Pologne: une trentaine d'entités se déclarent «libres de LGBT»

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Retour de bâton contre le lobbyisme LGBT : l'Europe de l'Est ne veut rien savoir du déconstructivisme américain

Une trentaine d'entités territoriales polonaises : villages, communes ou une assemblée régionale, se sont déclarées ces derniers mois «libres de l'idéologie LGBT», a-t-on assuré mercredi auprès de l'ONG Campagne contre l'homophobie (KPH).



Le thème de l'«idéologie LGBT» réapparaît souvent dans le débat public en Pologne, pays considéré comme très attaché à l'influente Église catholique.


Lors des européennes de mai, le leader des conservateurs nationalistes au pouvoir, Jaroslaw Kaczynski, a dénoncé la communauté LGBT, la théorie du genre et même certaines recommandations de l'Organisation mondiale de la santé comme une «menace à l'identité, à la nation et à l'État polonais».




«Il y a en ce moment une trentaine d'entités diverses qui ont adopté de telles déclarations. Parfois il s'agit de conseils municipaux, parfois d'assemblées de voïvodie (assemblée régionale)», a déclaré Magdalena Swider, une responsable de KPH.


L'ONG se veut indépendante et regroupe des juristes, ainsi que des représentants de la société civile.


«Il s'agit d'une réaction directe à l'adoption en février d'une déclaration d'action en faveur de la communauté LGBT et anti-discriminatoire, adoptée par la mairie de Varsovie» au grand dam des milieux conservateurs et ultra-conservateurs en Pologne, a estimé Mme Swider.


Dans une déclaration intitulée «Le district de Swidnik libre de l'idéologie LGBT», que l'on peut consulter sur son site officiel, les conseillers dénoncent une «guerre idéologique» déclenchée par des «radicaux qui tendent vers une révolution culturelle en Pologne en attaquant la liberté de la parole, l'ingénuité des enfants, l'autorité de la famille et de l'école».  


Le préfet de Lublin a remis récemment des décorations aux responsables locaux qui se sont opposés à «l'idéologie LGBT qui attaque la famille, la nation et l'État polonais», selon la presse locale.


Jaroslaw Jagura, juriste expert de la Fondation Helsinki pour les droits de l'homme (FHDH) en Pologne, a estimé que ces déclarations pourraient aller «à l'encontre des valeurs constitutionnelles qui s'opposent à la discrimination».  


La semaine dernière, les évêques polonais ont dénoncé «l'endoctrinement LGBT» exercé, selon eux, par IKEA à l'encontre d'un salarié limogé qui, des extraits de la Bible à l'appui, s'y était opposé.  


IKEA a reproché à son employé avoir tenu des «propos discriminatoires» après la publication dans le courrier interne du groupe d'un article exposant sa politique de tolérance.


Dans une décision récente, le Tribunal constitutionnel polonais a donné raison à un imprimeur qui, au nom de la «liberté de conscience», a refusé la commande d'une organisation LGBT.  


Plusieurs juristes se sont interrogés dans le pays sur la signification de cette décision du Tribunal constitutionnel, à savoir si désormais tout commerçant a le droit de refuser de servir des clients au nom de ses convictions religieuses ou pour quelque autre raison.




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