Je travaille actuellement sur un projet pour faire traduire un livre, Embattled Nation, sur la crise de la conscription. Les deux auteurs, un francophone et un anglophone, décrivent notamment une campagne menée par des ministres protestants de Toronto juste avant les élections de décembre 1917. Les Canadiens français étaient massivement opposés à la conscription, notamment parce que le gouvernement ontarien avait fermé les écoles françaises de la province. Les ministres protestants n’avaient pourtant pas hésité à nous accuser d’être au service de l’Allemagne. Les proconscriptions avaient lancé un slogan: Quebec Uber Alles! Ce cri avait galvanisé les Anglais contre nous.
Conflit d’intérêts
À l’époque, la majorité anglophone assumait ouvertement sa xénophobie. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. On s’attaque hypocritement à la minorité nationale québécoise au nom de la défense des minorités, comme on peut le voir avec la loi 21. Quand la ville de Brampton a décidé de verser 100 000$ à trois groupes qui contestent celle-ci en Cour (le Conseil national des musulmans, la World Sikh Organization et l’Association des libertés civiles) elle a tenu des «consultations». Elle a demandé à trois «experts» si la loi 21 contribuait au racisme à Brampton. Ô surprise, ils ont répondu oui, ce qui n’est pas surprenant, car les trois experts travaillent pour ces mêmes groupes qui reçoivent l’argent, un cas flagrant de conflit d’intérêts!
Les trois organisations ont aussi le soutien financier de Toronto, malgré une poursuite en justice que j’ai organisée afin que ce soutien financier soit déclaré illégal. Contrairement à Brampton, Toronto n’a même pas tenu de consultations pour faire croire que les 100 000$ qu’elle verse favorise le bien-être des Torontois. Le maire John Tory a invoqué la charte des droits et a pointé le Québec du doigt.
Le champion de l’hypocrisie
Cette duplicité rend le Québec bashing encore plus insupportable. Prenons Justin Trudeau, le champion toute catégorie de l’hypocrisie. Il parle du français la main sur le cœur, mais, en même temps, viole le bilinguisme de la charte en nommant un lieutenant-gouverneur unilingue au Nouveau-Brunswick. C’est ce que dit un jugement récent rendu par un tribunal dans cette province à la suite d’une contestation faite par les Acadiens.
Les fédéraux vont en appel. Ils prétendent que l’institution est bilingue même si le titulaire du poste ne l’est pas, une autre hypocrisie!
Ils plaideront sûrement la même chose dans le cadre de la poursuite que j’ai intentée contre Mary Simon, qui ne parle pas français. Tout ça pendant que Trudeau défend sa décision en invoquant le fait que Simon est autochtone.
Le Globe and Mail a été le premier média du Canada anglais à parler de cette contestation. Il y a eu 426 commentaires de lecteurs. On nous accuse de racisme, d’intolérance, de haine des autochtones et j’en passe. Ottawa viole sa propre charte et c’est encore le Québec qui est conspué!