Mathieu Jeanneau,
qui est président du comité national des jeunes du Parti québécois,
dans une lettre adressée au journal Le Devoir,
([Non à une vision canadienne de l’identité québécoise->8227])
pourfend le nouveau président des jeunes libéraux, François Beaudry,
lequel avait récemment affirmé que le Québec était bilingue
et qu’il fallait alterner le français et l’anglais
pour se montrer inclusifs.
François Beaudry est un imbécile.
Pou Mathieu Jeanneau, il ne fait pas de doute que
« Le Québec est et restera unilingue francophone ».
Le débat, estime-t-il, est clos depuis longtemps.
Il reconnait cependant « qu’il faut continuer le travail
pour permettre une intégration réelle des immigrants
à la nation québécoise ».
Rappelons à Jeanneau, que c’est le Parti québécois qui a mis fin
à l’existence des centres d’orientation et de formation des immigrants (COFI) et
qu’on ne peut intégrer sans franciser.
« Est-ce que les jeunes libéraux veulent vraiment rouvrir
les débats déchirants sur la langue? » questionne Jeanneau.
Cette phrase illustre à elle seule les ambitions péquistes : pas de débats déchirants.
On fera l’omelette sans casser les œufs.
Et ce parti, qui fuit à toutes jambes les débats déchirants, dont celui sur la langue,
prétend pouvoir faire du Québec
un État indépendant.
Il faudra bien pourtant un jour que la question de langue refasse surface.
Les "30 ans de la loi 101" devrait pouvoir nous en fournir l’occasion.
Mais ni Pauline Marois, ni Pierre Curzi
ne participeront, le 26 août prochain,
à la marche et au rassemblement prévus pour son anniversaire.
D’autres seront là (MMF, PI) pour rappeler
que 30% des enfants d’immigrants parviennent à contourner la loi;
que bon nombre des "enfants de la loi 101", plus tard, poursuivront leurs études en anglais :
que l’on peut vivre au Québec sans parler français;
que les Québécois financent deux systèmes parallèles d’éducation et de santé; qu’ils auront à défrayer plus de 1 milliard de dollars
pour un méga centre hospitalier de langue anglaise;
que des commerçants n'affichent pas en français,
qu'à Montréal la langue de travail est, plus souvent qu'autrement, l'anglais, etc.
Le Québec n’est pas « unilingue francophone ». Il ne peut le rester. Il doit le devenir.
Non à une vision péquiste de l'identité québécoise !
Billet de Caroline
Caroline Moreno476 articles
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
19 août 2007Madame Moreno, permettez-moi de vous donner mon avis sur cette question, avant que tout cela ne disparaisse de mon esprit. On ne bâtit pas un pays sur sa langue et on ne l'impose pas par la loi, on s'arrange pour que naturellement, les gens la choisissent. De mon point de vue, seul l'élitisme est incitatif, le nivellement par le bas ou la coercition sont des repoussoirs.
Le Québec fait les choses à moitié, par pusillanime électoral et pour ménager la chèvre et le choux. À cause cela, il perd sur tous les fronts.
Je connais bien Singapour. Cette ile au sud de la péninsule malaise appartenait à la Malaisie. En 1965, elle devenait indépendante par volonté de sa majorité chinoise. En seulement 40 ans, elle est devenue le joyau du Sud-est asiatique. Pourtant, elle n'a ni ressource naturelle ni attrait touristique. Singapour s'est ouvert sur le monde, est devenu une place tournante du commerce de la région et a favorisé l'élitisme en attirant tous les capitaux par des mesures avantageuses. Seulement après, la petite République a pu ouvrir des programmes sociaux.
En 1995, je n'avais pas le droit de vote. Je venais d'arriver au Québec et j'ai cru un moment, par naïveté, que la Province voulait devenir le Singapour de l'Amérique du Nord. J'aurais alors voté "oui" sans hésiter!
Malheureusement, avec le temps et ma prise de conscience de la réalité politique, économique et sociale du Québec, j'ai réalisé que la province était aux antipodes de Singapour, autant dans l'espace que dans l'idée.
Singapour avait un projet économique pour réussir son indépendance. Les Singapouriens savaient que ca ne serait pas facile et qu'ils auraient à travailler très fort. Nombreux Séparatistes québécois n'ont pas vraiment de projet. Ils imaginent que l'indépendance sera en elle-même source de revenus. Ils sont persuadés que l'unilinguisme paiera les factures. Ils croient en la pensée magique.
Singapour a "explosé" sur la région parce que son projet économique dépassait ses frontières. Un Québec indépendant "imploserait" parce que son seul projet actuel est de se couper des autres et de favoriser in-vitro un retour au socialisme en français.
Pourtant, un tel projet pourrait se réaliser à condition d'avoir un plan d'affaire réaliste et de ne pas donner des bonbons à tout le monde. Actuellement, les pires ennemis de la Souveraineté, ce sont ses alliés. Favoriser l'élitisme, c'est encourager tout le monde à faire mieux et accepter que certains ne pourront pas suivre; ce n'est pas tout suspendre parce qu'il y en a trois qui ne suivent pas.
Ce qui veut dire, entre mille autres propositions:
- Se débarrasser des Syndicats et s’ouvrir au libre marché
- Se débarrasser du Corporatisme et s’ouvrir aux compétences étrangères
- Réduire fortement la taille de l'État et son gaspillage
- Encourager l'investissement par une fiscalité réduite
- Diminuer l'impôt sur le revenu de façon drastique (flat-tax)
- Mettre en place une médecine public-privée comme en Australie
- Confier les routes au secteur Privé avec un retour aux péages
- Privatiser Hydro-Québec et augmenter fortement les tarifs
- Supprimer tous les monopoles d'État et favoriser la concurrence
- Inciter à la décentralisation des entreprises en dehors de la CUM
- Favoriser l'élitisme dans l'enseignement du Français
- Augmenter fortement le nombre d'heures de cours au primaire.
- Supprimer les journées pédagogiques
- Se laisser inonder des productions culturelles de l’Europe francophone
- Favoriser la famille et les familles nombreuses par des mesures fiscalement très avantageuses
- Réduire l'immigration ou favoriser celle qui cadre au mieux avec l'identité québécoise
- …
C'est peut-être reprendre les grandes lignes du Québec-Lucide de M. Bouchard, mais bâtir un pays, c’est possible, c’est ambitieux, c’est passionnant mais ca prend surtout un plan d'affaire solide et objectif, des années de vache maigre et de turbulences, de la détermination chez les meilleurs, de l’abnégation chez les plus mauvais et de la conviction chez tous. Pas quelques chansons populistes sur la "langue de chez nous" et un vieux traité de Karl Marx.
Archives de Vigile Répondre
18 août 2007Le PQ a certainement fait des erreurs, comme celle que vous avez mentionnée au début de votre article. Et qui d’autre est mieux placé pour en parler que vous ? J’ajoute à la liste des erreurs celle de ne pas avoir poursuivi le travail entâmé avec la loi 101, d’avoir fermé les yeux sur la situation du français à Montréal.
Ceci dit, notre seul cheval de bataille reste le PQ, dont l’apanage demeure l’indépendance. Dans l’arène, adéquistes et libéraux feront tout pour courtiser le québécois en questionnement sur son identité. Il feront tout pour l’éloigner de la véritable solution. Le PQ sera appelé à capitaliser sur la question et à sortir vainceur du débat. C’est dans notre intérêt, je vous prie de vous en rappeler.