Le premier ministre Philippe Couillard ne s’attendait sûrement pas à une tempête médiatique en associant François Legault à l’extrême droite.
Même s’il a fait dans la démesure pour dire que la CAQ est plus à droite que le PLQ, la gronde qui lui est servie par certains analystes n’a aucune mesure avec les reproches faits habituellement aux nombreux politiciens qui empruntent quelques raccourcis en campagne électorale.
Outragés exagérément
Certains analystes ont accusé le premier ministre de vouloir mener une campagne de peur, d’autres de faire fi de l’intelligence des Québécois et certains allant jusqu’à prétendre à la quasi-impossibilité de catégoriser les politiciens sur le spectre gauche-droite.
Ces vives réactions ont de quoi surprendre, considérant que c’est le prestigieux magazine The Economist qui, en affublant François Legault de l’étiquette populiste, a ouvert la voie à l’élan du premier ministre.
C’est d’autant plus étonnant que la plupart des analystes outrés n’affichent pas leurs scrupules avec la même ferveur lorsque QS est étiqueté de l’épithète radical.
Pour Philippe Couillard, il était cependant plus facile de qualifier d’extrémiste de droite le chef de la CAQ pour s’en distancer et surtout masquer qu’ils sont à la même enseigne au plan économique.
Négationnistes
L’attaque du premier ministre a fourni l’occasion de voir quelques députés de la CAQ monter aux barricades pour nier l’évidence et se défendre d’être à droite. S’il est vrai que tout est relatif dans la catégorisation gauche-droite, la CAQ demeure toutefois le parti le plus à droite sur l’échiquier politique québécois.
La CAQ se montre discrète sur les composantes les plus litigieuses de son programme, cependant les quelques engagements annoncés coûteraient des milliards, ce qui mènerait à moins d’État et à la dégradation des services publics.
Remplacer les libéraux par les caquistes, c’est changer les acteurs pour jouer la même pièce d’austérité. Pour une œuvre différente, vaudrait mieux regarder ailleurs.