Nous ne pouvons tolérer ce triste chantage :
Ci-joint une lettre envoyée hier par notre camarade et co-porte-parole, Guy Roy, à une douzaine de députés et leaders à l'Assemblée nationale de Québec, soient aux 3 députés de Québec solidaire que sont Françoise David, Amir Khadir et Manon Massé, ainsi qu'à Pierre Karl Péladeau, qui est le candidat le plus pressenti comme prochain chef du PQ et qui est en même temps le responsable des dossiers touchant au développement économique du côté du PQ, de même qu'au chef intérimaire du PQ, Stéphane Bédard, ainsi qu'à François Legault de la CAQ et au premier ministre du Québec, Philippe Couillard, à propos de nouvelles rumeurs, en provenance d'Ottawa, et qui portent sur le fait que le fédéral pourrait sous peu accorder de nouveaux contrats au chantier naval de la Davie.
Il faut préciser ici qu'il ne s'agirait pas de rapatrier le contrat du Diefenbaker, comme le demandait récemment, à l'unanimité, les membres de l'Assemblée nationale. Là-dessus, il n'y aurait aucun changement. Il s'agirait plutôt de plus petits contrats portant sur des navires militaires.
***
Lévis, le 10 novembre 2014
Honorable député-e,
Saurez-vous maintenir, comme enjeu national, le débat sur le rapatriement du brise-glace Diefenbaker des chantiers de Vancouver aux Chantiers Davie à Lévis ?
On parle déjà, sous forme de rumeurs publiques, de considérations plus ouvertes du gouvernement conservateur pour assurer du travail moins précaire aux ouvriers des Chantiers Davie à Lévis. Mais avec cette rumeur court le bruit que l’on confierait aux ouvriers la construction de bateaux militaires.
Nous ne pouvons tolérer ce triste chantage de mobilisation de la force ouvrière à Lévis dans les engagements du militarisme canadien. Pensez donc que des salariés soient conscrits dans les efforts de guerre d’un Canada, membre de l’OTAN, alors que son pendant à l’Est européen, le Pacte de Varsovie, a été aboli, pour continuer les attaques de pays du Tiers-Monde trop riches en ressources pour ne pas attirer la convoitise du complexe militaro-industriel canadien et étasunien dans leurs aventures agressives de conquête. Le chantage étant celui du seul travail possible à la construction d’engins de guerre maléfiques pour Ottawa avec l’alternative d’être condamné à la disette avec sa famille.
Voilà pourquoi, en somme, la campagne pour le rapatriement d’un brise-glace de nature civile est si importante à nos yeux. Sera-t-il question d’admettre que le Québec se compromette dans ces guerres de Harper pour maintenir, au côté des USA, l’ordre injuste du monde entre nations inégales ? Nous valorisons tout autrement le travail de solidarité et de coopération dans lesquels les Québécois ont développé une expertise des plus respectées sur la planète. On en redemande partout, si vous me permettez l’expression. Monsieur Jacques Parizeau expliquait, lors des États généraux sur la souveraineté, que ce réseau de coopérants québécois pourrait servir de préalable à l’appareil diplomatique d’un Québec indépendant.
Je vous pris donc non seulement de donner du coffre à cette campagne en vous exprimant publiquement et rapidement (dans une conférence de presse, par exemple) pour le rapatriement du Diefenbaker, mais aussi pour affirmer que le Québec n’entend pas collaborer au militarisme canadien dont peu de Québécois sont partisans.
Merci à vous de rappeler haut et fort les valeurs qui ont historiquement fait la fierté des Québécois de ne pas se porter à la rescousse des aventures impérialistes d’un Canada soumis aux diktats des États-Unis. Je rappelle à votre mémoire les positions d’un Henri Bourassa, fondateur du Devoir, contre la collaboration avec l’Empire britannique dans ses expéditions militaires.
Je reste donc avec cette dette envers vous de l’affirmation claire de ce qui a fait partie de la fibre nationale du peuple québécois de s’opposer aux guerres dont il aurait compris la portée en terme de domination de certaines nations opulentes sur d’autres plus pauvres et plus dévouées au développement pacifique de leur pays.
Même l'ancien premier ministre, monsieur Charest, avait expliqué de l’étranger, lors des grandes manifestations opposées à la guerre en Irak, que cela exprimait bien « les valeurs du peuples québécois » dans sa manière de contribuer à la paix mondiale tout en s’appliquant à la conquête de son émancipation et de son développement économique et politique de manière toute pacifique.
Co-porte-parole du Parti communiste du Québec (PCQ)
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
5 décembre 2014Nous sommes encore cordialement invité à un autre dîner de cons.
En résumé, voici le deal:
- La Davie achète un porte-conteneur usagé d'un armateur grec
- On le fait démanteler à Pictou, en N.É, comme par hasard dans la circonscription du ministre conservateur Peter McKay
- On amène ensuite la carcasse aux chantiers de la Davie à Lévis, comme par hasard dans la circonscription de Steven Blaney, pour le transformer en bateau ravitailleur.
Comme le hasard ne fait pas les choses à moitié, cela se fera en pleine année électorale.
L'idée maîtresse derrière tout cela, c'est de se faire pardonner d'avoir "oublié" le Québec dans l'attribution des contrats du siècle pour la construction de navires canadiens: $33G.
Attendez, ce n'est pas fini!
Les chantiers Seaspan de C-B se sont ainsi vu octroyer la construction d'un brise-glace (le Diefenbaker), et de deux navires de ravitaillement. La soumission de Davie était apparemment trop élevée. Tant pis pour eux.
Aujourd'hui, le coût du brise-glace est passé de $720M à $1.3G (quasiment le double). Le coût des deux ravitailleurs est passé de $2.6G à $4.13G. En prime, la livraison anticipé est repoussée de plusieurs années. Finalement, il semblerait que Seaspan ne possédait même pas une cale-sèche suffisamment grande pour la construction du brise-glace (La Davie possède une telle cale).
Tout indique que Seaspan a grossièrement, et sans doute volontairement, sous-estimé les coûts afin de remporter l'appel d'offres. C'est quasiment frauduleux, mais il n'est nullement question que le gouvernement Harper revienne sur ce contrat. On va simplement garrocher plus de milliards à Seaspan.
Malgré tout, les conservateur n'ont pas totalement oublié le Québec: Bande de chanceux, on vous accorde de la péréquation!