Tout nouveau, tout beau. L’élection de Pierre Karl Péladeau comme chef du Parti québécois (PQ) vendredi a eu comme effet immédiat de doper les appuis à la formation souverainiste, révèle un sondage Léger mené cette fin de semaine pour Le Devoir et Le Journal de Montréal.
Le coup de sonde permet de mesurer le chemin parcouru par la formation souverainiste depuis un an. En mai 2014, Léger avait situé le PQ dans un creux historique : 19 % dans les intentions de vote, troisième parti chez les francophones (23 %), quatrième choix des électeurs de moins de 45 ans…
Or, aux premiers jours de l’ère Péladeau, le PQ semble avoir renversé la vapeur et retrouvé ses repères. Il est ce matin premier dans les intentions de vote, premier chez les francophones, premier également auprès des électeurs de 18 à 54 ans. Dans la foulée, l’appui à la souveraineté est passé de 32 % à 42 %.
Les résultats montrent que le PQ aurait obtenu 34 % si une élection avait eu lieu samedi ou dimanche, alors que les confettis de la soirée de victoire de M. Péladeau étaient à peine ramassés. C’est une hausse de six points par rapport au dernier sondage Léger, réalisé le 11 avril. Les libéraux suivent de près avec 32 %, en baisse de cinq points depuis avril (le taux d’insatisfaction est passé de 61 % à 65 %). La CAQ pointe à 20 %, et Québec solidaire à 10 %.
Chez les électeurs francophones, le PQ de Pierre Karl Péladeau obtient 41 % d’appuis, loin devant les libéraux (22 %) et la CAQ (23 %). M. Péladeau est le choix de 30 % des répondants comme « meilleur premier ministre », devant Philippe Couillard (20 %), François Legault (17 %) et Françoise David (9 %).
Économie
Au lendemain de sa victoire, le nouveau chef péquiste bénéficie d’une bonne confiance de la part des répondants au sondage. À la question de savoir quel chef les Québécois préfèrent pour développer l’économie ou gérer les finances de l’État, M. Péladeau domine ses adversaires avec 40 % et 34 % d’appuis. Concernant ces deux éléments au coeur de leurs programmes respectifs, Philippe Couillard et François Legault sont chacun le choix d’un répondant sur cinq.
Le chef péquiste domine aussi largement lorsqu’il s’agit de trouver le meilleur leader pour « défendre la langue française » (41 %) ou « protéger les intérêts du Québec » (39 %). Quant aux questions liées à l’amélioration du système de santé ou d’éducation, les trois chefs des principaux partis sont essentiellement à égalité. La solidaire Françoise David les surclasse pour sa part de plusieurs points lorsqu’il est question de choisir la meilleure personne pour « diminuer l’écart entre les riches et les pauvres ».
La CAQ écope
Selon Christian Bourque, vice-président de Léger, l’arrivée de M. Péladeau semble surtout coûter des appuis à la CAQ. Entre mai 2014 et avril 2015, la formation de M. Legault avait toujours devancé ou égalé le PQ au fil des sondages de Léger, rappelle-t-il. Ce n’est plus le cas.
« Il y a eu un glissement de l’électorat caquiste vers le PQ, affirme M. Bourque. L’automne dernier, la CAQ était à 26-28 %. Elle est aujourd’hui à 20 % et a perdu beaucoup d’appuis chez les francophones. On sent que Pierre Karl Péladeau fait mal à François Legault », dit-il en soulignant que « c’est lui que les gens voient comme champion de l’économie. »
La question sera maintenant de voir si M. Péladeau pourra maintenir son erre d’aller dans les prochains mois. « C’est sûr qu’il y a aujourd’hui un aspect coup de gueule au sondage, réalisé juste après un événement où toutes les caméras étaient tournées vers lui vendredi, relève M. Bourque. Mais quand Philippe Couillard a été élu chef du Parti libéral, l’effet positif qu’il a suscité s’est maintenu longtemps. »
Ce sondage non probabiliste a été réalisé en ligne auprès de 1002 personnes les 16 et 17 mai. Un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur de 3,1 % dans 19 cas sur 20.
SONDAGE LÉGER
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