Les deux patrons de Deutsche Bank out

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Des bandits à cravates congédiés

La nouvelle a été officialisée ce dimanche par la première banque allemande. Cette crise intervient alors que ce géant européen, distancé par ses rivaux anglo-saxons, est cité dans une multitude de scandales.
C’est un nouveau coup très dur pour la Deutsche Bank. La direction bicéphale de la première banque allemande, sous pression depuis des mois, a annoncé ce dimanche sa démission. Le Britannique d’origine indienne Anshu Jain, 52 ans, spécialiste de la banque d’investissement, quittera son poste au 1er juin, doté d’un contrat de «conseiller» jusqu’en janvier. Il sera immédiatement remplacé par un autre Britannique, John Cryan, 54 ans, déjà membre du directoire. L’Allemand Jürgen Fitschen, 66 ans, jugé en ce moment même à Munich pour une affaire de faux témoignage et spécialiste de la banque de détail, partira, lui, après la prochaine assemblée générale, en mai 2016.
Les deux hommes à la tête de la banque depuis 2012 n’ont pas réussi à redresser la barre d’un navire qui croule sous le poids des scandales hérités du passé. En quelques années, la Deutsche Bank a dû provisionner plus de 10 milliards d’euros pour s’acquitter d’amendes diverses. La dernière en date était particulièrement salée : 2,5 milliards de dollars (2,25 milliards d’euros), aux Etats-Unis, pour manipulation de taux. Deux nouveaux scandales viennent entacher la réputation déjà bien écornée de la banque : elle aurait aidé de riches clients russes à «blanchir» 6 milliards de dollars issus de trafics divers. De plus, selon le Wall Street Journal, le nom de Deutsche Bank figurerait parmi les instituts impliqués dans un nouveau scandale de manipulation de taux d’intérêts. Plusieurs établissements américains viennent d’être condamnés à un total de 37 milliards de dollars d’amendes dans ce nouveau scandale.
Mais plus encore que ces affaires à répétition, Anshu Jain et Jürgen Fitschen n’ont pas réussi à convaincre leurs actionnaires. Les deux hommes avaient présenté en mai un plan de restructuration, reposant notamment sur la cession de la filiale banque de détail, Postbank. Ce plan, controversé en interne et dénoncé par les syndicats, ne va pas assez loin aux yeux des actionnaires.


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