(Québec) Le ministre de l'Environnement David Heurtel a en mains depuis une semaine les documents nécessaires pour lancer une consultation du BAPE sur l'oléoduc Énergie-Est dont la traversée du Saint-Laurent représente une aventure à «haut risque».
Rencontré à la sortie de la période des questions, le député-ministre de Viau à l'Assemblée nationale a indiqué avoir reçu les documents nécessaires, en français, a-t-il répondu, pour confier un mandat au Bureau des audiences publiques sur l'environnement. Il reste à son ministère à en faire l'analyse.
David Heurtel n'a pas voulu divulguer quand il demandera au BAPE d'entrer en scène dans ce dossier complexe du promoteur, TransCanada Pipelines. Selon nos sources, le conseil des ministres de Philippe Couillard donnera le feu vert avant décembre.
Le ministre de l'Environnement s'est montré assuré que le Bureau des audiences publiques pourra compléter l'examen et présenter ses conclusions lorsque l'Office national de l'énergie examinera le projet de l'oléoduc. Il n'a pas voulu se montrer alarmé par le rapport de consultants embauchés par TransCanada et rendu public par Le Soleil.
«À haut risque»
Une firme d'experts a indiqué que le passage vers la Rive-Sud, sous le fleuve, à la hauteur de Saint-Augustin, constitue une option «techniquement faisable, mais à haut risque» puisque jamais réalisée ailleurs dans le monde. Le projet «soulève énormément de questions sérieuses», s'est contenté de mentionner M. Heurtel.
Les récentes informations sur le projet n'ont pas du tout calmé les appréhensions du Parti québécois. «J'étais déjà à ce niveau d'inquiétude», a mimé le député Sylvain Gaudreault en plaçant la main au-dessus de sa tête. «Avec ça [les révélations du Soleil], en plus, je suis à 11 sur une échelle d'inquiétude de 10.»
Pour le député péquiste de Jonquière, le gouvernement Couillard doit cesser «d'abdiquer sa responsabilité de protéger l'environnement du Québec aux mains de l'Office national de l'énergie. C'est le temps plus que jamais de mandater le BAPE.»
L'oléoduc Énergie-Est amènera du pétrole de l'ouest du pays, dont celui extrait des sables bitumineux de l'Alberta. La section québécoise de l'oléoduc, qui doit se rendre à Cacouna, fait 700 kilomètres. Le promoteur a rendu public son projet en déposant 30 000 pages, très majoritairement rédigées en anglais, devant l'Office national de l'énergie.
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