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Maintenant que le culte planétaire dont faisait l’objet Justin Trudeau commence à s’estomper, il est venu le temps de reconsidérer l’une de ses premières grandes décisions politiques : l’admission de 25 000 réfugiés syriens dans les premiers mois de son mandat en tant que premier ministre.
Il est facile d’oublier à quel point ce geste était controversé à l’époque : plusieurs y voyaient une surenchère vertueuse et immigrationniste, à un point tel que le gouvernement avait d’abord eu du mal à respecter les délais qu’il s’était lui-même fixés. Mais les réfugiés ont fini par arriver et Statistique Canada a récemment publié l’une des premières études sur leurs conditions de vie.
Malheureusement, les chiffres dont nous disposons sont extrêmement préliminaires, les données du recensement de 2016 concernant les personnes arrivées en 2015 et au début de 2016. En termes de résultats réels, elles indiquent principalement le nombre de réfugiés ayant affirmé aux recenseurs qu’ils étaient employés. Beaucoup d’entre eux n’étant au pays que depuis quelques semaines, il n’est pas surprenant que ce nombre soit faible.
Parmi les réfugiés syriens admis en 2015, toutefois, le taux d’emploi des individus de sexe masculin parrainés par le secteur privé représentait environ 55%, ce qui ne semble pas si mauvais dans les circonstances. Pour les hommes bénéficiant d’un parrainage gouvernemental, cependant, et qui avaient dès le départ tendance à être les cas les plus difficiles, le taux d’emploi était inférieur à 5%. Les réfugiés syriens étaient également moins susceptibles d’être employés que les réfugiés arrivés d’autres pays en 2015-2016. En partie parce que leur arrivée au pays était généralement plus récente, mais aussi parce que leurs caractéristiques démographiques les rendaient moins aptes à trouver un emploi que les réfugiés d’autres pays. [… ]
Mais évidemment, le but est de voir ces gens réussir en termes absolus, et pas seulement relativement aux autres réfugiés. Le fait que moins de 50% d’entre eux parlaient une des deux langues officielles à leur arrivée rend la chose difficile. Le fait que 51% des hommes et 47% des femmes ne détenaient pas l’équivalent d’un diplôme d’études secondaires garantit pratiquement l’échec de leur intégration dans l’économie nationale.