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Organisme UNIS: le Bloc veut aussi que Trudeau témoigne

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Justin Trudeau n'a pas « le sens des responsabilités »


(Ottawa) Le Bloc québécois appuie la demande des conservateurs pour convoquer le premier ministre Justin Trudeau devant un comité parlementaire afin qu’il s’explique sur un contrat de près d’un milliard de dollars qui a été confié à l’organisme UNIS, malgré ses liens avec la famille Trudeau.


Cette demande pourrait également s’étendre au ministre des Finances, Bill Morneau, et tout autre acteur susceptible de faire la lumière sur l’octroi de ce contrat.


Le premier ministre a admis lundi qu’il avait personnellement commis une erreur en décidant de ne pas se récuser lorsque son gouvernement a attribué à cet organisme de charité un contrat de 900 millions pour gérer un programme de bourses aux étudiants qui font du bénévolat.


Les excuses de M. Trudeau sont survenues à la suite de révélations selon lesquelles sa femme, son frère et sa mère ont reçu 300 000 $ pour avoir participé à des évènements publics d’UNIS depuis quelques années.


De passage à Ottawa, mardi, le chef bloquiste Yves-François Blanchet a estimé que ces excuses ne sont pas suffisantes.


Il se joint donc aux conservateurs fédéraux afin de tenter d’aller au fond de l’affaire en comité parlementaire. M. Blanchet n’appuie pas, cependant, l’enquête policière également réclamée par les conservateurs pour savoir si M. Trudeau a commis une fraude envers le gouvernement.


« On ne commande pas une enquête de police comme on commande une pizza. […] Des partis politiques, ça ne commande pas une enquête de police. Si on veut porter plainte, c’est une affaire. La police va décider s’il y a lieu d’enquêter ou de ne pas enquêter. J’ai une idée à l’effet que, déjà, ils sont en train de se pencher là-dessus », a indiqué M. Blanchet.


Le Bloc demande plutôt, comme il le fait depuis plusieurs jours, que M. Trudeau cède sa place comme premier ministre, le temps que le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique fasse la lumière sur cette affaire. Le bureau de ce dernier a déclaré sur les réseaux sociaux que le temps moyen d’une enquête est d’environ sept mois.


« Je pense que M. Trudeau peut régler ça plus vite que ça en nous donnant l’ensemble de l’information, notamment lors de sa ou ses comparutions dans un ou plusieurs comités. Il n’en tient qu’à lui. S’il n’a rien fait de douteux, […] je l’invite donc à faire la lumière le plus vite possible », a répliqué M. Blanchet.


Le Nouveau Parti démocratique a aussi appelé le premier ministre à « coopérer pleinement » à l’enquête du commissaire à l’éthique, mais n’a pas encore dit si le parti allait appuyer la demande conservatrice pour forcer M. Trudeau à comparaître devant un comité fédéral.


Le Parti vert du Canada, de son côté, se demande pourquoi ce programme de bourses a été mis sur pied en premier lieu alors que la fonction publique avait déjà des programmes qui auraient pu administrer l’argent.


« Pourquoi introduire un programme dont le fonctionnement nécessite une toute nouvelle bureaucratie ? Il serait beaucoup plus logique d’allouer les fonds au programme Emplois d’été Canada (EEC) et de s’assurer que les fonds sont versés à des organismes sans but lucratif pour l’embauche d’étudiants et d’étudiantes », a déclaré le député vert Paul Manly.




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