Pays et nations ont besoin de frontières

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Tribune libre

Il est toujours profitable de mettre en déroute les idées reçues, comme par exemple celle qui veut qu'on doive abattre toutes les frontières physiques entre les pays pour que règne enfin la fraternité universelle, et pour que tous puissent cohabiter main dans la main dans une paix totale et définitive. Cette lubie doit venir des mêmes qui croient encore à la possibilité d'un règlement du conflit israélo-palestinien au cours de l'actuel millénaire et qui se réjouissent des "progrès" des négociations...

Car il faut se résoudre à l'évidence: le "sans frontières" ne marche tout simplement pas. Cela n'engendre que chaos, marasme et dégénérescence. Soyons réalistes au risque de perdre certaines illusions: les humains ne fonctionnent tout simplement pas comme ça. La situation qui empire de jour en jour dans l'Union Européenne l'illustre sans l'ombre d'un doute.

Pour que les sociétés maintiennent leurs structures et soient respectées, tout un arsenal de frontières et de barrières doivent être érigées pour que l'édifice tienne debout, pour éviter que tout vacille et s'effondre. Sans fondation triplement bétonnée, tout s'enfonce, s'enlise et disparaît, comme la cathédrale Saint-James de Londres bâtie sur l'argile, et qui s'enfonce peu à peu, tout comme Venise la sérénissime splendeur, ville bâtie sur pilotis pourrissants et qui menace d'être engloutie sous les flots.

Les frontières s'avèrent nécessaires pour que les hommes se respectent et ne s'envahissent pas, au sens propre comme au sens figuré. Pour qu'ils ne s'envahissent pas par la guerre ou bien par l'immigration non-intégrative tout aussi nocive, comme on peut l'observer dans tous les pays occidentaux ciblés par le tiers-monde afin de s'approprier leurs richesses par l'acquisition d'une citoyenneté qui leur procure tous les avantages des programmes sociaux afférents.

Et c'est sans parler du phénomène préoccupant des migrants qui ne représentent qu'une infime partie des centaines de millions de pauvres et miséreux prêts à tout pour passer à l'occident et être pris en charge. Des frontières poreuses facilitent la mouvance terroriste dont profitent les extrémistes.

Plus on mélange tout sans discernement, plus les problèmes explosent exponentiellement sur tous les plans. Plus on mélange les races, les ethnies, les religions, les modes de vie, les systèmes politiques antagonistes, les systèmes de valeurs opposés, plus tout va de mal en pis, plus les sociétés y perdent au change. C'est le choc brutal des civilisations, qui provoque l'ébranlement et l'appauvrissement de la culture dominante.

Cela vaut autant sur le plan collectif que sur le plan personnel. Chaque individu possède sa zone de confort, sa bulle de protection, sa frontière personnelle, une distance minimale que l'autre ne doit pas transgresser sous peine de créer le malaise, l'inconfort, l'anxiété, le sentiment de menace invasive. Il ne peut en être autrement, car c'est là un réflexe psychologique protecteur naturel.

On comprend alors aisément pourquoi certains ne peuvent supporter la promiscuité d'un métro archi-bondé. On a tous à l'esprit ces images du métro japonais où des préposés enfoncent les passagers dans chaque wagon en les poussant dans le dos pour en entasser encore plus.

Toute espèce doit délimiter son territoire, son espace vital nécessaire au maintien de la vie.

Certains n'aiment pas l'idée d'un mur séparant les États-Unis du Mexique. Mais sans cela, les premiers se retrouveront rapidement avec 300 millions de latinos des Amériques sur les bras, un habitant sur deux. Le tiers-monde surpeuplé se compte par milliards, pas par millions, et ils ont tous un œil sur les pays occidentaux.

Dans la relation amoureuse, dans la relation mère-enfant, la relation fusionnelle est considérée comme néfaste et anéantissante. Chaque entité vivante doit conserver son autonomie, développer son indépendance des autres pour la survie de ce qu'elle est. Il faut savoir tracer une ligne nette entre soi et l'autre. C'est une nécessité vitale, que ce soit sur le plan individuel ou collectif.

Toute nation a besoin de cette même indépendance des autres pour se développer, s'épanouir et rester elle-même en préservant sa continuité historique et son identité collective. Le Québec a besoin de l'indépendance pour ne pas être submergé et asphyxié par les forces actives d'assimilation canadienne multiculturaliste.

Par ailleurs, avec le succès prometteur du Brexit, l'Angleterre donne l'exemple récent d'un sursaut du réflexe de survie nationale, en ayant pris conscience à temps de la pente descendante sur laquelle on l'avait entraînée de l'extérieur et en ayant eu le courage de s'en retirer malgré l'opposition.

Car des frontières, des limites, il en faut et il en faudra toujours, c'est dans l'ordre des choses, une nécessité incontournable pour la sécurité et le bien-être de la population.

Ces barrières pourront s'ouvrir aux amis, aux invités, aux alliés, aux visiteurs qui veulent découvrir les beautés du pays. Elles permettent de mieux choisir, de sélectionner de manière avisée. Elles resteront fermées à la menace, aux dangers, aux incompatibles, aux indésirables.

La ville fortifiée de Québec impose le respect avec ses imposantes murailles (tout comme on se déplace de partout pour admirer celles de Chine). N'y pénétrait pas qui voulait jadis. C'est ainsi qu'on se protège de l'envahisseur pilleur, comme les châteaux-forts d'antan. Ce sont de solides murs de défense aussi utiles qu'indispensables.

Pour bien fonctionner, les espèces, races, ethnies humaines ont besoin de balises, de limites, de cadres, de divers degrés de séparation. La liberté, ce n'est pas faire n'importe quoi, n'importe comment, n'importe quand, avec n'importe qui.

L'enfant a besoin d'encadrement, de l'autorité parentale, qu'on lui impose des limites pour un sain développement. C'est la seule façon d'apprendre ce qui est admis ou pas sur le plan comportemental. Sinon, c'est la délinquance et l'inadaptation qui l'attendent. Comme les parents mous et irresponsables d'enfants-tyrans qui ont failli à leur tâche d'encadrement l'on appris à leurs dépens. Négliger de dresser son chien invite au cauchemar, aux dégâts et à la destruction de la maison.

Gardons à la mémoire cette judicieuses devise que la ville de Québec a fait sienne, et qui explique le vrai sens de la liberté: Fais ce que dois (accomplis ton devoir, ta destinée, parce que c'est là la bonne chose à faire, une nécessité intérieure).

Nous venons de démontrer que l'idée reçue du "sans frontières" ne tient pas la route. Ce n'est qu'un autre de ces slogans banals et creux, un leurre qui n'a que l'apparence trompeuse du désirable, mais qui s'avère être sans fondement lorsqu'on observe le fonctionnement réel des êtres humains entre eux.

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Réjean Labrie880 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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1 commentaire

  • Laurent Desbois Répondre

    26 juillet 2016

    Ignrez le message précédant!!!
    Découpure du territoire du Québec après l’indépendance
    https://www.facebook.com/#!/photo.php?fbid=855052101291720&set=gm.866827826773814&type=3&theater
    Le Québec a quelque chose d’assez particulier en Amérique, c’est que c’est le seul État dont la majorité des frontières n’est pas établie. Et ça, c’est assez grave », conclut le géographe Henri Dorion.
    Les côtes et le littoral d’un pays souverain !
    Suite à l’indépendance du Québec, ce ne sont plus les lois du Canada qui s’applique, mais bien le droit international, comme toute autre nation !
    Remarquez que le Canada est signataire de ces traités.
    Droit de la mer
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_de_la_mer