Deux événements politiques ont lieu en même temps cette fin de semaine : sont réunis l’aile jeunesse libérale et le caucus des candidats de la CAQ. François Legault n’allait pas laisser Philippe Couillard occuper le devant de la scène pendant toute une fin de semaine. La campagne électorale est bel et bien commencée.
C’est l’occasion pour les deux chefs de tenter de marquer leur différence. Réussiront-ils à se défaire de l’image martelée par les syndicats qui mènent une belle mais contestée campagne d’affichage dans certaines circonscriptions « chaudes ».
Les syndicats disent tout haut ce que pense bien du monde tout bas : dans le fond, à force de s’échanger des candidats, de voir le gouvernement libéral piquer les propositions caquistes ou encore d’entendre la CAQ dire qu’elle, elle va réaliser l’austérité que les Libéraux n’ont pas eu le courage de réaliser, on finit par se demander si le « changement » proposé ne s’inscrit pas en effet dans la continuité. Et que dans le fond, nous avons affaire à un Libécaquiste et à un Caquibéral qui se disputent le même carré de sable.
Quels messages forts enverront les chefs du PLQ et de la CAQ en fin de semaine pour se distinguer l’un de l’autre?
L’un rappellera certes que les jeunes, c’est important. Pas le choix. Mais il voudra aussi s’assurer que ceux-ci n’adoptent rien à leur congrès qui le mette dans l’embarras. Pas le choix.
L’autre voudra mettre en évidence son équipe. Aura-t-il une super annonce à faire, un candidat vedette à présenter? Je parierais un p’tit deux là-dessus... Et il tirera à boulets rouges sur le gouvernement. Pas le choix.
Mais au-delà de quelques clips médiatiques, des attaques enflammées dans des discours pour épater la galerie militante réunie en fin de semaine pour une dernière fois probablement avant le déclenchement des élections, les chefs libéral et caquiste n’y arriveront pas : pour beaucoup d’entre nous, ça sera encore bonnet blanc, blanc bonnet.
Dans le fond, Philippe Couillard et François Legault veulent amener le Québec à la même place : dans le sillon tracé depuis près de 30 ans (et oui, GND avait raison...) avec le rapport Gobeil commandé par Robert Bourassa sur la privatisation des services publics, les coupures de Lucien Bouchard en santé, les bons d’études de Mario Dumont et, plus récemment, la commission Robillard qui recommandait de privatiser la SAQ.
C’est le chemin à prendre qui est différent, tout simplement. Au fond, le PLQ et la CAQ, c’est du pareil au même : au plus fort la poche. Malgré ce qu’on tentera de vous croire en fin de semaine.