L’école québécoise va mal. On pourrait ajouter plus largement que l’école va mal partout en Occident.
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Il ne s’agit pas seulement d’un défaut d’organisation ou de financement, mais d’une erreur d’orientation philosophique.
L’école souffre d’abord d’avoir renoncé à l’autorité. Le professeur ne devait plus être un maître, et ne devait plus voir ceux qui se trouvent dans sa classe comme des étudiants ou des élèves. On l’invitait plutôt à y voir des « apprenants », les jeunes étaient appelés à construire leur propre savoir. La relation pédagogique était viciée.
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Culture
L’école souffre aussi d’avoir sacrifié la culture générale, jugée trop élitiste. Elle avantagerait la bourgeoisie et les catégories sociales aisées. Mieux valait être également ignorants qu’inégalement cultivés. Résultat : l’inculture générale a pris sa place. La culture littéraire et historique est désormais un phénomène de niche, et non plus le socle de nos débats collectifs.
L’école souffre d’avoir sacrifié l’excellence. Pour préserver l’estime de soi des étudiants, il fallait éviter de distinguer les meilleurs. Au fil du temps, nous sommes un petit peu revenus de ce délire, mais l’hyperactivité médiatique du lobby anti-notes nous montre à quel point cette idéologie travaille encore l’école. Il fait rire quand il se réclame de la science.
L’école souffre aussi d’hypnose technologique. Elle s’est convaincue que l’écranisation intégrale de l’existence était un progrès. Mais les troubles de l’attention se multiplient, le silence devient source d’angoisse et à travers cela, la lecture, source de vie, est la grande perdante.
Humanisme
Ces ravages ne viennent pas de nulle part. Ils sont le fruit d’une idéologie de la table rase, dominante dans les facultés de « sciences de l’éducation », où de faux experts qui sont de vrais idéologues ont traité plusieurs générations comme des cobayes, et l’école, comme un laboratoire.
C’est de leur influence qu’il faut s’affranchir pour refonder l’école, pour renouer avec l’authentique humanisme pédagogique.