Au moment où l'Empire s'apprête à contre-attaquer

Pourquoi pas une grande coalition inspirée du modèle allemand ?

Trop forts, les Allemands !

Tribune libre

Grâce à Vigile (!), j'ai pu prendre connaissance du document, daté du 5 septembre, traitant de la « vision » qu'a le PLQ de l'identité québécoise (http://plq.org/pdf/Identite_quebecoise_PLQ_fr.pdf). Il y est notamment écrit :
« Les Québécois souhaitent que leur gouvernement fasse la promotion d’une culture commune forte, basée sur le français comme langue publique commune [...] un gouvernement qui favorise l’adhésion de tous à des valeurs communes qui définissent notre société », à savoir : « l’égalité entre les femmes et les hommes ; la neutralité religieuse des institutions de l’État ; le respect des droits individuels dans une société inclusive, tolérante et ouverte sur le monde ».
C'est à se demander ce que les libéraux ont fait du temps qu'ils étaient au pouvoir ! En réalité, leur position actuelle pue la récupération à plein nez. En se positionnant de la sorte sur la question identitaire, ils ne font qu'empiéter sur les plates-bandes du PQ, dans l'espoir évident d'obtenir le soutien (d'au moins une partie) de l'électorat francophone lors d'élections qui ne sauraient tarder. En conclusion à leur plaidoyer pour « une société civile bâtie sur une neutralité de l’État, la laïcité ouverte et des chartres (sic ! ) des droits et libertés ainsi que la Chartre (resic !) de la langue française », les libéraux ne manquent bien sûr pas de réaffirmer leur credo habituel voulant que « la question du développement économique demeure au cœur de notre projet de société pour le Québec ».
Bref, la contre-attaque libérale a déjà commencé. Parviendra-t-elle à séduire la « majorité silencieuse » au moment de la campagne électorale qui s'annonce ? Nous devrions être fixés dès le printemps 2014...
Trop forts, les Allemands !

Ce qui m'amène à parler d'un sujet différent mais néanmoins connexe, comme on va le voir. Après trois mois d'âpres négociations, les conservateurs (CDU/CSU) et les sociaux-démocrates (SPD) allemands formeront conjointement le prochain gouvernement au Bundestag (Parlement fédéral). En effet, malgré l'incroyable cote de popularité (qui se situe aux environs de 60 % - de quoi faire rêver Pauline Marois !) dont jouit bon an mal an la chancelière Angela Merkel, son parti n'a pu obtenir la majorité absolue aux élections du 22 septembre (http://fr.wikipedia.org/wiki/Élections_fédérales_allemandes_de_2013). Les électeurs allemands ont toutefois « donné leur 4 % » aux libéraux (FDP), qui formaient jusque-là une coalition avec les conservateurs, en les évinçant carrément du Parlement de Berlin. (Là encore, il y a de quoi rêver !)
Du coup, la GroKo, comme certains appellent familièrement la grosse Koalition (grande coalition) qui gouvernera l'Allemagne pendant les quatre prochaines années, m'a inspiré la réflexion suivante :
Si, au lendemain de l'élection du 4 septembre 2012, le PQ minoritaire s'était allié avec la CAQ, nous aurions aujourd'hui un gouvernement stable à Québec. Au lieu de quoi nous aurons droit dans quelques mois à des élections anticipées dont l'issue est tout sauf prévisible. Même si la CAQ (qui a perdu des plumes depuis le dernier scrutin) et le PQ (qui se maintient tant bien que mal dans les sondages) ne sont pas à proprement parler des « partis frères », ils ont certainement plus d'affinités entre eux que ne peuvent en avoir le PQ et le PLQ (que les révélations de la Commission Charbonneau ont à peine égratigné jusqu'à présent), voire le PLQ et la CAQ.
Si, à l'issue des prochaines élections générales, aucun parti ne réussit à former un gouvernement majoritaire, il y aurait alors lieu d'envisager une solution qui, faute de servir les intérêts politiques partisans des uns et des autres, pourrait être à tout le moins dans l'intérêt de la population québécoise pour faire changement. Alors, à quand une grande coalition des forces nationalistes au Québec ?
Nous aurons sans doute l'occasion d'en reparler d'ici au printemps 2014...
Normand PAIEMENT
Papy pour un Pays
PS – Et QS et ON dans tout ça ? diront certains. Il suffit de regarder les sondages pour comprendre qu'ils sont déjà hors jeu ! Realpolitik est un mot d'origine allemande, ne l'oublions pas. Il signifie notamment qu'en politique il faut savoir rester réaliste et composer avec la réalité. Les Allemands ont beaucoup appris des erreurs et des excès du passé. Peut-être serait-il temps que les Québécois arrêtent de se faire des illusions et acquièrent une certaine maturité politique à leur tour s'ils veulent vraiment se donner un pays concret et pas seulement fantasmé...


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