[->rub317] Il aime beaucoup parler, le Général Dallaire, depuis qu’il est sénateur. Il
trouve aujourd’hui normal que des Québécois aillent se faire tuer en
Afghanistan sous prétexte qu’il s’agit d’une mission de l’ONU.
Et pourtant
il a connu les horreurs d’une guerre civile que l’ONU devait faire cesser.
Il n’a pas trouvé cela tellement agréable de réclamer une aide qui ne
venait pas parce la situation le dépassait.
Maintenant que d’autres sont à
l’épreuve, il devient acceptable que de nos soldats s’exposent pour remplir
les obligations d’une ONU tout aussi versatile et changeante que dans le
passé.
Au Rwanda, les États-Unis tiraient de l’arrière, en Afghanistan, ils
tirent de l’avant, mais rien n’a changé dans les coulisses de la
géopolitique. C’est toujours les jeux des super-puissances.
Il me semble que le vieux général devrait mieux user de son expérience
militaire. Mais point de danger à Ottawa. Les positions au Sénat sont moins
risquées que celles qui sont sur les routes de Kandahar. Et puis ça fait
tellement plaisir aux Conservateurs. « Delendi Talibani! »
Gilles Néron
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
12 avril 2007Le bon général Dallaire n’a pas encore vu assez de sang et de violence pour comprendre la leçon ; il en redemande encore au nom de ces bonnes vieilles valeurs dont l’Occident se targue de défendre contre la barbarie. Il va de soi que nos guerres sont toujours des guerres justes. Des guerres civilisatrices!
Remarquez que l’argument n’est pas nouveau. Déjà, le grand Alexandre - notez que les vainqueurs sont toujours grands - l’utilisait pour justifier ses conquêtes. Mais qui, d’Alexandre ou d’Aristote a contribué davantage au rayonnement de la Grèce et sa culture? Hélas, pour qu’une civilisation accouche d’un Aristote, il semble bien qu’elle doive également accoucher d’un Alexandre ; pour un Chateaubriand, un Napoléon.
Ceci étant dit, devons nous endurer les mièvreries larmoyantes d’un général qui n’a jamais brillé par sa sagacité. Quant à moi, la seule auréole qu’il possède vient de ce qu’il fut témoin impuissant – et j’insiste sur le mot impuissant - d’un drame incommensurable. Cela lui donne-t-il cette autorité morale dont il semble se croire investi?
Les vieux généraux ne meurent pas… ils deviennent cons!