L'Assemblée des Premières Nations veut qu’Ottawa recule

1e304a12742dfbec0d22e0b29ff51516

Trudeau conteste l'idée de réparations pour les Amérindiens


À la veille d’une comparution en Cour fédérale du Canada, l'Assemblée des Premières Nations (APN) a demandé de nouveau, dimanche, à Ottawa d’abandonner sa contestation d’une décision juridique lui ordonnant de dédommager des enfants et des familles autochtones. 


«Le Canada doit cesser de lutter contre son propre Tribunal canadien des droits de la personne et respecter la décision visant à collaborer avec nous pour la compensation des enfants et des familles des Premières Nations qui ont souffert de discrimination "délibérée et inconsidérée". Le Canada se dit ouvert à la discussion sur la compensation; il devrait donc envoyer un fort message de soutien en retirant sa révision judiciaire et en nous rencontrant sans plus tarder», a affirmé le chef national de l'APN, Perry Bellegarde, par communiqué. 


La révision judiciaire demandée par le gouvernement fédéral en pleine campagne électorale avait indigné les groupes représentant les Autochtones ainsi que des partis d’opposition. Le gouvernement de Justin Trudeau conteste le jugement rendu en septembre qui l’oblige à verser 40 000 $ à chaque enfant autochtone ayant subi des préjudices causés par le système de protection de la jeunesse dans les réserves. Dans son appel en Cour fédérale, Ottawa demande le réexamen de la cause ou l'annulation de l’indemnisation totale, estimée à 2 G$. 


«Nous sommes d’accord avec le tribunal qu’on a besoin de compenser ceux qui ont été blessés par ces politiques. C’est un principe que ce gouvernement a toujours accepté et qu’on a mis en œuvre sur la question des pensionnats, sur celle des relocalisations forcées ou sur la question de la rafle des années 1960», avait dit Justin Trudeau lors de l’annonce de la contestation, au début octobre. Son gouvernement remet cependant en cause certains aspects du jugement, notamment concernant les dédommagements. 


Avant de fixer les dédommagements en septembre dernier, le Tribunal canadien des droits de la personne avait d’abord jugé en 2016 qu’Ottawa avait fait preuve de discrimination en offrant des services inadéquats de protection de l'enfance dans les réserves en comparaison avec ceux rendus aux enfants non Autochtones.




-->