Mauvaise entente pour les étudiants ? Sans doute. Mais « traquenard » ? Permettez-moi de sourire. Les étudiants n’entreprendront pas avant trois générations de faire une lutte pour les « générations futures ». Depuis les folies du syndicat de la cie Paccar (sauvé in extremis par le gouvernement de B. Landry) le prix à payer pour ce genre d’exercice, supposément au profit des « générations futures », ce prix est exorbitant.
Mais le piège de Charest était bien là, et à double détente. Il est encore tendu, le piège. Il y avait en effet une détente pour capturer les étudiants, piégés qu’ils étaient depuis le début par la durée de la session en cours. L’autre détente du piège était destinée à Pauline Marois et au P.Q.
Si les péquistes avaient enlevé le carré rouge de leur veston par suite des dérives, tolérées au début mais condamnés ensuite par la C.L.A.S.S.E. Amir Khadir (et tout Q.S. tout entiers sur la barricade), aurait eu beau jeu de dénoncer le P.Q. « bourgeois », et se joindre à une communauté d’intérêts partisans anti-P.Q., présidée par nul autre que Jean Charest lui-même, assisté bien sûr par le père Ovide de la politique provinchiale, François Legault, toujours en retrait et agissant à la manière d’une queue de veau.
Si Pauline Marois avait fait l’erreur d’avoir enlevé son carré rouge, comme l’espérait bien Jean Charest, il n’y aurait pas d’ « entente » encore à ce jour. Les étudiants, ayant déjà perdu depuis longtemps le combat de l’opinion publique à son profit, Charest pavoiserait et exhiberait sa prise péquiste. Il laisserait traîner et se salir les choses, comme il l’a toujours fait, avant de déclencher soudainement des élections sous un faux prétexte.
Et Khadir alors, grand amateur de gratuité scolaire et grand dénonciateur du « flou » péquiste, serait maintenant monté sur les grands chevaux de notre mercenaire de Sherbrooke, pour dénoncer la collusion des vieux partis, mais principalement celle du P.Q., désigné traître par excellence pour avoir retirer son appui aux étudiants, traître à toute la gauche, traître à tous les marcheurs et même à la nation, bref, selon la formule archaique d’une gauche archaique : le P.Q. ne serait plus que le parti avéré des scélérats, le vrai P.Q. étant devenu Québec Solidaire.
Eh ben, Pauline Marois n’est pas seulement forte, elle est fidèle.
Et pas seulement fidèle, finaude itou…Pas mal plus fidèle et plus finaude que Joseph Facal et tous les sousverainistes du Devoir réunis.
Meilleure chance la prochaine fois, Q.S…
Entente et mésentente
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
Marcel Haché Répondre
8 mai 2012M. « O »
Les leaders étudiants ne sont pas « les étudiants ».Et « les étudiants » ne sont pas les manifestants. Loin s’en faut.
La hausse des frais était connue bien avant janvier 2012.Il n’est pas certain qu’ayant enclenché le boycott en septembre 2011 plutôt qu’en Mars 2012, il est très loin d’être certain que les « leaders » auraient pu encourager et mener à un durcissement tel que toute l’année scolaire aurait pu être en danger. Je reste convaincu que l’ensemble des étudiants auraient appliqué les freins à leur mouvement.
C’est une immense prétention que de vouloir faire un boycott sur un principe, que ce soit la gratuité scolaire ou gel des frais, au nom des « générations futures ». Ce principe de responsabilité vaut pour l’environnement, mais ne peut s’appliquer à la gestion des affaires humaines. Les « générations futures » ne demandent rien à personne. Et chaque génération est simplement tenue d’apporter sa pierre et sa contribution à l’édification de l’œuvre humaine, sans présumer pour les générations futures de ce qui sera bon pour elles. Il pourrait arriver que dans trois générations—cela ne serait pas tragique—qu’une nouvelle génération juge approprié d’ajuster les frais à ceux alors en vigueur en Amérique du Nord. À elles alors de faire combat pour ou contre.
Dans le combat actuel du carré rouge, que je soutiens, la responsabilité des leaders étudiants est de faire au mieux POUR LES ÉTUDIANTS D’ICI MAINTENANT, c’est-à-dire tout prendre de ce qui peut être pris, sans rien laisser, ni leur session. Ni leur session. La responsabilité des leaders, leur leadership, consiste à l’exercer dans la réalité, pour les « vrais étudiants », comme disait Bureau, parmi les leaders.
Quant à Charest, le misérable, quoi dire d’autre qu’après avoir perdu toute légitimité, il est en train de perdre toute crédibilité.
Des élections au plus vite.
Salutations
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
8 mai 2012M. Haché,
"Mauvaise entente pour les étudiants ? Sans doute. Mais « traquenard » ? Permettez-moi de sourire. Les étudiants n’entreprendront pas avant trois générations de faire une lutte pour les « générations futures »
...ouais, mais... le sourire? (explain!)
Vous écrivez la sentence la plus tragique de Vigile! Avez-vous les confidences des leaders étudiants?... Oui, bien sûr, on les a conduits dans un traquenard (les 24 heures de Gestapo sans sommeil) et ils ne sont plus les mêmes depuis!
C'est vrai qu'ils semblent vouloir passer la patate chaude. Comment alors les "recrinquer"? S'ils passent leur écoeurantite à trois générations, c'est nous qui coulons! Là, ils laissent la bride sur le cou aux étudiants en colère: c'est le Joker qui va s'amuser à en éborgner encore quelques-uns. Qui, maintenant, a de l'ascendant sur notre descendance?... Qui peut les éloigner du goût de la vengeance mercantiliste? Jeune, où est ta victoire?
Gandhi: désobéissance civile pacifique... faisait-il face aux SCRS, ce Gandhi? Ça prend quand même un maître, un yogi, pour qu'une masse frustrée de ses droits accepte d'attaquer un Joker enragé par un "sit in" pacifique, semer le désepoir par le sourire aux "groootesques politicailleurs".