C’est maintenant confirmé, la chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, se soumettra à un vote de confiance auprès des 20 000 membres du Bloc lors du Conseil national du parti du 29 avril à Drummondville. Après des semaines de tempête et plusieurs appels à quitter la direction du Bloc, Mme Ouellet a décidé de jouer son va-tout et d’utiliser la voie démocratique, une démarche difficilement critiquable à mes yeux.
Parlant de « démocratie », la chef du Bloc s’est fixé comme objectif minimal pour demeurer en poste 50% d’appuis + 1 vote, un résultat qui, selon certains analystes, aurait pour effet de remettre sa légitimité en cause et de ramener le parti « à la case départ ». Qu’à cela ne tienne, Martine Ouellet est catégorique; elle invitera les supporters qui l’ont appuyée à la suivre sur les grandes orientations du parti qui auront été décidées à l’occasion du même référendum sur une deuxième question à cet effet.
De l’avis de Jacques Beauchemin, professeur au département de sociologie de l'UQAM, qui a suivi de près la crise au Bloc au cours des dernières semaines, « ça ne serait pas assez élevé pour reconduire sa légitimité en tant que chef… on ne peut pas partir à la guerre avec un soutien de ses membres aussi faible que celui-là. »
Martine Ouellet est perçue comme une « battante » et une souverainiste incontestée. Reste à savoir si, dans l’hypothèse où elle reçoit une faible majorité, elle parviendra à coup de détermination (ou d’entêtement!) à réunifier un parti écorché vivement par les pénibles événements des dernières semaines... Une histoire à suivre!
Henri Marineau, Québec
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8 commentaires
Henri Marineau Répondre
28 mars 2018Deux poids, deux mesures
Question aux dénigreurs de la position de Martine Ouellet concernant son intention de demeurer à la tête du Bloc québécois advenant un résultat à majorité simple lors du référendum sur son leadership :
"Pourquoi un résultat à 50 % des votes + 1 dans le cas de Martine Ouellet serait insuffisant alors qu’un résultat semblable permettrait au Québec d’accéder à son indépendance lors d’un référendum sur la question?"
Henri Marineau
Québec
François Ricard Répondre
24 mars 2018Martine Ouellet est-elle une victime des misogynes? A-t-elle manqué de leadership? Chose certaine la crise qui secoue non seulement le Bloc mais tout le monde souverainiste est pour le moins déplorable.
Cette crise, aux yeux du grand public, peint Martine Ouellet de couleurs criantes qui provoquent dans la population un réel phénomène de rejet. C'est une réaction populaire bien injuste mais indéniable. Elle peut demeurer une figure populaire chez les indépendantistes purs et durs mais elle ne saurait plus gagner la population à sa cause. Son opiniâtreté à demeurer en poste ne fait qu'enveliner son image populaire.
Alors pour tous ceux qui sont convaincus que l'indépendance se fera par des discours grandiloquents et des référendums gagnants, donnez-vous donc un parti avec comme chef Martine Ouellet. Et parlez haut et fort.
Pour les autres, les réalistes, qu'ils se rallient au PQ-Lisée. Pour prendre le pouvoir. Pour pouvoir poser des gestes concrets qui pourront nous amener à construire ce pays auquel les gens diront oui.
Marc Labelle Répondre
23 mars 2018Monsieur Ricard,
Si vous avez déjà recommandé l’utilisation de référendums dans le passé, votre récente dénonciation de ce type de consultation populaire pour attaquer Martine Ouellet est donc incohérente.
Je suis d’accord avec vous : l’État du Québec, que la Révolution tranquille a développé dans sa forme la plus élaborée, est sous attaque constante depuis Jean Charest, c’est-à-dire la version fédéraliste inconditionnelle du PLQ. Or, le temps presse : dans une quinzaine d’années, le point de bascule vers la minorisation démographique des Québécois issus de la Nouvelle-France sera franchi.
Cependant, Martine Ouellet sait bien qu’il faudra au moins quelques années pour préparer l’autre point de bascule qui devra le précéder, celui vers l’indépendance. Elle est tout à fait consciente que c’est un gouvernement souverainiste à Québec qui déclenchera le processus d’accession à l’indépendance : aujourd’hui même (le 23 mars 2018), elle parle de l’horizon 2022 (voir son texte magnifique « À la croisée des chemins » sur son site Facebook), qui est celui fixé par Jean-François Lisée.
Si le peuple québécois dispose de quelques années seulement pour se libérer, il faudra des meneurs de la trempe de Martine Ouellet pour qu’il y parvienne.
Quant à l’ONU, ce machin devenu le Moloch des nations en se servant des minorités de tout acabit comme ferment de dissolution, il faudra la refonder ou la remplacer, en dotant cette fois les États-nations du droit fondamental de protéger et transmettre leur langue et leur culture à leurs citoyens, soit les générations successives, ainsi que les nouveaux arrivants sur leur territoire. Le Québec a tout intérêt à participer à l’immense soulèvement imminent des peuples révoltés contre les oligarchies apatrides.
André Gignac Répondre
23 mars 2018Monsieur Marineau
Je me demande s'il n'y a pas de la misogynie, derrière toute cette saga, dirigée envers Martine Ouellette qui n'a pas peur de débattre pour l'avancement de la cause indépendantiste, contrairement, à Jean-François Lisée du PQ qui préfère se battre pour des technicalités banales telles que l'augmentation de la vitesse des automobiles sur les autoroutes du Québec. Et durant ce temps, le Québec s'assimile à vue d'oeil avec cette immigration massive et ce multiculturalisme "canadian" servi à la sauce Trudeau.
Qu'attendons-nous, Québécois, pour former un bloc uni comme celui de la minorité de blocage du West Island et des immigrés au lieu de nous diviser continuellement? C'est pas de la m...., quatre (4) partis politiques pour la prochaine élection provinciale (hic!) et aucun de ces partis, j'en suis assuré, n'aura de plan d'action pour nous sortir de ce Canada aliénant et assimilateur. La classe politique québécoise est désespérante, complètement coupée de la réalité. C'est pour quand une orientation politique différente de ce statu quo fédéraliste actuel qui nous mène nulle part sauf vers une assimilation collective à brève échéance?
André Gignac 23/3/18
François Ricard Répondre
23 mars 2018@Marc Labelle
Selon vous, je rejette toute forme de référendum.
Depuis des années, dans toutes mes interventions, ici comme ailleurs, je recommande l'utilisation de référendums pour toutes les questions importantes. Comme on fait dans la plupart des états américains; dans des pays comme la Suisse, l'Allemagne.
Et possiblement pourrions-nous avoir recours à un référendum soit pour décider de l'indépendance du Québec soit pour adopter une constitution républicaine. Mais avant d'avoir un référendum sur l'Indépendance d'un état, il faut que cet état, dans les faits, existe déjà. Un référendum ne fait pas un état.
Dàs le début de la Révolution tranquille jusqu'au dernier référendum, nous contruisions petit à petit cet état. Depuis, on s'entête à le déconstruire. Il faut nous remettre à la construction de cet état.
Les propagandistes d'un référendum "constructeur" de pays ne se rendent pas compte que la donne politique internationale a changé considérablement. l'ONU accorde maintenant plus d'importance aux droits des minorités qu'aux droits des nations. Un référendum, gagné par la peau des dents, ne tiendrait nullement la route.
Le fait d'être réaliste ne signifie nullement avoir intériosé le fédétralisme.
Marc Labelle Répondre
22 mars 2018Par son rejet obsessionnel de tout type de référendum, que ce soit la consultation de l’ensemble des citoyens (le peuple québécois), qui devrait intervenir à la fin du processus d’accession à l’indépendance par exemple, ou des membres d’un groupe (ici le BQ) sur son orientation, M. Ricard démontre qu’il a intériorisé le discours fédéraliste qui consiste à faire du référendum en soi un épouvantail absolu afin de refouler l’aspiration à l’indépendance dans les ténèbres de l’inconscience politique. Misère !
Gaston Carmichael Répondre
22 mars 2018Voyons, M. Marineau, qu'est-il arivé à votre sens critique? Vous avalez maintenant gouluement la propagande des fédéraleux, même quand cela ne tient pas la route.
Je ne me souviens pas d'un chef de parti devant faire face à un vote de confiance qui se soit prononcé d'avance sur la ligne au bas de laquelle il partirait. Ce serait absurde, et je ne crois pas que Mme Ouellet soit aussi imbécile.
Elle a simplement rappelé qu'en démocratie, la majorité, c'est 50+1. C'était une façon de ne pas répondre à la question du journaliste. Tous les politiciens refusent de répondre à ce genre de questions en utilisant des artifices langagiers.
Maintenant, le journaliste a interprété la réponse de Mme Ouellet d'une façon qui lui convenait. C'était plus vendeur, et surtout, cela convenait parfaitement au travail de démolition dont se livre les média à l'endroit de Mme Ouellet présentement.
François Ricard Répondre
22 mars 2018Ou bien un départ rapide de Martine Ouellet ou une disparition assurée du Bloc de la scène piolitique fédérale.
Nous en sommes là, je crois.
Ce référendum doit être abandonné. ImmÉdiatement.