MONTRÉAL – Québec menace de forcer le transfert de trois écoles de la Commission scolaire English-Montreal (CSEM) vers la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île (CSPI) pour tenter de régler le problème de surpopulation dans le réseau francophone montréalais.
Le ministre Jean-François Roberge donne 30 jours aux deux commissions scolaires pour s’entendre, sans quoi les écoles primaires Général Vanier, Gerald McShane et l’école secondaire John Paul 1 Junior passeront du réseau anglophone au réseau francophone.
M. Roberge dit devoir prendre cette décision «considérant l’urgence et l’ampleur des besoins de même que l’insuffisance des options proposées, afin de respecter le droit à l’éducation de tous dans l’intérêt public», peut-on lire dans une lettre envoyée à la CSEM.
La Loi sur l’instruction publique permet au ministre de l’Éducation de procéder ainsi s’il estime que l’intérêt public le justifie et pour «favoriser une gestion efficace et efficiente des immeubles des commissions scolaires».
«Tout ça est conditionnel à ce que dans les 30 prochains jours, une entente ne survienne pas. Mais je précise que ce qu’on souhaite, c’est qu’une entente qui respecte davantage les besoins des communautés survienne», a-t-il indiqué, lors d’une conférence de presse, vendredi.
Le ministre invite les commissions scolaires «à ne pas voir ce qui se passe comme la fin, mais comme une ultime possibilité d’en arriver à une entente».
La CSEM rabrouée
Par ailleurs, le ministre a déploré la décision qu’aurait prise la CSEM d’avoir livré aux médias la lettre qu’il a rédigée.
«Je déplore sévèrement et avec beaucoup de tristesse que la Commission scolaire English-Montreal ait décidé de rendre publique [jeudi] dans les médias la lettre que je leur ai fait parvenir», a dit le ministre.
«J’avais expressément demandé à la commission scolaire d’informer en priorité les parents et tout le personnel qui œuvre dans les écoles avant les médias. C’est une question de respect», a-t-il ajouté.
Le ministre a aussi tenu à rassurer les parents qui verront leur enfant changer d’école et a rappelé que la CSEM aura droit à un important dédommagement financier pour compenser ces perturbations.
«Il y a suffisamment de belles écoles, de belles classes disponibles pour accueillir largement tous les élèves. On va prendre soin de tout ce monde-là», a-t-il dit.
Par communiqué, la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île a salué la décision du ministre.
«L'arrivée de trois écoles additionnelles dans notre organisation scolaire nous permettra d'apporter des solutions permanentes à nos besoins en locaux de classe qui profiteront autant à nos élèves et à leurs parents qu'aux membres de notre personnel», a indiqué le président de la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île, Miville Boudreault.