Non à la journée nationale contre l'islamophobie..

Oui à la commémoration

Les deux côtés de la médaille

Tribune libre

 


Le débat qui a cours actuellement à l’Assemblée nationale sur la pertinence ou non d’instituer le 29 janvier, date de l’attaque de la grande mosquée de Québec, la journée nationale contre l’islamophobie, prend, à mon sens, des allures de politicaillerie partisane entre les quatre partis politiques représentés à l’ASSNAT, chacun des quatre partis prenant bien soin d’éviter d’irriter son électorat un peu frileux sur la question.


Car, il faut bien l’admettre, l’islamophobie représente un sujet délicat au Québec comme ailleurs au Canada et en Europe, une épée de Damoclès au-dessus de la tête des chefs de partie qui doivent « marcher sur des œufs » à chaque fois que le sujet ressort dans les médias.


Or, compte tenu qu’il existe déjà une journée internationale contre l’islamophobie le 10 décembre, je suis porté à me rallier à l’idée de tenir une journée commémorative annuelle le 29 janvier pour les victimes de la grande mosquée de Québec, tout comme l’attentat de Polytechnique est souligné le 6 décembre de chaque année… Un temps d’arrêt nécessaire et propice pour se rappeler que d’innocentes victimes ont été tuées sauvagement par des détraqués.


 


Les deux côtés de la médaille




C’est dans un attentat à Ouagadougou au Burkina Faso le 15 janvier 2016 qu’Yves Carrier, Gladys Chamberland, Charlelie Carrier, Maude Carrier et leurs amis Louis Chabot et Suzanne Bernier ont perdu la vie, les six Québécois ayant tombé sous les balles de terroristes islamistes alors qu’ils se trouvaient dans le pays africain pour un voyage d’aide humanitaire.


Par ailleurs, un débat a lieu au Québec sur la pertinence de créer une journée nationale contre l’islamophobie le 29 janvier, anniversaire de l’attentat de la grande mosquée de Québec, une proposition qui a fait réagir Camille Carrier, la mère de Maude Carrier et ex-conjointe d’Yves Carrier. « Pourquoi ne pas aussi instituer une journée pour commémorer l’ensemble des victimes de l’islamisme et les dommages vécus par leurs familles et amis? », lance Mme Carrier.


Une réaction tout à fait légitime dans le contexte où les proches de Mme Carrier ont été tués sauvagement alors qu’ils « étaient en train de mettre en action leur amour pour les autres en participant à la construction d’une école en Afrique ».


Je souscris d’emblée au profond malaise de Camille Carrier eu égard à la demande faite par la communauté musulmane, une proposition comparable à celle de Mme Carrier qui, pourtant, ne suscitera jamais de débat de société au Québec… En bref, peut-être devrions-nous tenir compte des deux côtés de la médaille au lieu de sombrer dans une islamophobie québécoise alarmiste! 



Henri Marineau

Québec    


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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