Le Parti Québécois aura cinquante ans en 2018 et l’option indépendantiste fait du surplace, auto-enfermée depuis le référendum de 1995 dans la gouvernance provinciale. À l’exception de Martine Ouellet, les autres candidats à la chefferie de ce parti, et celles et ceux qui les appuient, veulent essentiellement poursuivre la même trajectoire. Deux candidats se questionnent encore si on doit assumer à fond l’indépendance pour l’élection de 2018. Deux autres ont carrément décidé que non, reportant à 2022 ou même plus tard le combat indépendantiste, la raison d’être du parti qu’ils souhaitent pourtant diriger.
J’ai commenté dans ma chronique précédente dix de ces arguments qui visent tous, lors de l’élection de 2018, à éviter un engagement clair à réaliser l’indépendance. Je les énumère à nouveau : 1- la priorité serait de sauver le Québec du démantèlement libéral; 2-il faudrait à tout prix éviter de devenir le troisième parti au Québec; 3- il faudrait parler uniquement du contenu de l’indépendance (pas de l’engagement à la réaliser); 4- il faudrait reporter le débat en 2022, mais sans renoncer à parler d’indépendance; 5- on n’a pas besoin des fonds publics pour financer la promotion de l’indépendance (transfert de la responsabilité à la société civile); 6- ne pas parler de référendum est la seule façon de vaincre les libéraux en 2018; 7- la convergence des partis et des mouvements ne peut se faire en deux ans; 8- on a rien préparé, on n’est pas prêt à une campagne sur l’indépendance; 9- il faut parler de souveraineté, pas de « mécanique » référendaire; 10- ce n’est pas le bon moment, les québécois sont désabusés, cyniques à l’égard de la politique.
Je vous invite à consulter mes réponses à ces arguments sur le site de vigile.net. Toutes ces positions ont en commun la peur de perdre la prochaine élection, comme si l’option fondamentale du Parti québécois était devenue un boulet pour le Parti. Alors je pose la question : « Pendant combien de temps une option comme l’indépendance peut-elle survivre sans défenseurs déterminés et persistants, surtout pendant les campagnes électorales où les citoyens s’intéressent davantage à la politique ? »
***
Depuis trop longtemps, il se passe en politique québécoise quelque chose de semblable au cycle néfaste qui affecte le climat et l’environnement. Ce « » se résume ainsi : l’émission croissante de gaz à effet de serre raréfie la couche d’ozone ; la température monte, les glaces des pôles fondent libérant encore plus de gaz à effet de serre ; la détérioration de la couche d’ozone et des forêts s’accélère. D’un côté les émissions de gaz toxiques augmentent. De l’autre, la transformation de gaz de carbonique en oxygène par les forêts diminue. La cause première de ce cycle infernal, de ce piège climatique, c’est notre propre activité économique à courte vue.
Un retour sur l’histoire du Parti québécois fait voir un piège politique analogue. On peut décrire la trajectoire du Parti québécois en trois phases : émergence et démission (1970-1985) ; sursaut et référendum volé (1989-1995) ; gouvernance provincialiste et démission (1996-2014). Nous en sommes là. En résumé, une courte phase d’affirmation indépendantiste enserrée entre deux longues périodes menant chacune à une démission du combat pour l’indépendance. Je parle d’une démission dans les faits. Peu importe que des ténors du parti croient encore ou non à l’indépendance. On attend d’eux qu’ils posent des gestes en conséquence.
Le mécanisme dont je parle est bien connu en dynamique des systèmes, c’est celui du cycle autodestructeur. Comme dans le cas du climat ou dans celui de l’addiction à la consommation de drogues, chaque action produit des effets, lesquels favorisent la répétition des mêmes actions, ces dernières à leur tour produisant des effets encore plus néfastes, jusqu’à un terme fatal. C’est aussi ce type de mécanisme qui enferme encore une courte majorité de la population du Québec dans la dépendance à l’égard du Canada. Plus on se gouverne en respectant la constitution canadienne imposée unilatéralement au Québec, plus l’appartenance au Canada s’incruste dans les esprits comme le pays de référence et, imperceptiblement, nous nous pensons petit à petit comme une minorité linguistique plutôt que comme une nation.
L’enfermement du Parti Québécois dans la gouvernance provinciale est une drogue du même ordre. Parfois déguisée sous le terme de « gouvernance souverainiste » comme en 2012, la gouvernance provinciale est en contradiction directe avec la raison d’être du Parti. À chaque campagne électorale, on pense résoudre cette contradiction en se répétant qu’une fois au pouvoir, on pourra mieux faire avancer l’indépendance. Comment, on ne sait trop, on n’a rien prévu et on n’a pas demandé de mandat à la population pour ce faire.
Pour tenter d’arriver au gouvernement, on a tenu depuis plusieurs élections un discours centré sur la gouvernance de la province. Comme les partis fédéralistes, on a proposé des mesures que la province devrait réaliser dans le cadre canadien (comme le font d’ailleurs actuellement la plupart des candidats à la chefferie), incrustant l’idée que l’indépendance n’est pas nécessaire. Dans le passé, quand on nous l’a demandé, on a rappelé que oui, on est bien souverainistes, mais on a « rassuré » la population que l’indépendance n’était pas l’enjeu de l’élection puisqu’il n’y aura pas de référendum dans un avenir prévisible.
Lorsque qu’on perd une élection, on doit subir passivement le discours des adversaires et des médias qui blâment l’option pour la défaite et on se dit en secret qu’ils ont plutôt raison. Lorsqu’on gagne, on est rattrapé par la nécessité de gouverner la province. À la fin du mandat, on a rien préparé pour une campagne indépendantiste et puisqu’on n’a pas fait la promotion de l’indépendance depuis longtemps, les appuis populaires plafonnent. Alors, on ne peut que préparer un autre programme provincialiste pour gagner la prochaine élection. Le piège s’est refermé.
La peur de perdre une élection a remplacé l’urgente nécessité de l’indépendance. On n’ose plus présenter des projets indépendantistes dont le Québec a besoin sur le plan de la démocratie, de la protection du climat, du Québec français, du développement économique intelligent, de la lutte à la pauvreté et à la précarité. On accrédite ainsi le discours des adversaires à l’effet que l’indépendance serait déconnectée des besoins de la population. Le résultat de ce cercle vicieux s’affiche dans les sondages. Bien que l’objectif de l’indépendance soit toujours appuyé par près de la moitié des francophones, très peu de gens maintenant croient à la volonté du Parti Québécois à la réaliser. Très peu pensent que l’indépendance se fera un jour. Il ne reste qu’à tuer l’espoir chez celles et ceux qui l’ont toujours.
***
Il faut maintenant un changement de cap, lancer un nouveau cycle décontaminant, mobilisant. Il faut une nouvelle phase dans l’histoire du PQ, celle d’un espoir renouvelé, d’une indépendance pleinement assumée, avant, pendant et après chacune des élections, jusqu’à ce que la population élise un gouvernement indépendantiste ayant demandé un mandat pour la réaliser et décidé à le faire.
Sans cela, ce parti, créé pour nous donner un pays, n’aurait plus beaucoup de raison d’être.
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13 commentaires
Marcel Haché Répondre
18 août 2016@ François Ricard
Lorsque les fédéraux ont gagné le référendum de 1980, ils se sont crus autorisés à rapatrier la constitution canadienne dès 1982. Mais c'est depuis longtemps qu'ils poursuivaient cet objectif.
2017 servira à une mise en condition de l'opinion publique québécoise. S'il fallait que dès 2018 le P.Q. des référendeux en mange une maudite, ce qui est facilement prévisible, les rouges à Québec se sentiront autorisés ainsi à rejoindre la grande famille des canadiens et des canadiennes. ce qui scellera le sort des référendeux pour très longtemps.
Cependant que l'Indépendance restera à faire : méchante grosse job alors...
François Ricard Répondre
18 août 2016M. Carmichael,
Nous aurons le droit de faire la "grande demande" quand nous pourrons dégager une majorité claire à une question claire.
Et je ne crois pas qu'au niveau international, selon l'évolution en cette matière, que la règle du 50%+1 soit acceptable.
Et même ce 50%+1 ne saurait être atteint dans les prochaines années. C'est bien malheureux. Je suis le premier à le regretter. Je vais mourir, à mon grand regret, canadien. Il faut être réaliste. Déjà, par son budget, le fédéral a consacré 220 millions de dollars pour le 150e de la fédération. Et il y en aura d'autre argent. Nous assisterons en 2017 à une campagne de propagande énorme. Comment le mouvement indépendantiste pourra-t-il contrer cela?
Par une élection référendaire en 2018? Pour le moment, il n'y a que Martine Ouellet et ses fans pour croire au succès de pareille tactique.
Archives de Vigile Répondre
17 août 2016@M. Ricard:
"Le Scottish National Party a été fondé exactement quarante ans avant le PQ. Le SNP , à date, a perdu trois référendums. Il n’a pas encore obtenu son indépendance. Cependant il a obtenu le bris de bien des liens qui l’inissaient à au Royaume-Uni. Et il continue la lutte dans le même sens."
Quarante ans à couper des liens, et toujours rendu nulle part. Continuons!!!
"Nous n’avons aucun véritable programme pouvant nous mener à notre indépendance. Ni stratégie, ni tactique. Nous comptons sur un gros ciseau : le référendum."
Au Québec aussi, nous avons coupé des liens, M. Ricard:
la Charte de la langue française (1977)
la Loi sur le financement des partis politiques (1977)
droit à la non-discrimination des homosexuels (1977)
la Loi anti-briseurs de grève (1977)
la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (1978)
la création de la Société de l’assurance automobile du Québec (RAAQ/SAAQ) (1978)
la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (1979)
la création du ministère de l’Environnement (1979)
la création du Régime d’épargne-actions (RÉA) (1979)
la création de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) (1979)
la création de la Commission des normes du travail (1980)
droit à la non-discrimination des femmes enceintes (1982)
la Loi sur l’accréditation et le financement des associations d’élèves ou d’étudiants (1983)
la création du Fonds de solidarité FTQ (1983)
la Loi sur l’équité salariale (1996)
la Loi sur l’équilibre budgétaire (1996)
la création des centres de la petite enfance à 5$(1997)
la création du régime public d’assurance médicaments (1997)
la création de la société Investissement Québec (1998)
la création d’Héma-Québec (1998)
la signature de la Paix des Braves (2002)
la Politique nationale de l’eau (2002)
la fin du nucléaire (2012)
Source: http://nouvelles.stevefortin.quebec/2016/08/02/mepris-ordinaire-des-nationalistes-quebecois/
Continuons, que vous dites. Mais jusqu'à quand???
Quand aurons-nous le droit de faire la "grande demande"???
François Ricard Répondre
16 août 2016Pendant combien de temps une option peut-elle survivre?
Aussi longtemps qu'il se trouvera des gens qui y croient et des hommes et des femmes politiques qui ne craignent pas de reconnaître que l'indépendance ne peut se faire en criant "lapin" et qui admettent la nécessité de planifier une lutte qui comporte bien plus de facettes qu'un simple référendum.
On nous cite parfois l'Écosse en exemple.
Le Scottish National Party a été fondé exactement quarante ans avant le PQ. Le SNP , à date, a perdu trois référendums. Il n'a pas encore obtenu son indépendance. Cependant il a obtenu le bris de bien des liens qui l'inissaient à au Royaume-Uni. Et il continue la lutte dans le même sens.
Et, pauvres de nous, nous croyons que l'indépendance nous sera servie sur un plateau parce que nous l'aurons désirée en un référendum. Nous n'avons aucun véritable programme pouvant nous mener à notre indépendance. Ni stratégie, ni tactique. Nous comptons sur un gros ciseau: le référendum. Je suis convaincu que ce ciseau ne sera jamais assez gros et puissant pour atteindre notre objectif.
Nous avons peur de nous battre, nous n'avons pas l'intelligence de planifier une lutte ordonnée et nous misons sur un référendum qui, faute d'être bien préparé, sera un échec certain.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
15 août 2016Il faut féliciter Monsieur Gilbert Paquette pour sa présence aujourd'hui auprès de la candidate Martine Ouellette qui dévoile à la presse son projet de constitution et son modèle de question à soumettre à la population lors d'une éventuelle consultation populaire. M. Paquette ne se défile pas devant ses prises de position officielles, sous de légitimes prétextes d'avoir déjà donné. Sa présence même au coeur du débat fait office de mémoire depuis l'origine du mouvement de René Lévesque. C'est d'ailleurs là que le bât blesse dans Notre cause: la MÉMOIRE et l'enseignement de L'HISTOIRE. Cette jeunesse "rendue ailleurs" n'a jamais su d'où elle vient, ni ce qu'elle EST.
François Ricard Répondre
14 août 2016Depuis la conquête, le Canada nous attache à lui par des liens qui deviennent plus nombreux et plus puissants. Espérer couper ces liens d'un coup, par un référendum, est une poursuite vaine. Il faut nous atteler à couper ces liens petit à petit. Et seul le pouvoir en l'Assemblée nationale lui permettra de le faire.
Le PQ doit poursuivre son objectif principal: l'indépendance du Québec. Pour cela, il doit employer tous les moyens démocratiques à sa disposition, dont un référendum.
Mais le référendum, qui n'est qu'un simple outil démocratique, ne doit pas devenir l'enjeu d'une élection.
Marcel Haché Répondre
14 août 2016@ J. Binette.
Il n’existe plus d’espace politique entre une élection référendaire et la tenue d’un référendum. C’est du pareil au même pour le P.Q. : l’exclusion du Pouvoir.
Et même à supposer que le P.Q. adopte une position affirmée, très claire, à l’effet qu’il ne procéderait pas à la tenue d’un référendum s’il était élu au gouvernement, il n’est pas certain que ce parti se tirerait d’affaire. C’est le sens à tirer des résultats des deux dernières élections provinciales où ce n’est pas seulement le P.Q. qui a enregistré un recul au profit du P.L.Q. mais la C.A.Q. itou, et sur la seule capacité du P.L.Q. d’entraîner un très fort déplacement du vote sur ce qui n’était pas un véritable enjeu électoral : la tenue d’un référendum.
Faudrait-il renoncer à l’Indépendance ? Ce n’est pas mon opinion d’aller là. Mais le P.Q. n’est pas obligé d’en rajouter lui-même en mettant inutilement le « pays sur la table », si manifestement il n’y a pas suffisamment de convives …
Faudrait-il renoncer si un « arbre » tombé obstrue la voie ? Toute circulation bloquée, tout le Québec bloqué par un seul arbre au seul profit des rouges, ne peut-on pas déplacer l’arbre qui obstrue la voie ?
Et si même la route est dévastée et transformée en champ de ruines, n’y a-t-il pas d’autres chemins…? C’est mon opinion qu’il y en a…
Le Pouvoir ne corrompt que les âmes déjà corrompues. Il s’en trouve aussi chez les indépendantistes comme il s’y trouve aussi des carriéristes. On jase.
Archives de Vigile Répondre
13 août 2016Bravo Monsieur Paquette
Ce que ne comprennent pas (ou ce qu'ils savent) Messieurs Haché et Ricard est que le Pq n'accèdera pas au pouvoir majoritaire sans promettre un référendum. Le Pq n'y est jamais arrivé autrement.
Quant à savoir si le référendum serait gagnant est une autre chose. Un chef moindrement habile et déterminé saura le faire.
Mais y aura-t-il référendum?, si le PQ est élu avec cette promesse. Le Canada sera pour le moins bouleversé et je ne crois pas qu'il se fiera aux prédictions hasardeuses de Mathieu Bock Côté. Il fera plutôt le raisonnement: 1er référendum, 40%, deuxième, 50%, troisième, on n'y va pas, on concède, on s'arrange
SIMPLE, trop simple pour Messieurs Haché et Ricard qui, je crois, malgré leurs déclarations, restent profondément attachés au Canada et voient le danger.
Archives de Vigile Répondre
13 août 2016M. Haché et M. Ricard parlent beaucoup de référendum, pourtant le texte de M. Paquette n'en dit pas un mot. M. Paquette propose que les partis indépendantistes proposent l'indépendance à la population. Il propose qu'ils mettent l'accent sur l'indépendance plutôt que sur la gestion provinciale. Qui est contre?
M. Haché écrit:" Évidemment qu’un parti indépendantiste propose l’Indépendance." Comment peut-on qualifier un parti qui ne la propose pas? Évidemment qu'un catholique propose le catholicisme, mais s'il ne le fait pas lors des moments les plus importants, s'il ne fait que parler de coran et de gestion des mosquées, il me semble qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas quelque part, non? M. Haché a très bien compris ce qu'est un parti politique: une machine à gagner le pouvoir et , malheureusement, le pouvoir corrompt.
J. Binette, Montréal
François Ricard Répondre
13 août 2016Depuis plus de quarante ans, le PQ, et le Québec, est aux prises avec une formule perdante:le RÉFÉRENDUM tout de suite.
D'abord un référendum sur l'indépendance, pour être accepté aujourd'hui par les instances internationales, devrait, au bas mot, recueillir 55% des votes avec au moins 50% de particpation de l'électorat. On ne construit pas un pays avec 50%+1. ce n'est pas vrai.
Un référendum vient couronner les efforts inlassables et soutenus d'une population vers son indépendance. Il ne vient pas avant mais après.
Quand le Québec agira de plus en plus hors des contraintes prévues par la constitution, il s'approchera de l'éventualité de tenir un référendum.
L'indépendance sourd de luttes et de batailles et non d'on chapeau référendaire.
Pas de référendum en 2018. Pas de référendum en 2022. Un référendum quand ce sera le temps. D'ici là, il faut se battre. Il faut reconquérir notre état. Parcelle par parcelle. Miette par miette. Un long combat qu'il faut planifier. Mais qu'il ne faut pas nier.
Marcel Haché Répondre
13 août 2016@ Gilbert Paquette.
« Depuis 1995, les souverainistes ont fait de l’indépendance la poursuite du progressisme par d’autres moyens. Pendant une dizaine d’années, ils ont vidé la nation de son identité pour la définir seulement par ses valeurs progressistes. De ce point de vue, la gauche souverainiste a préparé le terrain pour l’adoration de Justin Trudeau actuellement dominante dans la jeunesse. » Mathieu Bock-Côté.
En tout respect, Gilbert Paquette, votre analyse se situe dans le « monde parallèle » décrié par MBC.
Ce n’est pas l’Indépendance qui Nous (la nation) divise, c’est le référendum avant toute chose. À la dernière élection, le P.Q. a obtenu 25 % des votes sur ce faux enjeu électoral. C’est cette opération elle-même (de « consultation » à la noix) qui est devenue obsolète à l’égard de la nécessaire conquête du Pouvoir.
Évidemment qu’un parti indépendantiste propose l’Indépendance. Vous êtes indépendantiste, je le suis et tout Vigile l’est, mais ce n’est pas à vous ni à Vigile ni à moi qu’on apprendra qu’un parti politique, c’est d’abord une machine pour gagner des élections et… le Pouvoir. À supposer que le P.Q. cesse un jour tout son bla-bla à l’égard d’un éventuel référendum, en particulier de cet infâme « pas un référendum mais un référendum si nécessaire », un simple « mouvement » ou même un « institut » pourrait suffire amplement à promouvoir l’Indépendance.
À qui pensez-vous faire croire qu’une pure régression, transformer un parti en mouvement, pourrait mieux préparer la route en boulevard de l’Indépendance ?
Et comment s’y prendre maintenant (pas il y a vingt ans, maintenant) pour faire passer la lumière rouge (qui Nous arrête) à la lumière verte (qui ouvre le Passage), si les indépendantistes n’accèdent jamais au Pouvoir, pire, s’ils méprisent d’avance le seul et unique Pouvoir qui Nous reste ?
Ce ne sont pas la route ni le boulevard qui sont importants, c’est cette maudite lumière rouge qui Nous bloque…c’est la Destination qui est seule importante.
Hélas, mille fois hélas, les progressistes dont parle Mathieu Bock-Côté se sont comportés et se comportent encore comme des alchimistes qui croient pouvoir transformer la lâcheté en vertu. La seule vertu, c’est prendre les moyens qu’il faut… en faveur de la seule Cause qui vaille pour Nous.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
12 août 2016Pour référence: http://www.lactualite.com/societe/il-faut-sauver-les-meubles/
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
12 août 2016Drame cornélien. Dans le dernier numéro de la revue L'actualité, Mathieu Bock-Côté, docteur en sociologie, observateur de la politique québécoise depuis toujours, écrit ceci: "Malgré l’immense dépense d’énergie des 40 dernières années, le Québec n’est ni souverain ni reconnu comme une société distincte dans le Canada. Ceux qui s’imaginent aujourd’hui qu’il suffirait d’une grande volonté pour relancer le combat pour la souveraineté vivent dans un monde parallèle. Soyons honnêtes: si un éventuel gouvernement souverainiste s’entêtait à tenir un référendum au lendemain des élections de 2018, le Oui se ferait écraser."
Dans l'état actuel des opinions arrêtées de toute part, on le conçoit facilement. Serions-nous plus avancés?... Comment donner la respiration artificielle à l'option? Toute cette jeunesse "rendue ailleurs", dans les sourires du petit Trudeau, ces grandes mairies opposées à une loi 101 renforcée, à une identité affirmée, la démographie cadenassée par l'immigration massive, une population convaincue par les élites médiatico-intellectuelles que nous avons réussi à remplacer le pays par un progressisme compensatoire (les meilleurs au monde)... que restera-t-il du Québec, se demande MBC,