Il y a quatre ans, Le Monde publiait le courrier inquiet d’un banquier luxembourgeois qui faisait état de la montée de la dette européenne et du bilan de l’abysse, pardon de la BCE. Il y aura, certes, le contribuable quand la bise sera venue, concluait ce banquier prévoyant.
Les dettes explosent et les banquiers centraux, aussi possédés que nos généraux NATO-bellicistes et nos élites hostiles, planchent pour faire bonne impression. Les Bourses montent, mais cela inspire à Philippe Béchade les propos suivants :
« Les gens n’ont appétit ni pour des emprunts d’État qui ne rapportent rien, ni pour des actions dont les multiples explosent tandis que les profits réels progressent au rythme le plus lent jamais observé depuis l’après-Seconde Guerre mondiale, six ans après l’amorce d’un prétendu nouveau cycle de croissance. »
On sent que tout est pourri et que tout court à la catastrophe, et c’est pourquoi le redémarrage boursier s’est fait sans les petits porteurs ruinés et échaudés par les krachs à répétition de l’ère Greenspan. Seuls les ultra-riches ont doublé leur fortune ces quatre dernières années.
« Qui a envie de se constituer un portefeuille d’entreprises qui n’investissent pas, n’embauchent pas et n’augmentent pas leurs salariés, délocalisent leurs sièges sociaux pour des raisons fiscales, cachent leur profits dans des dizaines de filiales offshore et versent des dividendes grâce à de l’argent emprunté ? Et nous lisons souvent que ce rally haussier est “le plus détesté de l’Histoire” par une majorité d’actionnaires américains. »
Nous sommes coincés entre cette dette et la perspective de la grande confiscation. Nous ne sommes plus rétribués pour notre rare épargne, et nous allons être taxés pour en avoir. Plus grave : nous allons être privés de tout liquide. Un journaliste allemand a répondu à cette question : pourquoi nous priver du liquide et nous imposer l’argent de la bête électronique ?
« Il sera plus facile, pour les banques centrales, d’imposer leurs politiques monétaires. Actuellement, elles ne peuvent faire passer les taux d’intérêt radicalement sous le zéro parce que les épargnants accumuleraient des espèces. S’il n’y a pas d’espèces, la limite est éliminée. »
On ne pourra plus rien retirer ou on nous prendra tout. Et le libertarien mué en théologien Bill Bonner nous explique à quelle sauce le banquier et le commissaire vont très bientôt nous dévorer :
« Et pour la première fois en 5.000 ans, les dirigeants auront un moyen de contrôler le peuple en lui coupant les vivres. La monnaie électronique, gérée par un système bancaire contrôlé par le gouvernement, permet aux autorités de nous mettre là où elles nous veulent : avec des barreaux à nos cages et des fouets au-dessus de nos têtes. Toutes les transactions pourront être soumises à approbation. »
Oui, vous avez bien compris : pour acheter ou vendre, il vous faudra la marque (Apoc., 13, 16-17).
Et dire que Draghi a eu peur d’une lanceuse de confetti !
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