Manifestations contre l’austérité : le peuple grec se sent trahi

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La descente aux enfers



Panagiotis Sotiris, de l’université Egée, qui a assisté à la manifestation de cette nuit a confié à la chaîne RT que le peuple grec avait maintenant l’impression d’avoir été trahi.


RT : Comme vous avez participé à cette manifestation Monsieur Sotiris, dites-nous à quel point les gens sont en colère ? Croyez-vous que les troubles vont se poursuivre ?


Panagiotis Sotiris : l’agitation va continuer dans les jours qui viennent parce que le gouvernement grec a capitulé devant les exigences de nos créanciers européens et a obtenu un nouveau plan de renflouement contre de nouvelles mesures d’austérité, ce qui va accroître la récession et faire encore augmenter le taux de chômage.


Ainsi, dans un proche avenir, nous assisterons à beaucoup plus de protestations, et je ne parle pas de protestations d’anarchistes comme celle dont nous avons été témoins hier. Je parle d’une confrontation avec la société. D’une certaine façon le gouvernement grec a tourné le dos aux couches de la population qui l’ont soutenu, porté au pouvoir et qui ont massivement voté «non» lors du référendum. C’est le principal signal qu’on a vu hier : la rupture de Syriza avec son électorat, avec les composantes de la société qui avaient placé leurs espoirs dans Syriza.







RT : Et quant à Alexis Tsipras, qui admet «désapprouver le projet d'accord sur de nombreux points», pourquoi est-ce qu’il ne croit pas en cet accord ?


Panagiotis Sotiris : Il ne croit pas dans son propre accord parce qu’il très négatif, il contient beaucoup de mesures d’austérité, de réformes néo-libérales, il ne donne pas de place aux procédures démocratiques ou à la souveraineté populaire. C’est comme si le gouvernement n’était, en fait, pas en mesure de gouverner puisque les décisions seront dictées par nos créanciers.


Si de toute évidence, il ne souscrit pas à cet accord, le résultat, c’est qu’il l’a accepté et la raison pour laquelle il l’a acceptée, c’est qu’il n’avait pas d’alternative. Je crois que nous constatons les limites de la pensée du leader de Syriza. Il est évident que la seule autre alternative possible consistait à rompre avec l’Union européenne et à sortir de la zone euro.







RT : Et pourquoi le gouvernement n’a pas pris en considération cette option ?


Panagiotis Sotiris : Il n’était pas prêt à s’y préparer ou même à l’accepter comme une solution possible. Et si vous n’êtes pas prêt à la rupture, alors vous allez capituler. C’est la leçon que nous avons tiré de la Chypre et que Syriza n’a pas retenue.








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