REX TILLERSON

Pétrodiplomatie

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Taillefer récidive en se faisant le relais complaisant de la propagande globaliste

Étranger à tout sens éthique, l’homme d’affaires et président désigné Donald Trump a confirmé mardi ce que l’on redoutait depuis quelques jours en faisant porter son choix de secrétaire d’État sur Rex Tillerson, p.-d.g. de la multinationale pétrolière Exxon Mobil et par ailleurs proche collaborateur du gouvernement russe du président Vladimir Poutine. Choix alarmant, d’autant plus qu’il se superpose aux conclusions de la CIA, révélées par le Washington Post, que Moscou a bel et bien pesé, par l’intermédiaire de WikiLeaks, sur l’élection présidentielle américaine dans le but spécifique de nuire à Hillary Clinton et de donner un coup de pouce à la candidature de M. Trump.

Le cabinet de M. Trump est en train de prendre la forme d’un club privé de multimillionnaires, loin, très loin de ce que son discours populiste et anti-establishment faisait miroiter. La désignation de M. Tillerson vient à nouveau surligner à quel point M. Trump est capable d’indifférence (ou est-ce de l’ignorance ?) devant la possibilité que ses choix ministériels puissent soulever des enjeux de conflits d’intérêts et entrer en contradiction avec l’intérêt public. Non pas qu’il faille s’en surprendre : si M. Trump a accepté l’idée, encore qu’en termes nébuleux, qu’il est « visuellement important » pour lui de s’éloigner de ses entreprises, il n’a pas encore compris en quoi son rôle de président pose des problèmes d’intégrité par rapport à son rôle de flamboyant businessman. C’est dire qu’avec lui, l’asservissement de l’État à des considérations d’affaires et aux intérêts des actionnaires est en train d’être poussé à l’extrême. Que dans cette perspective la candidature de M. Tillerson soit entérinée par le Sénat, ce qui n’est par ailleurs pas chose faite, et il se comportera comme secrétaire d’État en « pétrodiplomate », dont l’un des premiers gestes pourrait être de lever les sanctions américaines imposées à la Russie pour son invasion de l’Ukraine parce que, comme il l’a déjà dit, ce n’est pas bon pour les affaires.
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