Nous ne sommes plus une province, sauf pour Radio Canada...

Constitution québécoise

[Au Préambule d'une Constitution proposée pour le Québec->6058], pourquoi est-il nécessaire de dire que le peuple du Québec existe, alors que les Québécois sont déjà reconnus comme nation, ce qui sur le plan des statuts internationaux, va beaucoup plus loin qu'un peuple ?

J'explique en détails dans Géopolitique et avenir du Québec comment nous sommes devenus un peuple, puis une nation. par le fait accompli d'une symbiose territoriale de quatre siècles. Mon explication est reconnue depuis septembre 1994.

Il y a encore plus:

L'État du Québec existe depuis la Loi 99 adoptée le 7 décembre 2000. Il n'y a pas à y revenir.

Ces statuts sont des faits accomplis et voilà que vous vous comportez comme si rien n'était acquis. Votre comportement est semblable à ceux qui attendent le Messie alors qu'il est déjà venu depuis 2000 ans.

Partez de ce qui EST, de ce qui est accompli. Le Canada anglais, notre ennemi juré pourtant, le fait, puisqu'il a reconnu les Québécois comme une nation
"dans le sein d'un Canada uni".

Merde.

Le statut de nation EST UN VÉRITABLE STATUT, alors que l'expression ajoutée en suffixe: "dans le sein d'un Canada uni" ne veut rien dire, absolument rien dire, une simple expression pour apaiser la galerie des fous, une mesure d'apaisement, alors que le pouvoir central d'Ottawa est déjà remis en question, avec le risque qu'Ottawa tombe avant que nous ayions pris une décision quant à ce que nous allons faire dans cette éventualité.

Le temps a avancé et le temps continue d'avancer et il avance rapidement, à ce point que les indépendantistes du Québec qui ne voient pas ce qui est déja reconnu vont être dépassés par les événements et vont continuer de réclamer des drois provinciaux.

Un statut est un pouvoir et dépasse le droit.

Les Anglais le savent. Laissez faire ce que racontent leurs journalistes à la solde de l'Establishment, payés pour fausser les perspectives et faire peur.

Le STATUT DE NATION ET D'ÉTAT DU QUÉBEC EST UN FAIT ACCOMPLI, RECONNU DANS LE MONDE ENTIER, Y COMPRIS PAR LE US State Department à Washington.

Le Québec est classé État après le Canada et après l'Europe.

Alors pourquoi nous comporter comme si nous étions au commencement de nos revendications alors que la guerre est déjà gagnée? Nous sommes un État et une Nation.

Nous ne sommes plus une province, sauf pour Radio Canada qui nous tape "province, province, province et province" ad nauseam, alors que l'expression est désuète.

C'est tout Radio Canada qui est désuet, nous le savons.

Alors à nous de prendre charge et montrer poliment la porte à Radio Canada. Mettez-vous dans la tête que, État et Nation reconnus comme nous le sommes, nous n'avons qu'à le faire et ça va marcher.

Quant à une Constitution, d'accord mais partons des principes de stratégie d'État en premier lieu.

Exemple: qui a apprécié le nouveau contexte qui a surgi depuis que le gouvernement d'Ottawa a reconnu la nation québécoise et que cette reconnaissance a fait le tour de la terre?

Qui a apprécié le contexte et la situation qui existe depuis l'adoption de la Loi 99 le 7 décembre 2000?
L'État et la Nation du Québec existent, alors fonçons pour que L'État Nation du Québec soit reconnu sans limitations autres que ses limites naturelles et partons de cette Réalité pour établir nos nouvelles Relations.

Trop ontologique et trop simple?

Nous avons gagné, donc, partons de ces statuts pour entreprendre le reste. Qui va aller demander à Jean Charest et cie ce qu'il entend faire de ces statuts reconnus "dans le sein d'un Canada uni".

L'expression "dans le sein" est empruntée à l'obstétrique et exploite à fond la peur du nouveau-né de se séparer de sa mère en quittant son placenta. La médecine appelle cela la crainte morbide de la "séparéité". Rien qu'à penser à quitter le sein de quelque chose, une foule de gens font des crises d'angoisse à devenir fous. Les auteurs de l'expression "dans le sein" savent pertinemment à quoi ils font appel lorsqu'ils l'exploitent à des fins politiques. Une foule de gens ne sont pas encore nés et ne veulent pas l'être non plus, ayant trop peur de la liberté qui est la plus exigeante de toutes les vertus. Selon Aristote, liberté signifie aptitude et capacité de penser, s'exprimer et agir en pleine conscience et responsabilité du sens, de la signification, de la portée et de la dynamique de ses pensées, paroles et actes. Trop difficile pour beaucoup de monde évidemment. La liberté est une conquête. Elle n'est ni un cadeau ni un héritage.
Et alors? On continue de paralyser par peur de quitter le "sein de maman ou son substitut", par peur de briser une unité qui n'est qu'une inféodation à un pouvoir unitaire. Sécurisante, l'inféodation pour les gens qui ont peur de tout, les andouilles qui ont besoin que quelqu'un leur dicte leur ligne de conduite. Pauvres zouzouilles à maman.

Ils craignent de prendre le large, non mais vous ne pensez pas à ce qui pourrait arriver et s'il fallait qu'il arrive quelque chose, que va dire maman?

Je ne ris pas, soyez-en certains.

J'ai passé ma carrière d'officier à m'occuper des fistons à mamans qui se cherchaient un père pour devenir des hommes. Je connais leur tragédie. Il me fallait les ré-éduquer comme des enfants. Dans ses mémoires, De Gaulle mentionne qu'on demandait la même chose aux officiers français. Il fallait même leur montrer comment écrire des lettres pour régler différents problèmes. Ils avaient peur de tout.

Quant à Canada uni, l'expression est reprise d'Empire Unity, en usage dans l'Empire britannique et qu'on peut lire sur le monument aux héros de la guerre des Boers sur le carré Dominion à Montréal.

Empire unity veut dire inféodation inconditionnelle au pouvoir impérial de Londres, lequel pouvoir a fini par tomber.

Et maintenant Canadian Unity veut dire inféodation inconditionnelle au pouvoir centralisateur, unitaire et arbitraire d'Ottawa, appelé à tomber à son tour.

Donc, la solution géopolitique pour tout le Canada, un continent distinct au nord des Amériques, passe par la naissance de nouvelles nations et de nouveaux États, autrement plus facile et naturel que se casser la tête à se chercher des idées et des textes qui seront désuets au moment de leur publication.

C'est cela le contexte et c'est de là qu'il faut partir.

L'Empire Britannique est mort. La Reine le sait, j'espère. Le Saint Lawrence Empire de Creighton est mort également.

Beaucoup de Canadians le savent mais beaucoup de "séparatisses" québécois ne le savent pas et se conduisent comme si nous vivions encore dans l'Empire Britannique. Comme ces Canadians de Toronto qui se conduisent comme si la reine Victoria n'était pas morte, les nouvelles de sa mort sont encore prises dans les icebergs de l'Atlantique nord, dont celui qui a coulé le Titanic.

Appréciation du contexte et de la situation, premier principe de stratégie d'État.

Le simple fait d'évoquer ce principe et de le mettre en pratique est déjà la preuve que nous sommes un État, non une province inféodée.

JRMS

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René Marcel Sauvé217 articles

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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    20 avril 2007

    M. Sauvé, vous avez totalement raison.
    Trop de gens au Québec, aujourd'hui, sont ignorants de leur histoire. Vous avez raison à cent pour cent, nous sommes une nation depuis longtemps. Ça les Ottawaiens le savent eux aussi depuis longtemps. On attend depuis des années que notre geôlier nous donne la clé de la prison dans laquelle notre nation est enfermé. Le problème, c'est que la clé est dans notre poche et que la porte n'est pas barrée. Nous rêvons notre prison et nous rêvons de liberté. Réveillons-nous tout simplement.
    Ottawa ne fait que ce moquer de nous en acceptant de nous reconnaître comme une nation. C'est un peu comme si M. Harper rencontrait un haïtien vivant au Québec depuis 400 ans et lui annonçait, qu'après considération, lui et son parti acceptait officiellement de le reconnaître comme un haïtien vivant au Québec depuis 400 ans. Chercher l'erreur. Il n'avait pas besoin de M. Harper pour le savoir et encore moins de sa reconnaissance officielle pour être ce qu'il est. (Je sais, les comparaison, c'est toujours boîteux).