La «cellule Camille-Laurin» cible entre autres les locaux de La Presse. (Photo Armand Trottier, La Presse)
Martin Croteau - Un groupe se réclamant du Front de Libération du Québec menace de faire sauter une quarantaine de charges explosives dans la région de Montréal. Dans un communiqué datant du 26 mai, la «cellule Camille-Laurin» dit également cibler La Presse, des membres du gouvernement, même le président français Nicolas Sarkozy.
Le groupe affirme avoir disposé 38 charges d’explosif Semtex, un explosif de type plastic, le long des voies ferrées, des viaducs, des ponts et des tunnels ferroviaires menant à la Gare centrale. Il vise également les locaux de La Presse et de Power Corporation, ainsi que le Domaine Sagard, dans Charlevoix, propriété du financier Paul Desmarais.
Le FLQ menace de faire sauter les charges à «n’importe quel moment entre 17h le 28 mai (mercredi) et 17h le 31 mai (samedi)».
«Ces informations sont fournies à titre humanitaire pour tenter de réduire au minimum le nombre des victimes, peut-on lire dans le communiqué. Aux autorités de prendre leurs responsabilités à leur tour.»
La cellule Camille-Laurin dit également «réserver des surprises» au premier ministre Jean Charest et à la ministre de la Culture, Christine St-Pierre. Elle promet aussi des opérations lors de la venue du président français Nicolas Sarkozy.
Le Canadien National, qui exploite la plupart des voies ferrées sur l’île de Montréal, dit collaborer avec les enquêteurs de la GRC. Mais pour le moment, l’entreprise n’entend pas interrompre son service, pas plus que l’Agence métropolitaine de transport, qui exploite les trains de banlieue. «Au moment où l’on se parle, notre exploitation se poursuit», indique Julie Sénécal, porte-parole du CN.
Le groupe n’en est pas à son premier coup d’éclat. Fin 2006, il avait émis un mystérieux communiqué dénonçant «l’impérialisme anglo-saxon qui sévit dans l’ouest de Montréal (…) où le fait français est quotidiennement et systématiquement bafoué par une majorité anglophone locale qui méprise la langue française et les droits des francophones.»
Peu après, l’organisation avait annoncé des «frappes» pour faire respecter le fait français au Québec. Le communiqué avait donné lieu à plusieurs perquisitions dans les milieux nationalistes, mais aucun attentat n’a jamais eu lieu.
«Ça ressemble plutôt à un canular», convient Patrick Bourgeois, directeur du journal Le Québécois, qui estime que le mouvement souverainiste est «plutôt en train de sombrer dans la modération que dans la radicalisation».
«Ça fait 10 ou 12 ans que je milite, ajoute-t-il. Il y a des rumeurs qui circulent régulièrement à l’effet que le FLQ serait sur le point de renaître de ses cendres. Ce n’est jamais sérieux.»
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Le mercredi 28 mai 2008
(Archives La Presse)
Martin Croteau
La Presse
Un groupe se réclamant du Front de libération du Québec menace de faire sauter une cinquantaine de charges explosives dans la région de Montréal. Dans un communiqué datant du 26 mai, la «cellule Camille-Laurin» dit également cibler La Presse, des membres du gouvernement, et même le président français Nicolas Sarkozy.
Le groupe affirme avoir disposé du Semtex, un explosif de type plastic, le long des voies ferrées, des viaducs, des ponts et des tunnels ferroviaires qui mènent à la Gare centrale. Il vise également des commerces «réfractaires au fait français», les locaux de La Presse et de Power Corporation, ainsi que le domaine Sagard, dans Charlevoix, propriété du financier Paul Desmarais.
Le FLQ menace de faire sauter les charges à «n'importe quel moment entre 17h le 28 mai (aujourd'hui) et 17h le 31 mai (samedi)».
«Ces informations sont fournies à titre humanitaire pour tenter de réduire au minimum le nombre des victimes», peut-on lire dans le communiqué.
La cellule Camille-Laurin dit également «réserver des surprises» au premier ministre Jean Charest et à la ministre de la Culture, Christine St-Pierre. Elle promet aussi des opérations lors de la venue du président français Nicolas Sarkozy.
Le porte-parole de la GRC, Luc Bessette, dit «prendre la menace très au sérieux». Des agents du Service de police de la Ville de Montréal, de la Sûreté du Québec et de l'agence fédérale ont fait des recherches dans le courant de la journée d'hier. Mais aucune charge explosive n'a été découverte.
Le Canadien National, propriétaire des voies ferrées menant à la Gare centrale, dit collaborer avec les enquêteurs. Mais l'entreprise n'a pas interrompu ses opérations, pas plus que VIÀ Rail et l'Agence métropolitaine de transport, qui exploite les trains de banlieue.
La direction de La Presse a fait savoir qu'elle ne céderait pas à la panique, et a renforcé la sécurité autour de ses locaux.
«Nous procédons actuellement, en collaboration avec la police, à une inspection minutieuse de l'immeuble à l'aide de chiens renifleurs et d'équipements spécialisés, a indiqué Guy Crevier, président et éditeur de La Presse. De plus, des équipes supplémentaires exerceront une patrouille permanente autour de nos édifices au cours des prochains jours.»
Un sixième communiqué
Le groupe a publié six communiqués depuis novembre 2006. Il avait alors publié un message dénonçant "l'impérialisme anglo-saxon qui sévit dans l'ouest de Montréal".
Le 15 janvier 2007, l'organisation avait annoncé des "frappes" pour faire respecter le fait français au Québec. Dans les semaines suivantes, les policiers ont mené plusieurs perquisitions dans les milieux nationalistes. Mais à ce jour, personne n'a été arrêté. Et aucun attentat n'a jamais eu lieu.
C'est pourquoi, dans les milieux nationalistes, ce dernier coup d'éclat est accueilli avec scepticisme.
"Ça fait 10 ou 12 ans que je milite, affirme Patrick Bourgeois, directeur du journal Le Québécois. Il y a des rumeurs qui circulent régulièrement à l'effet que le FLQ serait sur le point de renaître de ses cendres. Ce n'est jamais sérieux."
source: http://www.cyberpresse.ca/article/20080528/CPACTUALITES/805280720/7044/CPACTUALITES
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