CHEFFERIE DU PQ

Péladeau prépare un «blitz»

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La déferlante PKP

Peu importe le moment où il se lancera dans la course au leadership du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau le fera en cherchant à en faire une démonstration de force. Selon différentes sources proches du député de Saint-Jérôme, celui-ci entend amasser en à peine cinq jours les milliers de signatures qui officialiseront sa candidature.
D’après des membres du clan Péladeau contactés par Le Devoir dimanche, le député lancera sa campagne d’ici une dizaine de jours, au maximum. Différentes dates circulent (Radio-Canada évoquait le 23 novembre récemment, d’autres parlent du 20 novembre), « mais il n’y a rien d’arrêté », dit-on.
Ce qui l’est toutefois, c’est que Pierre Karl Péladeau veut envoyer aux autres candidats un message bien clair : celui qu’une « grosse machine » est derrière lui. Ainsi, M. Péladeau « cherchera à amasser le maximum de signatures possible en cinq jours, dès qu’il aura récupéré son bulletin de mise en candidature auprès du PQ », affirme-t-on.
« Il faut illustrer qu’il possède une avance insurmontable », soutient un organisateur en évoquant le sondage Léger publié par Le Devoir samedi. Le coup de sonde montrait qu’avec Pierre Karl Péladeau comme chef, le PQ ferait un bond de dix points dans les intentions de vote et devancerait les libéraux par six points. Près de six sympathisants péquistes sur dix (59 %) pensent que M. Péladeau ferait le meilleur chef, loin devant Alexandre Cloutier (12 %), Bernard Drainville (8 %) et Jean-François Lisée (4 %). Martine Ouellet (1 %) et Pierre Céré (0 %) n’émergent pas de la marge d’erreur.
Les règles de la campagne à la direction du PQ imposent aux candidats de recueillir 2000 signatures de membres du parti dans 50 circonscriptions (réparties en neuf régions) d’ici le 30 janvier 2015. Pour le moment, aucun des cinq candidats déclarés n’a franchi cette étape. « On veut le faire vite, et en faire beaucoup plus que le minimum », soutient une source de l’organisation de M. Péladeau.
Et l’on risque bien de retrouver parmi les signataires le nom de l’ancien premier ministre Bernard Landry. « Il y a de fortes probabilités qu’il se présente, alors il y a de fortes probabilités que je l’appuie », a indiqué M. Landry à Radio-Canada samedi, quelques minutes avant d’être honoré par l’ancien patron de Québecor lors d’une fête organisée à Saint-Jérôme.
« M. Landry, un homme qui aime et transpire sa patrie [sic], un patriote qui a consacré sa vie à notre pays. Une énorme inspiration », a par la suite écrit Pierre Karl Péladeau sur son compte Twitter. M. Landry n’a pas répondu aux appels dimanche.
Khadir pas inquiet
En réaction au sondage de samedi, le premier ministre Couillard a par ailleurs affirmé dimanche à La Presse canadienne qu’il ne se laissait pas distraire par la popularité du député Péladeau. « Moi, je ne suis pas inquiet des adversaires, a-t-il dit. Je ne pense pas aux adversaires. Je pense à ce à quoi nous mettons nos efforts, où nous nous dirigeons. Le résultat qu’on veut atteindre, c’est ce sur quoi je me concentre. »
Lors d’un point de presse qui a suivi un discours devant des militants à Québec, M. Couillard a rappelé qu’il ne commente pas les sondages… ni les candidatures péquistes, « que ce soit lui [M. Péladeau] ou d’autres ». « Je parle de ce que nous voulons faire », a dit le chef libéral.
Pour sa part, le député de Québec solidaire Amir Khadir a indiqué à la même agence qu’il comprend que les membres du PQ se laissent « séduire » par la possibilité que Pierre Karl Péladeau puisse leur permettre d’accéder à l’indépendance. Mais il ne croit pas que le PQ ait la capacité de réaliser ses promesses.
M. Khadir ne s’inquiète pas de ce qu’un candidat que l’on situe plus « à droite » de l’échiquier politique obtienne la faveur du public. Il prétend plutôt qu’au-delà des personnalités, les préoccupations des Québécois sont révélatrices. « Quand on questionne [les Québécois] sur les enjeux de société, sur les grandes décisions qu’il y a devant nous, dans l’ensemble, heureusement, notre société résiste. Les gens tiennent à des services publics de qualité », a-t-il affirmé.


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