Le PDG du groupe français de construction navale DCNS a démis de ses fonctions Yves Destefanis, directeur du projet de livraison des deux bâtiments de guerre de classe Mistral commandés par la Russie, pour avoir invité les représentants russes à assister à la livraison du premier de ces navires le 14 novembre prochain, a annoncé samedi Les Echos.
Selon le quotidien français, Hervé Guillou, le PDG de DCNS, a personnellement démis M. Destefanis de ses fonctions jeudi soir. Eh bien que le courrier d'invitation envoyé aux Russes ne figure pas parmi les motifs de la démission, Les Echos souligne toutefois que le directeur du projet a commis un acte lourd de "conséquences dommageables qui ne peuvent être mesurées à cet instant".
Le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine a antérieurement déclaré que la société publique russe chargée du commerce d'armements Rosoboronexport avait été invité à assister le 14 novembre à la livraison du premier bâtiment et à la mise à l'eau du second. Le ministère français de la Défense a pour sa part indiqué que le contrat n'était pas annulé, mais "suspendu". Les représentants des chantiers navals affirment, quant à eux, que le navire est prêt et peut être livré au client à tout moment.
Le contrat de construction de deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral a été signé entre le groupe français DCNS et la société Rosoboronexport en 2011. Le premier navire, le Vladivostok, doit être remis à la Russie en 2014 et le second, le Sébastopol, en 2015.
L'incertitude concernant la livraison de ces navires se poursuit depuis plusieurs mois sur fond de détérioration des relations entre la Russie et l'Union européenne suite à la crise ukrainienne. Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a fait savoir jeudi que les conditions pour la livraison de ce bâtiment "n'étaient pas réunies".
Le sénateur russe Viktor Ozerov a déclaré à cette occasion qu'en cas de non-exécution du contrat, les sommes remboursées par la France et les pénalités qu'elle serait tenue d'acquitter serviraient à financer le programme national russe d'armements.
Le président de la commission de la Défense de la Douma (chambre basse), Vladimir Komoïedov, a pour sa part proposé aux autorités russes de réclamer à la France les pénalités pour retard d'exécution du contrat si le premier navire n'est pas remis le 14 novembre prochain.
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