Quand la SOLIM a investi dans Capital BLF, madame Marois avait quitté la politique. Alors, Pauline Marois n’a absolument rien à voir avec l’investissement de 3 millions du bras immobilier du Fonds de solidarité dans la compagnie de son mari Claude Blanchet qui a quand même le droit de faire des affaires. Elle n’a rien à voir à propos de la rentabilité ou non de cet investissement dont la responsabilité totale et entière repose sur les dirigeants de la SOLIM. Ces derniers ont demandé à Michel Arsenault s’il avait des objections à ce que ce prêt soit accordé à un ancien président du fonds de solidarité. Arsenault a répondu non puisque Claude Blanchet avait quitté depuis dix ans le poste de Président du fonds de solidarité qu’il avait occupé de 1983 à 1997.
Ceci étant dit, il est donc clairement établi que Pauline Marois n'est aucunement impliquée dans cette décision de la SOLIM. Il nous semble alors qu’on peut maintenant discuter plus sereinement. Ce lundi, François Legault de la CAQ a dénoncé l’investissement fait par le Fonds immobilier du Fonds de solidarité de la FTQ qui aurait subi une perte. Il réclame la démission de Yvon Bolduc qui est président du Fonds depuis 2006. Il tente de rattacher Pauline Marois à ce qu’il qualifie de mauvais investissement dont aurait bénéficié Claude Blanchet, son mari, comme si elle avait une quelconque responsabilité dans cette décision, ce qui n’est évidemment pas le cas. Et la preuve qu’il ne croit pas que Pauline Marois soit le moindrement impliquée, c’est qu’il demande la démission d’Yvon Bolduc et non pas celle de Pauline Marois. Pauvre François Legault qui ne sait plus à quels saints se vouer pour attirer l’attention et qui se cherche désespérément un thème électoral. Il ne tient évidement pas compte du contre-interrogatoire de Michel Arsenault par l’avocate du Parti québécois Me Estelle Tremblay. Ses propos tonitruants vont lui retomber sur le nez. Au moment où ces lignes sont écrites, Pauline Marois vient de lui répliquer d'une façon cinglante.
A propos de l’investissement de la SOLIM dans la compagnie Capital BLF, il faut savoir que le 18 avril 2007, BLF s’incorpore, devient compagnie et s’inscrit à la bourse. Le 17 mai 2007, lancement du prospectus invitant à l’investissement. En ce printemps 2007, notons que Pauline Marois n’est plus députée et qu’elle s’occupe de son jardin.
Le 31 mars 2008, achat par M. Blanchet et associés d’actions d’une valeur de 7,362,000$, actions émises par la Financière Banque Nationale. Claude Blanchet investit 500,000$ à 30 cents l’action. Le 1er juillet 2008, SOLIM investit dans Capital BLF en achetant des actions à 30 cents pour un peu moins de trois millions.
C’est trois mois plus tard que Pauline Marois est élue députée de Charlevoix le 24 septembre 2008 lors d’une élection partielle. Elle deviendra chef de l’opposition officielle suite aux élections de décembre 2008.
Michel Arsenault a noté que dans l’histoire du Fonds de solidarité, certains investissements rapportent et que d’autres rapportent moins. Mais que Capital BLF est actuellement considéré comme un bon investissement par le journal Affaires.
Me Estelle Tremblay a donné des détails qui font partie des péripéties et des variations entourant tout investissement. Si vous êtes curieux, allez sur le site de la ceic, cliquez sur « audiences » pour le vidéo du 30 janvier 2014 ou la retranscription du contre-interrogatoire de l’avocate du Parti québécois. Il y a aussi des articles d'André Dubuc sur «La Presse-affaires».
Le « deal » avec Blanchet est un investissement comme un autre du Fonds de solidarité. C’est un investissement minime par rapport aux 9.4 milliards d’actifs du Fonds. Et François Legault continuera de se discréditer s’il essaie de nuire à Pauline Marois qui jouit de plus en plus de l’estime des Québécois en la mêlant à cet investissement du Fonds dans Capital BLF auquel elle n’a absolument rien eu à voir.
« Mon mari est assez grand pour faire ses affaires tout seul » affirme la première ministre du Québec. Entre cette affirmation tranquille et les énervements pré-électoraux de François Legault, le choix n’est pas difficile à faire.
Quant aux amateurs de sensationnalisme, ils auraient dû écouter les explications compétentes que Michel Nadeau a réussi à formuler à 24 heures en 60 minutes malgré les embrouilles de l’animatrice, sur le fonctionnement du Fonds de solidarité qu’il a comparé à une banque qui fait des investissements.
Comme disait James Carvill, stratège de Bill Clinton en 1992 contre George W. Bush :« It’s the economy, stupid ! ». Traduction libre:
«  Réveille !, c’est de l’économie pas de la politique ».