MONTRÉAL | Des agriculteurs du Québec comptent manifester lundi devant le bureau de comté du premier ministre Justin Trudeau, à Montréal, en raison de la pénurie de propane causée par la grève du CN.
Si aucune entente n’est trouvée d’ici là, il s’agira de la deuxième manifestation des agriculteurs, après le coup d’éclat de vendredi. Des producteurs de grains s’étaient rendus devant les bureaux du CN, dans le centre-ville de Montréal, en tracteurs.
Les agriculteurs pressent le gouvernement Trudeau d’adopter une loi spéciale afin de forcer le retour au travail des employés du Canadien National pour que le propane puisse de nouveau être acheminé au Québec.
ÉCOUTEZ l'entrevue de Martin Caron, 1er VP de l’Union des producteurs agricoles, sur QUB radio:
«Le gouvernement canadien s'est montré peu sensible à la situation jusqu'à maintenant et ne semble pas saisir l'ampleur de la crise vécue par des milliers d'agriculteurs au Québec, qui lui demandent de trouver rapidement une solution», ont indiqué les organisateurs de la manifestation par voie de communiqué.
La situation est d’autant plus critique chez les producteurs de grains, qui ont joué de malchance cette année. Le printemps tardif, l’automne maussade et l’hiver précoce ont fait en sorte que le maïs est deux fois plus humide qu’à l’habitude. Or, cette céréale doit absolument être séchée avant d’être entreposée, ce qui nécessite un approvisionnement en propane.
Faute de combustible, les agriculteurs sont condamnés à laisser leur récolte dans les champs.
«Il reste pour 350 M$ de grains dans les champs à aller chercher [au Québec]. Si on ne va pas le chercher, c’est des pertes nettes. Finies. Il ne nous reste pas beaucoup de journées pour être capable d’aller le chercher, ce maïs-là», a soulevé Alain Gervais, un agriculteur inquiet rencontré par TVA Nouvelles.
Plusieurs éleveurs dépendent aussi du propane pour s’occuper de leurs animaux.
«Si je n’ai plus d’eau à cause que mes tuyaux sont gelés... [Ça peut] occasionner des bris [d'équipements]. Certains animaux, comme le cochon et la volaille, ne dégagent pas assez de chaleur. Ils vont mourir en masse», a alerté Vincent Angers-Deslauriers, copropriétaire de la ferme Régrain à Beloeil.
Des représentants de l’Union des producteurs agricoles (UPA), du Syndicat des producteurs maraîchers, des Producteurs en serre du Québec, des Producteurs de grains du Québec et des Producteurs d'œufs d'incubation du Québec ont annoncé leur présence, lundi, devant le bureau de circonscription de Justin Trudeau, sur le boulevard Crémazie.