L’organisme Fierté Montréal, qui organise la semaine de la Fierté à Montréal, a publié une offre d’emploi «potentiellement discriminatoire» privilégiant les candidats anglophones pour un poste dans son service des communications.
«Afin de choisir parmi les candidats à compétence égale, la priorité sera donnée aux personnes qui s’identifient comme anglophones, femme, trans, non-binaire, et/ou de couleur», peut-on lire dans une annonce de l’organisme qui a été diffusée uniquement en anglais sur le site Indeed mercredi.
Après avoir contacté Fierté Montréal pour une demande d’entrevue, l’organisme a prétendu avoir « omis » de mettre l’offre d’emploi en français et a rajouté cette dernière sur le site de recherche d’emplois par la suite.
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) rappelle que la Charte interdit spécifiquement à l’employeur de discriminer dans le cadre du processus d’embauche sur des motifs comme la langue d’un candidat.
Si Fierté Montréal veut absolument engager en priorité une personne anglophone, elle doit démontrer pourquoi elle ferait un meilleur travail qu’une personne bilingue, rappelle la Commission.
«Sinon, ça peut devenir potentiellement discriminatoire», affirme-t-elle.
Dans un courriel, Fierté Montréal mentionne vouloir accorder la priorité aux personnes anglophones pour faciliter le bilinguisme au sein de son organisation.
«Comme nous n’avons que deux anglophones sur les 30 membres de notre équipe, nous aimerions beaucoup qu’une personne dont la langue maternelle est l’anglais joigne le département des communications», a expliqué le directeur programmation et ressources humaines de Fierté Montréal, Jean-François Guevremont.
Excuses demandées
Jean-Paul Perreault, de l’organisme Impératif français, ne mâche pas ses mots en disant que cette offre d’emploi est complètement inacceptable et que quelqu’un doit présenter des excuses.
«C’est carrément une discrimination envers toutes les personnes qui ne sont pas anglophones, s'est plaint M. Perreault. Je ne peux pas croire qu’on vit ça au Québec en 2018, et surtout, de la part d’un organisme qui lutte pour des droits eux aussi.»
L’offre d’emploi affichée sur différentes plateformes concernait un poste contractuel de coordonnateur aux communications dans la métropole.
Fierté Montréal n’a pas retourné les appels de «24 Heures» et a simplement réagi par courriel.