Comme quoi la vie nous sert bien, quand on y regarde de près

PKP, Julie, les enfants et le projet politique de PKP

Le verre à moitié plein, la liberté d’agir

Tribune libre

Il y a 25, 30 ou 40 ans, le problème ne se serait pas posé pour PKP. La garde des enfants allait naturellement à la mère à moins qu'elle soit jugée incapable, ce qui était très rare.

Le père obtenait des droits de visites négociables et négociées.

Aujourd'hui, les pères ont commencé à réaliser que la paternité ne se résume pas à être pourvoyeur matériel et financier et que leur lien affectif avec leurs enfants est beaucoup plus important pour ceux-ci, que toutes les fortunes du monde.

Progressivement, le lien affectif est aussi devenu important pour les pères.
Selon la règle de "l'intérêt de l'enfant" maintenant priorisé par les tribunaux québécois dans le règlement des divorces, peu de chance de convaincre un juge qu'avec le métier de chef de parti, chef de l'opposition, éventuel Premier Ministre, vous serez un père disponible pour vos enfants au moment des repas de famille, du déjeuner tous les matins de "votre semaine", pour assister aux devoirs le soir, aux cours de ballet le samedi matin, au soccer le samedi après-midi, aux cours de natation les dimanches de l’automne et au cours de ski ou de patinage artistique les week-ends d'hiver, sans oublier le dentiste à 3 hres de l'après-midi, les vaccins à 8 hres du matin, les réunions de parents à 19 hres et la lecture des contes avant le dodo à 21 hres ou la mauvaise grippe, la fièvre et les quintes de toux en plein cœur de la nuit.

Il faut ajouter à tout ça les congés des journées pédagogiques, les grandes vacances d'été et les semaines de relâche.

PKP a été coincé là où il ne s'y attendait pas. Il pensait pouvoir organiser sa vie en harmonisant tout ça en surhomme puisque des tas de femmes le font en superfemme.
Malheureusement, les règles ont changé et maintenant, dans le règlement des divorces, peu de choses sont négociables et la définition "d'intérêt de l'enfant" laisse peu de place à une interprétation différente de celle du tribunal basée surtout sur la disponibilité, la stabilité et la continuité de la relation du parent avec l’enfant.
Mieux vaut prendre la décision soi-même et la faire entériner par le tribunal plutôt que de se la faire imposer. D’où, l’absence d’alternative.

On ne peut pas parler, ici chez PKP, de narcissisme ou de showbiz comme l'a présumé Christian Rioux dans sa chronique "Moi, je...". du journal Le Devoir, le 5 mai dernier.

On parle plutôt de frustration extrême dans la vie publique, causée par l’intervention des institutions dans la vie privée.

On assistait probablement à l’expression du deuil douloureux d’un projet politique maintes fois confirmé, d’une immense détresse doublée d’une rage difficilement contenue d’être forcé de choisir entre les deux grandes valeurs de sa vie : son engagement politique et son engagement familial.

Si PKP avait persisté dans sa recherche d’une solution négociée pour la garde partagée des enfants, la médiation se serait transportée sur la place publique qu’il le veuille ou non.

Le cadre ayant été posé, le bon et le méchant identifiés le soir du 1er mai, la vérité et la confidentialité n’importaient plus.

Tout aurait été allégations, supputations, racontars, médisances, calomnies dont les journaux à potins auraient fait leurs choux gras et peut-être même la presse officielle.
Quant à moi, les événements lui ont rendu une liberté que nous souhaitions tous, celle d’utiliser les ressources dont il dispose pour supporter son projet politique qu'il partage avec un très grand nombre de québécois.

Maintenant libre, il dispose de moyens beaucoup plus puissants pour atteindre son objectif qu’un siège dans l'Opposition, au parlement.

À lui d’en disposer de façon stratégique. Il sera toujours temps de regagner un siège au parlement au moment opportun.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2016

    Je partage votre optimisme, Madame Clément, car je ne crois pas qu'un homme de la trempe de Pierre Karl Péladeau se réfugiera dans le mutisme et l'inaction. Son expérience en politique active et à la tête du PQ n'auront fait que consolider sa détermination souverainiste; sa libération des contraintes parlementaires le laissera devant un choix de moyens d'action que lui interdisaient les réserves que la loi électorale impose aux élus.
    Les témoignages d'estime de plusieurs de ses collègues depuis son départ, dont Jean-François Lisée dans l'Actualité, nous révèlent l'influence rassembleuse qu'il laisse au parti et l'impulsion qu'il semble lui avoir insufflée.
    L'avenir nous dira si nous avons raison, mais je ne crois pas que Pierre Karl Péladeau soit homme à renoncer si facilement à ses rêves et je ne doute pas de sa détermination à poursuivre les efforts pour enfin libérer le Québec.

  • Pierre Grandchamp Répondre

    9 mai 2016

    J.F. Lisée avait raison. PKP était "une bombe à retardement!".