On a pu lire ce matin dans un texte/réponse à un journaliste du Devoir, que
les immigrants ne voulaient pas ou ne pouvaient pas parler Québécois! À
chaque occasion où j'entends cette expression j'ai l'impression d'habiter
un autre monde.»
Comme plusieurs régions de France et du monde, les
Québécois, nous en l'occurrence, ont un accent différent de celui d'autres
pays. Nous avons aussi des expressions différentes. Même à l'intérieur de
chez nous, qui n'a pas remarqué que les Québécois possédaient des accents
et des mots que l'on peut nommer des régionalismes sans insulter qui que
ce soit? Est-ce que l'on doit dire que pour cette raison nous parlons
Québécois, ou Gaspésiens, ou Montréalais? Voyons donc?
Les
Canadiens-français québécois, ou les Québécois, parlent le français et pas
une autre langue. Ils le parlent avec leurs mots et leurs accents, bien
sûr, mais ils parlent la langue de leurs ancêtres, souvent avec des
«archaïsmes, mais ils parlent Français et je parle et écrit le français. Il
nous faudrait donc éviter de confondre les «accents» et les «régionalismes»
avec notre langue qui est la même que celle qui est parlée en France et
ailleurs dans le monde de la «Francité».
D'ailleurs, ce n'est pas le
Québécois que les Anglais du Canada veulent faire disparaître depuis
toujours du Canada et d'Amérique du nord avec leurs différentes lois
linguistique,(Manitoba 1885, Ontario 1912 , New-Brunswick 1890) mais bien le
«Français» qui leur donne des «boutons» chaque fois qu'ils l'entendent.
Prenons donc la résolution de parler du «français» lorsque nous parlons de
notre langue, ce qui ne la dévalorise pas, de cela nous devons être
convaincus, ce qui ne m'interdit pas d'être très fier de mon accent et des
mots québécois que j'utilise pour m'exprimer.
Où que je sois dans le monde,
que ce soit à Paris ou ailleurs, je ne suis nullement honteux de mon
accent, j'en suis même orgueilleux, cet accent faisant un peu notre charme
auprès des habitants des différents pays que nous visitons.
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
19 janvier 2008Bravo!Je suis lorrain(partie romane)et je note nombre de similitudes avec qques expressions québécoises:asteur(que j'écrirais à c't'heure)grafigner(griffer,érafler),dîner(à midi),souper(le soir),cri ou quérir (va cri:va chercher)et bien d'autres mots et expressions.Je préfère un traversier qu'un ferry-boat(d'autres pays d'Europe utilisent un mot de leur langue pour désigner ce moyen de transport,à moins que l'on prenne les Danois,Suédois,Norvégiens...pour des ringards eux qui parlent mieux anglais que les Français quand ils doivent le parler).Inventer de nouvelles expressions,de nouveaux mots est un signe de vitalité de la langue.En France,on invente même des mots anglais qui n'existent pas(ça fait"bien")!C'est vrai,j'oubliais,hors la France point se salut.A la revoyure(c'est lorrain aussi,ca).
Serge Gingras Répondre
17 août 2007Eh! oui. Les québécois ont un parlé typiquement différent des autres francophones de la planète. Et pis après? Dans tous les pays de la francophonie il y a le français international, que l'on enseigne à l'école et que l'on lit dans les livres, et il y a les parlures locales. J'ai travaillé avec des québécois de différentes régions et ils avaient tous des expressions régionales colorées, ravissantes, séduisantes et enrichissantes.
Les néo-québécois peuvent très bien apprendre ou pratiquer un français international et découvrir, avec amusement, les particularités régionales sans nécessairement les adopter. Les québécois sont capables de comprendre le français international quite à le répéter avec gestuel pour bien se faire comprendre. Les néo-québécois n'ont pas à s'abbaisser à parler petit-nègre pour se faire comprendre des indigènes. Un français de bon aloi suffit amplement. Se servir du prétexte d'un mauvais français pour refuser de nous parler français est tout simplement méprisant et insultant. En vérité, ces gens-là n'ont que faire des québécois francophones. Ils vivent au Canada avant toute chose et le Québec fait parti du Canada, donc l'anglais est de mise et tout à fait satisfaisant. Le français? Connait pas. M'en fout.
Qui sème le vent récolte la tempête, à ne pas oublier.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
16 août 2007Monsieur Bergeron,
Lorsque je mentionne la "langue québécoise", je ne parle pas des accents, des archaïsmes ou régionalismes, que je suis avec vous pour en dire qu'ils enrichissent notre français. Je parle plutôt de notre particularité de nordiques, que le chanoine Grandmaison qualifie de "bouche molle". On dit que ça nous est venu du froid des longs hivers. Ainsi, la serveuse que je louange pour la qualité de sa pizza végétarienne, me confirme: "Oh, è ben aimée!" Et mon visiteur hispanophone de m'écrire sur le papier en me demandant: Qu'est-ce que c'est êbinaimé? Autre exemple: A'évousprand quècchose pouboire?... (Georges Dor titrait un de ses brûlots: "Ta mé étu là") Savez, dans nos restos de quartier, le personnel n'est pas tout diplômé de l'ITHQ. Et même nous, de la bonne classe moyenne, de passage à Paris, quand nous voulons être compris du premier coup, il nous faut bien faire un petit effort de prononciation... articuler... châtier un peu notre québécois. Me semble pas que ce même effort soit nécessaire des Suisses, Belges ou Africains francophones. Ai-je tort?
Ouhgo