François Legault devait avaler de travers en entendant son candidat vedette, l’ex-dirigeant de la Banque Nationale, Éric Girard, déclarer que les libéraux avaient fait du bon travail et qu’il n’aurait pas été farfelu pour lui de porter les couleurs du PLQ. Monsieur Girard révèle l’élasticité de ses convictions et surtout son appétit pour le pouvoir.
CAQ et PLQ, des jumeaux
La présentation du candidat comme potentiel futur ministre des Finances, flanqué du chef caquiste et derrière un lutrin portant l’inscription « L’équipe du changement », renfermait un côté surréaliste. À quel changement peut prétendre François Legault quand son propre candidat banquier vante l’œuvre libérale et remplacerait éventuellement le banquier Leitão pour poursuivre les mêmes politiques ?
Le programme caquiste est constitué de la même mouture que celui des libéraux et augure de promesses et de déceptions identiques. Éric Girard, qui s’était présenté sous l’étiquette du Parti conservateur à la dernière élection fédérale, sera très à l’aise avec des promesses de baisses d’impôts qui ne profitent qu’aux bien nantis et finissent par en laisser moins dans les poches des familles.
Les libéraux se sont employés à baisser les impôts depuis quinze ans sans que la majorité des Québécois en ait ressenti les bénéfices. Au contraire, rigueur et austérité budgétaire leur ont coûté plus cher pour se procurer des services rendus gratuitement par l’État dans le passé. S’il y a du changement avec la CAQ, ce sera pour faire pire !
Changer le synopsis
Qui ne connaît pas son histoire est condamné à la revivre ! Le film avec les libéraux n’est pas encore terminé et une majorité de la population s’en déclare insatisfaite. L’exercice de mémoire est assez facile pour se souvenir de ne pas revivre le même navet avec la CAQ.
Au lieu de laisser les politiciens miser gagnant pour eux-mêmes, les citoyens auraient intérêt à mieux surveiller la mise.