Le parti libéral québécois est favorisé et gardera le pouvoir longtemps parce qu’il jouit, peu importe le contexte, de l’appui inconditionnel des anglophones et d’une grosse majorité des immigrants qui sont de moins en moins intéressés à parler français, comme une étude nous le démontrait il y a quelques semaines. Il est devenu très difficile, voire impossible même, de faire élire des députés de d’autres partis à Montréal ou en banlieue.
Ce qui ajoute au problème, c’est le vote des francophones éparpillé entre les libéraux, le PQ, la CAQ, QS et le Parti Vert. Et on voudrait créer un nouveau parti politique pour diviser ce vote davantage… Aucun de ces partis ne disparaîtra d’ici à l’élection de 2018 et je ne comprends pas cette stratégie qui ne mènerait qu’à assurer l’élection des libéraux, ce que ces stratèges veulent sûrement éviter.
Ce qu’il faut, c’est favoriser l’union de toutes les forces souverainistes et nationalistes et non la division telle qu’on la vit actuellement. Il faut travailler sur ce qui les rapproche et le seul dénominateur commun, c’est leur amour de la langue française et leur désir de la protéger ainsi que l’urgence d’intégrer tous les nouveaux arrivants à la majorité francophone du Québec.
L’ouverture nationaliste manifestée par la CAQ qui veut que le Québec détienne l’exclusivité de tous les pouvoirs liés à l’identité québécoise, c’est-à-dire les pouvoirs sur la langue, la culture et évidemment l’immigration apparaît comme une belle occasion à saisir pour renforcer le Québec et assurer la pérennité de la langue française.
Le Parti québécois devrait oser et prendre l’initiative d’annoncer que s’il est élu, il tiendra un référendum sur un tel rapatriement de pouvoirs. Ce référendum a de bonnes chances d’être gagnant puisque la CAQ est déjà favorable à un tel rapatriement et je ne vois pas comment QS et Option nationale pourraient être dans le camp du non. Je persiste à croire que beaucoup de fédéralistes nationalistes pourraient aussi être tentés de voter oui.
On peut faire un référendum sur autre chose que la souveraineté complète du Québec. L’important, pour le moment, c’est de réunir les francophones de droite ou de gauche autour de la défense de la langue française et de la culture québécoise, de battre les libéraux et de faire avancer et progresser le Québec. On verra pour la suite. Mais de grâce, n’ajoutez pas de nouveaux partis politiques qui vont nous diviser davantage. Ne faites pas ce cadeau aux libéraux.
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9 commentaires
Robert J. Lachance Répondre
1 avril 2016« L’indépendance, pour 2018, impossible. » François Ricard
Si elle devenait souhaitée d'ici 2018, il ne faut jamais dire jamais, impossible n'est pas Français; sérieusement, révélation circonstanciée d'un sondage crédible que 60 % des Québécois sont pour, elle serait susceptible de trop d'improvisation si rapidement. Je cite Monsieur, 2009, La souveraineté du Québec : Hier, aujourd’hui et demain, pages 248-249 :
« C’est pour cela qu’il est tellement important que le mouvement souverainiste élabore les programmes de gouvernement d’un Québec indépendant, avant même de prendre le pouvoir. Il faut tirer les leçons de 1995. On avait commencé les études avant les élections de septembre 1994 et le ministère de la Restructuration, créé à ce moment, s’est rapidement mis au travail. Néanmoins, le temps a manqué. L’avalanche des études en cours des derniers mois précédents la campagne référendaire projetait une image de désordre dommageable.
Les gens ont besoin de savoir où on veut les emmener et ce qu’on veut faire. À cet égard, je n’ai jamais oublié l’intervention lors d’une tribune radiophonique qui me demande :
- Le Code criminel, c’est fédéral ?
- Oui, madame.
- Alors, quand on sera indépendants, qu’est-ce qu’on fait avec les bandits ?
- L’Assemblée nationale va passer une loi pour indiquer que le Code criminel devient une loi québécoise. Plus tard, quand on voudra le changer, par exemple à l’égard des jeunes contrevenants, l’Assemblée nationale adoptera les amendement nécessaires.
- Ah ! oui, j’ai compris, merci beaucoup !
Il faut qu’on offre au citoyen la possibilité, à l’égard des questions qui le touchent, de voir comment telle question se présente, à quel genre de contraintes internationales il faut faire face, ce que le gouvernement propose, ce que l’opposition en pense, pour qu’il puisse se faire une idée. On cessera alors de geindre, de se plaindre, de blâmer « le fédéral ». On aura un vrai pays.
La dernière phrase de mon introduction se lisait ainsi : « La conclusion ramène à ce qui m’est toujours apparu comme la raison profonde, essentielle de la souveraineté du Québec : être responsable de soi-même dans une démocratie ou l’État est pleinement redevable à ses citoyens. » Je termine là où j’ai commencé. »
Sur ce, je retourne lire Penser l’État, Philippe Braud, 1997, 2004.
François Ricard Répondre
31 mars 2016"""Mme Marois a fais des petits pas..." toujours en arrière.
Plusieurs personnes, ici même sur Vigile, prédisaient la défaite du PQ-Marois.
D'aucuns blâment PKP pour son poing levé. Un poing qu'il a dû remettre au fond de sa poche le lendemain à la demande de Marois et cie.
Je faisais la campagne dans mon comté. Du porte à porte. Des petits groupes. Tout allait bien jusqu'au deuxième débat. Puis:"C'est quoi le deal, Mme Marois?" Dès le lendemain tout basculait. Les gens étaient convaincus qu'elle avait recouru à l'élection pour éviter de témoigner en commission parlementaire. "Elle est aussi coupable que Couillard". Voilà les commentaires que l'on entendait durant les deux dernières semaines de la campagne.
Un exemple de petit pas: on aurait pu revisiter la loi 101 et invoquer la clause nonobstant pour son application. Non. On redoutait un tollé de bien des gens....qui ne votent et ne voteront jamais pour nous. Et je suis sûr que nous pourrions aisément citer des dizaines d,exemples de cette nature.
Jean Lespérance Répondre
31 mars 2016La division, on voudrait bien l'éviter. Mais quand c'est le chef qui en est responsable, comment faire autrement? Cela me rappelle la division créée par Mme Marois lors de l'acceptation du stade ou de l'amphithéâtre de Québec où celle-ci voulait empêcher un particulier d'utiliser les tribunaux pour empêcher la construction du stade. Bafouer les droits individuels par une loi spéciale, on n'avait jamais vu cela nulle part au Québec. Personne au PQ n'était contre la construction du stade mais de là à bafouer les droits individuels, il y avait un écart de conduite, de principes nullement acceptable dans notre société.
Semblable dans le cas présent, le chef s'est permis d'envoyer promener quelqu'un de l'extérieur qui vient pour nous appuyer. Avant d'envoyer promener quelqu'un, on commence par l'écouter pour savoir si la personne a quelque chose d'intelligent à nous dire. Même si Poutine veut nous parler par l'entremise du PQ, je veux l'entendre. En plus de ça, il pourrait peut-être donner 5 millions au PQ. Il a donné 5 millions d'euros au FN. Des appuis même monétaires, on en a besoin.
Ce n'est pas en jouant au dictateur qu'on crée l'unité, c'est en respectant ceux qui viennent nous aider. Quand on ne comprend pas avec qui ou quoi on doit s'unir, inévitablement on crée la division. Alors le chef va-t-il faire quelque chose pour recréer l'unité? On se le demande.
Marcel Haché Répondre
31 mars 2016Le plus formidable cadeau que pourraient faire les nationalistes à tout le West Island, mais au P.L.Q. en particulier, ce serait ressortir le mot référendum. Un véritable Boulet. Même un insignifiant référendum sur l’amour que Nous portons au CH (Oui ou Non aimez-vous le CH ?) révélerait aussi bien une haine tenace d’une partie de l’électorat à l’égard du club de Montréal…
Vous rêvez, Claude Bachand, si vous croyez que la C.A.Q. est à ce point suicidaire qu’elle accepterait de faire sienne une stratégie péquiste. Ce parti est aussi capable que le P.L.Q. et le P.Q. de s’élaborer une stratégie. D’autant que la stratégie que vous avancez, encore un autre référendum, c’est une stratégie qui aurait toutes les apparences d’avoir été conçue par ce que la C.A.Q. considère elle-même comme étant une stratégie provenant des losers. Ils n’ont pas tout compris ce qu’il y a à comprendre, ceux de la C.A.Q., non, mais ils sont suffisamment futés pour faire la différence entre une stratégie de winners et une stratégie de losers.
Pour se débarrasser des pourris, (si tant est que cette ligne de la C.A.Q. est prometteuse…) il n’est pas nécessaire d’annoncer une grande corvée de lavage, compliquée en 28 étapes comme en 28 référendums. L’électorat a le nez assez fin pour sentir déjà d’où vient cette mauvaise odeur qui incommode le Québec, enfin une grande partie du Québec, mais pas tout le Québec…
La meilleure stratégie consiste donc à répondre franchement ceci à l’électorat qui est de plus en plus incommodé : ce que nous avons dans nos poches, contrairement à ce que laissent entendre Couillard et toute sa gang, ce n’est pas un ou des référendums, c’est juste du savon…Car c’est cela d’abord dont Nous avons besoin : Nous débarrasser de ceux qui salissent notre maison, la seule qui Nous appartienne encore.
De ce point de vue, P.K.P. est le chef péquiste le plus redoutable que nous ayons eu depuis très longtemps. Pourquoi l’inciter à s’embarrasser d’un pareil Boulet, et même espérer que le chef de la C.A.Q. revienne sur ses déclarations à l’effet que le P.Q. est dans le Déni ?
Wake up !
Archives de Vigile Répondre
31 mars 2016@M. Ricard,
«Le PQ au pouvoir aurait pu, par petits pas, apporter des changements à notre statut dans la constitution canadienne.»
Durant son court mandat, Pauline Marois a justement fait cela , des petits pas. Dès sa reprise du volant, Couillard a refait ces mêmes petits pas, mais à l'envers.
Il va falloir avoir plus d'ambition, et viser à prendre le pouvoir pour le garder. Seul l'indépendance peut permettre cela. Si cela n'est pas possible en 2018, j'aime autant rester dans l'opposition, et garder le cap.
François Ricard Répondre
31 mars 2016M. Lachance,
L'indépendance, pour 2018, impossible.
Depuis vingt ans qu'on ne fait pas sa promotion. On ne pourra remplacer ce long silence en deux ans. Surtout pas avec les chantres qui sont nôtres. Ils ont des voix de carpe.
QS ne peut se permettre une véritable alliance avec le PQ. Il risque une scission importante en ses rangs.
Par ailleurs, un autre mandat PLQ serait désastreux pour la nation québécoise.
Le PQ doit remporter la prochaine élection. Il doit compter sur un gouvernement majoritaire. Pour ce faire, il doit obtenir des appuis à gauche et à droite.
Promettre un référendum sur les pouvoirs du Québec aurait de bonnes chances de rallier bien des gens de la CAQ.
S'engager à donner au Québec une constitution républicaine inviterait bien des membres de QS à l'appuyer.
Et ceci n'oblige aucunement le PQ à renoncer au projet d'indépendance. Projet qui, actuellement, est négligé par presque tous nos élus qui sont les plus frileux que j'aie vus depuis la fondation du PQ. Aucun n'a osé rencontrer Mme LePen...
Alors, M. Lachance, ne comptez pas sur ces gens pour faire l'indépendance en 2018.
Archives de Vigile Répondre
30 mars 2016Mon opinion va dans le même sens que vous, je vous encourage à véhiculer votre idée autour de vous et sur les blogues et réseaux sociaux.
Robert J. Lachance Répondre
30 mars 2016J’ai vérifié ici ailleurs que vous êtes un mordu de la langue pour avoir écrit proche une dizaine de fois à son sujet sur Vigile de 2008 à 2014. Moi, c’est la représentation, en particulier le droit de vote des moins de 18 ans et le mode de scrutin.
Si je vous ai bien compris, depuis les 12 mai et 3 novembre 2014 et le 3 février dernier vous vous faites le promoteur du référendum comme instrument privilégié par la CAQ pour procéder à la pièce au rapatriement d’un certain nombre de pouvoirs (compétences ?) liés à l’identité québécoise : langue, culture, éducation, communication, immigration.
Heureux d’observer que si en 2018 Le chef du PLQ, est-ce que ce sera toujours Philippe Couillard, brandit la perspective d’un référendum pour se faire réélire par les craintifs de changements, il devra s’expliquer contre deux stratégies plutôt qu’une en débat des chefs. Option nationale devrait en être si elle offre une troisième stratégie.
L’évolution politique du Québec d’État-province à État-pays, si elle survient, se verra consacrée par un référendum mais sera entreprise et réalisée, par de bonnes personnes aux bons endroits aux bons moments, c’est dire autrement à la pièce.
François Ricard Répondre
30 mars 2016Depuis l,avènement du PQ, nous songeons au "grand jour" où, dans un changement brusque, nous devenons indépendants.
Pourtant nous savons que l'être humain craint les grands sauts. Nous acceptons volontiers de faire d,abord un petit pas, puis un autre...et un autre...
Le PQ au pouvoir aurait pu, par petits pas, apporter des changements à notre statut dans la constitution canadienne. La clause nonobstant lui serait alors d'un grand secours.
Ces petits pas auraient deux effets: donner confiance aux nôtres et exacerber les fédéralistes qui auraient alors à défendre leur idéologie.
Oui, pourquoi pas un référendum sur la langue, la culture, l'immigration.
Et pourquoi pas, aussi, promettre de mettre sur pied une constituante.
Et , ce faisant, le PQ poursuit toujours son grand but: l'indépendance.