Russie ne serait pas une menace pour l'Occident. C'est ce que le président Vladimir Poutine, qui s'apprête à se rendre à Milan, a en substance expliqué samedi dans une interview à un quotidien italien. Se disant notamment en faveur de l'application des accords de paix en Ukraine, après le récent regain de violences meurtières dans l'est de ce pays.
"Je voudrais dire qu'il n'y a pas besoin d'avoir peur de la Russie", a déclaré le président russe au Corriere della Sera, excluant un conflit d'ampleur entre la Russie et les pays membres de l'Otan. "Le monde a tellement changé que les gens de bon sens ne peuvent pas imaginer un conflit militaire d'ampleur aujourd'hui", a-t-il d'abord estimé.
L'autonomie des territoires rebelles demandée à Kiev
Avant de, concernant la crise en Ukraine, accuser les autorités de Kiev de ne pas vouloir mettre en application les accords de paix de Minsk signés en février dernier sous l'égide de l'Union européenne et d'ouvrir le dialogue avec les rebelles séparatistes prorusses. "Nous aimerions que ces accords soient mis en oeuvre", a-t-il ainsi assuré.
Ajoutant que Kiev devrait garantir l'autonomie des territoires tenus par les rebelles et mettre en oeuvre une loi sur les élections municipales et une autre sur une amnistie. "Les dirigeants des républiques autoproclamées (de l'est de l'Ukraine) ont dit publiquement que sous certaines conditions -la mise en oeuvre des accords de Minsk- ils sont prêts à envisager la possibilité de se considérer comme faisant partie de l'Ukraine", a-t-il rappelé.
"Je crois qu'il faudrait considérer cette position comme une précondition sérieuse et bonne pour le démarrage de négociations sérieuses", a-t-il ajouté, appelant les Européens a apporter une "plus grande assistance financière" à Kiev. Lesquels, parrains des très fragiles accords de paix de Minsk 2, signés le 12 février, ont unanimement exprimé leur préoccupation au sujet de la reprise des affrontements dans l'est de l'Ukraine.
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