Le gouvernement Trudeau a pris soin d’éviter de répondre aux questions concernant les millions de dollars provenant des paradis fiscaux investis dans le pot légal au Canada.
À la reprise des travaux de la Chambre lundi, le Bloc québécois a pressé les libéraux de questions, voulant savoir si le fédéral allait s’assurer qu’il y ait une transparence complète quant à la propriété des producteurs de cannabis et l’origine de leur financement.
« Notre priorité est de protéger la santé et la sécurité des Canadiens et des Canadiennes. C’est pour cette raison que le projet de loi [légalisant le pot] est une priorité. L’approche actuelle, finalement, ne fonctionne pas. Elle a permis aux criminels d’en tirer des profits et elle n’a pas réussi à garder le cannabis hors des mains des enfants. Le projet de loi sur le cannabis créera un cadre juridique strict pour contrôler la production, la distribution ainsi que la vente et la possession du cannabis au Canada », a répondu la ministre Ginette Petitpas Taylor en Chambre.
Le pot sous enquête
Elle a donné sensiblement la même réponse à toutes les questions.
La semaine dernière, le Bureau d’enquête a révélé qu’au moins 165 M$ provenant de paradis fiscaux ont été investis auprès de producteurs de cannabis autorisés. Cela fait craindre à des experts et à l’opposition que le crime organisé passe par ces pays où les livres comptables sont obscurs pour recycler de l’argent criminel dans cette lucrative industrie.
La ministre de la Santé s’est levée à trois reprises en Chambre lundi pour répondre aux questions concernant les paradis fiscaux. Pourtant, le ministre des Finances et la ministre du Revenu étaient tous deux présents.
Vendredi dernier, le député Bill Blair, responsable du dossier du cannabis, a admis au Journal que de l’argent des paradis fiscaux peut financer l’industrie du pot légal, mais qu’il s’en remettait aux garde-fous déjà en place pour s’assurer que le crime organisé n’en profite pas.