« Montréal, la plus grande ville française en Amérique », paroles du maire Jean Drapeau que ne peut répéter Mme Valérie Plante, l'actuelle mairesse de Montréal. Alors qu' « une partie de Montréal fait mentalement sécession d'avec le reste du Québec et s'isole dans une bulle ─ anglosphérique ─ si hostile au français » après l'élection du Parti québécois en 1976, comme l'écrit si bien M. Gilles Proulx dans le Journal de Montréal, des Anglophones quittent en grand nombre la ville et le Québec. La population totale de Montréal stagne jusqu'à la fin du XXe siècle; il faut attendre les fusions municipales opérées sur l'île au début du XXIe siècle pour constater une augmentation de la population, marquée par une immigration débridée sous le gouvernement du Parti libéral dirigé par M. Jean Charest ou M. Philippe Couillard. Aujourd'hui, la majorité que comptent les Montréalais francophones parmi la population de Montréal est fragilisée et menacée, une atteinte à l'identité québécoise.
Depuis le début du XXIe siècle, le nombre annuel d'immigrants admis au Québec ne cesse de croître et dépasse maintenant 52 000. Alors que la France, malgré une population équivalente à huit (8) fois celle du Québec, accueille moins de 236 000 immigrés par année. Il y a plus de 1 million d'immigrants au Québec qui a une population de 8,4 millions d'habitants et ils sont concentrés dans la région métropolitaine de Montréal. À Montréal, les immigrants comptent pour 27,5 % de la population en 2001 et 34% de la population de 1,6 million en 2016 alors que 59% de la population de la ville en 2016 est issue de l'immigration ou a au moins un de ses deux parents né à l'étranger. Sur la base de la déclaration des immigrants, on a identifié que le taux d'immigrants qui ne parlent pas le français est en croissance au cours des dernières années mais on a constaté récemment que le programme de francisation des personnes immigrantes du ministère de l'Immigration de la Diversité et de l'Inclusion est un échec. On ne sait pas exactement, à ce moment-ci, le nombre d'immigrants qui ne parlent pas le français, mais cela n'empêche pas que ces résidents québécois puissent obtenir la citoyenneté canadienne même s'ils n'ont aucune connaissance de la langue française puisqu'il suffit qu'ils aient acquis notamment une connaissance suffisante au sens de la loi de l'une des deux (2) langues officielles.
Par ailleurs, les Montréalais qui ont déclaré le français, à titre de langue maternelle, ne cessent de décroître depuis le début du siècle puisqu'ils ne comptent plus que pour 57,7% de la population de la ville en 2001 et 49,6% en 2016; si l'on ajoute les Montréalais qui ont déclaré, à ce titre, plusieurs langues dont le français, on atteint 53,4% en 2016.
Le gouvernement du Parti libéral dirigé par M.M Charest ou Couillard n'a pas tenu compte 1) - de la capacité du Québec de franciser les immigrants qui est un échec, comme l'a démontré la Vérificatrice générale du Québec dans son Rapport déposé à l'automne 2017 et par là même de les intégrer, ni des conséquences sur le Montréal francophone; 2) - de la précarité de la majorité de Montréalais francophones parmi la population de la ville.
En outre, quoi que l'on puisse identifier dans le discours idéologique multiculturaliste du gouvernement comme tout indicateur culturel, démographique, linguistique, économique ou relatif au marché du travail qui pourrait justifier le nombre annuel d'immigrants admis au Québec, on ne doit pas minimiser qu'une nouvelle clientèle, issue de l'immigration, lorsqu'elle a acquis le droit de vote, vient joindre dans une forte proportion le camp fédéraliste en votant pour le Parti libéral dirigé M. Couillard, qui a succédé à M. Charest, comme le démontre les résultats des élections du 7 avril 2014 et du 1er octobre 2018 dans les circonscriptions montréalaises; un Parti libéral engagé dans le combat qui prévaut au Québec entre fédéralistes et souverainistes caractérisé par deux (2) référendums comme celui de 1995 gagné par les fédéralistes par moins de 50 000 voix alors que « ces nouveaux Québécois, qui viennent souvent de pays bouleversés par la guerre ou aux prises avec de grandes difficultés économiques, ne sont pas débarqués ici pour faire la souveraineté » tel que l'écrit si bien M. Gilbert Lavoie dans Le Soleil. Comme on doit prendre en compte que le gouvernement du Parti libéral dirigé par MM. Charest ou Couillard a disposé depuis nombre d'années d'une information exhaustive sur la population de Montréal, notamment sur la majorité francophone alors que les maires de Montréal et l'establishment fédéraliste montréalais majoritairement francophone ne sont pas intervenus publiquement pour dénoncer l'impact de cette immigration débridée sur cette majorité de Montréalais francophones pourtant si ouverts sur le monde mais pas sur leur monde, incapables de freiner leur régression progressive aux multiples causes dont ils sont les premiers responsables.
La minorisation des Montréalais francophones qui est en train de se réaliser devient à fortiori, une préoccupation inéluctable d'une nation québécoise atteinte au coeur de sa propre identité, occasionnée d'une façon plus accentuée actuellement par une immigration débridée qui résulte du discours idéologique multiculturaliste du gouvernement du Parti libéral et tenant compte à sa juste mesure de toute incidence sur la population de la ville comme les indices de fécondité des Montréalaises francophones ou l'étalement urbain pour nommer que ceux-là, sans négliger ce qu'est devenue la bulle ─ anglosphérique ─ au moment où le nombre de Montréalais qui ne parlent pas le français (immigrants et non-immigrants) pourrait atteindre un sommet historique alors qu'on a observé que l'abandon du français par les Montréalais francophones et allophones au profit de l'anglais est en croissance.
Les Québécois francophones ont l'opportunité d'imposer cette préoccupation identitaire incontournable comme l'un des principaux enjeux du nouveau gouvernement caquiste du Québec.
Montréal, la plus grande ville française en Amérique: un projet de société, pour un nouveau gouvernement responsable de sa réalisation, pouvant servir de référence, en totalité ou en partie, pour d'autres villes comme certaines municipalités de la région métropolitaine de Montréal
Michel Noël
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