D’où vient cette hésitation à affirmer notre identité collective? D’où vient le fait que nous confondions toujours la défense de notre langue avec une manifestation de radicalisme, d’intolérance?
Il ne manque pas de citoyens du monde aujourd’hui. La mode est aux nomades. Ils parlent souvent le « Justin Trudeau », en mélangeant le français et l’anglais dans la même phrase. Ils se sentent très branchés en nous imposant ce sabir.
Grand bien leur fasse, mais je ne suis pas du lot. Je n’ai qu’un seul pays, le Québec, et j’ai de plus en plus le sentiment de le perdre, qu’il m’échappe pour de bon. L’anglicisation de Montréal n’est-elle pas criante?
Un sentiment puissant s’impose à moi. Je ne veux pas que mes enfants et les leurs me regardent dans 50 ans comme l’étrange représentant d’une nation marginalisée dans sa métropole et refoulée de plus en plus loin dans des régions devenues « réserves à Canadiens français ». Il faut prendre les mesures nécessaires pour éviter que Montréal se détache définitivement du reste du Québec, à la manière d’une métropole devenue indifférente à son pays. Il faut les prendre maintenant.
Quelles mesures? On les connaît. Un véritable enseignement de l’histoire nationale. Une abolition du cours ECR. Une suspension du multiculturalisme d’État. Une révision de nos politiques d’immigration.
Il faut en ajouter une autre, fondamentale, dont débattront bientôt les militants péquistes en congrès : l’application de la loi 101 au cégep. Les raisons sont nombreuses. Je me contenterai de les résumer tant cette mesure devrait aller de soi.
Pour l’essentiel, elles relèvent de l’adaptation de la loi 101 au xxie siècle. À cela s’ajoute le fait que 50 % des immigrants quittent le réseau scolaire francophone dès qu’on leur en donne l’occasion. Et celui qui choisit le cégep anglais se désaffiliera probablement de la majorité francophone.
Mais l’éternel rassemblement des génuflecteurs se dressera contre cette mesure. Il radotera le blabla exaspérant des « droits fondamentaux », comme si la défense du français transformait le Québec en dictature. Il y en a qui ont pris l’habitude de confondre leur mollesse avec de la tolérance.
Si je demeure souverainiste, je ne suis plus militant péquiste depuis longtemps. Mais à ceux qui sont encore dans ce parti et qui portent cette proposition, je conserve toute mon estime et leur dit : ne reculez pas devant les injures. Tenez bon. Tenez la ligne. Vous menez une bataille pour le Québec.
Loi 101 au cégep : OUI!
Cégep en français
Mathieu Bock-Côté1347 articles
candidat au doctorat en sociologie, UQAM [http://www.bock-cote.net->http://www.bock-cote.net]
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