De toute évidence, l’arrivée de Mark Carney à titre de candidat à la direction du Parti libéral du Canada (PLC) a suscité une remontée en flèche des libéraux dans le dernier sondage Angus Reid qui donne 37% des électeurs pour le PLC dirigé par Mark Carney si des élections avaient lieu immédiatement contre 40% pour le Parti conservateur du Canada (PCC). Par les temps qui courent, l’ex-gouverneur de la Banque du Canada surfe littéralement sur une vague de popularité.
Par ailleurs, nonobstant son expertise certaine dans le monde des finances, force est de constater que Mark Carney n’a aucune expérience en politique active. Or en très peu de temps, il aura à affronter, entre autres, le vieux loup de mer, Pierre Poilièvre qui, lui, baigne dans le monde de la politique depuis des décennies. De ce fait, comment, s’il est élu chef du PLC, Mark Carney fera-t-il face et réagira-t-il aux attaques en règle du chef du PCC? Autre interrogation, le potentiel nouveau chef du PLC parviendra-il à répondre du tac au tac à ses adversaires dans la langue de Molière avec célérité et justesse dans le contexte du débat des chefs en français?
Dans l’hypothèse où il est désigné chef du PLC, Mark Carney héritera d’un parti ébranlé fortement par la démission fracassante de Christia Freeland et le désaveu général de Justin Trudeau de la part de son propre caucus. De surcroît, le gouvernement Trudeau a enregistré un déficit de 61,9 milliards de dollars pour l’exercice qui s’est terminé le 31 mars 2024, contre un déficit de 35,3 milliards de dollars pour l’exercice précédent. Enfin, est-il utile de le rappeler, en septembre 2024, Mark Carney avait accepté le rôle de conseiller spécial sur l’économie auprès de Justin Trudeau alléguant qu’il s’y présentait comme «allié du premier ministre Trudeau».
Dans un contexte aussi fragilisé, Mark Carney arrivera-t-il à incarner le sauveur espéré par les partisans du PLC ou ne sera-t-il qu’un feu de paille éphémère? Le défi est énorme, les écueils du règne Trudeau jonchent encore le chemin de la réconciliation avec les électeurs. Entre temps, le banquier doit descendre dans la rue pour y troquer ses actionnaires contre ses potentiels électeurs… et espérer une victoire le jour du scrutin.
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
François Champoux Répondre
22 février 202522 février 2025
Bonjour M. Marineau,
À votre question je réponds OUI, comme tous les autres avant lui et après lui, si l’on continue à se gouverner comme on le fait depuis les Révolutions Française et Américaine.
C’est le malheur de toute l’humanité : chercher des sauveurs qui peuvent faire mieux que soi-même.
Votre analyse nous confirme que nous sommes des attentistes, c'est-à-dire qu'on pense que l’autre saura quoi faire pour que tout aille mieux. Erreur millénaire. C’est ensemble que nous devons travailler vers un but qui n’est pas celui de l’enfant-roi des États-Unis. Et chacun doit venir y mettre sa brique.
Le système démocratique est le moins mauvais de gouvernance; il faut se rappeler cette vérité de Churchill et chercher à l’améliorer. Ça ne semble pas être demain la veille…
«Tout ce qui ne se régénère pas dégénère.» Edgar Morin
François Champoux, Trois-Rivières