Hydro-Québec de connivence avec le gouvernement

Les trop-perçus...mal perçus

Tribune libre

Je ne sais pas si vous éprouvez la même indignation et la même frustration que moi, mais lorsque je constate les sommes astronomiques déclarées par Hydro-Québec en trop-perçus au cours des sept dernières années [1,4 G$] et que, en tant que client, j’ai subi des hausses de tarifs au cours de cette même période, j’ai la nette impression d’avoir été floué par notre société d’État.

Aux dires de Marc-Olivier Moisan-Plante, économiste à l’Union des consommateurs, «si le 1,4 G$ avait été remis dans les tarifs dans une année, cela aurait provoqué sur le coup une baisse des tarifs d’électricité d’H-Q de l’ordre de 12%». Selon ses calculs, la baisse aurait été de 121 $ après taxes pour un petit logement et de 290 $ pour un bungalow chauffé à l’électricité. «Devant la Régie de l’énergie, la société d’État sous-estime systématiquement ses revenus ou surestime ses dépenses lorsque vient le temps de faire approuver ses tarifs»

Et comme si ce n’était pas assez, alors que la Régie a finalement mis en place un plan de partage des trop-perçus entre la société d’État et les clients d’Hydro-Québec l’an dernier, le gouvernement Couillard, avec le projet de loi 28 récemment adopté, a décidé de s’approprier les trop-perçus de 160 M$ qui auraient pu servir à réduire la facture d’électricité des consommateurs en 2016.

Dans toute cette saga méprisante, les Québécois se trouvent à incarner les dindons de la farce dont le rôle est de garnir l’assiette au beurre d’Hydro-Québec qui refile ses profits abusifs dans les goussets du gouvernement…Pathétique et révoltant!

Trop-perçus

2008 : 70,9 M$
2009 : 192,9 M$
2010 : 257,2 M$
2011 : 176,2 M$
2012 : 274,4 M$
2013 : 278,6 M$
2014 : 159,8 M$
Total 1 410 G$

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Henri Marineau2090 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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1 commentaire

  • François A. Lachapelle Répondre

    13 mai 2015

    @ Henri Marineau,
    1. J'aimerais bien comprendre votre vision du rôle d'Hydro-Québec dans la société et dans l'économie du Québec. Sûrement qu'une mise à jour du rôle d'Hydro-Québec, notre société d'État est impérative. Le ministre Pierre Arcand disait hier que le Gouvernement Couillard se penche sur ce sujet dans le cas de trois sociétés d'État, dont Hydro-Québec.
    2. En vous étouffant avec les trop-perçus, vous semblez privilégiez le cas par cas alors qu'il faut se positionner sur l'ensemble des interactions d'Hydro-Québec avec le Québec et dans le monde après.
    3. Relativement parlant, les trop-perçus de 2014 de 160 M$ représentent 2% des charges totales de 7831 M$ en 2014. Ce 2% représente une faible erreur de l'estimation des dépenses pour 2014.
    4. Que faire avec les prochaines hausses de tarifs d'électricité d'H.-Q. compte tenu que les 4,2 millions de clients qui représentent les 8 millions de Québécois sont les réels propriétaires d'Hydro-Québec ? Il faut rappeler que le Québec jouit d'une position privilégiée sous l'angle de sa géographie physique et de ses ressources en hydrolicité. Grâce au génie des ingénieurs québécois, les avantages physiques du pays du Québec sont exploités à l'avantage du porte-feuille de chaque Québécois.
    5. Cependant, ce n'est pas parce qu'on est propriétaire de sa maison qu'il faut exclure une rénovation de sa cuisine ou de l'ajout d'une salle de bain moderne après une vingtaine d'années d'attente et d'usure.
    6. Selon le prof et comptable Léo-Paul Lauzon de l'UQAM, c'est près de 7 milliards $ de profits nets annuels qu'Hydro-Québec devrait développé au lieu du 3,4 G$ de 2014. Toutes les missions d'investissements régionaux comme dans l'éolien confiés à Hydro-Québec sont des mésaventures qui excèdent la mission première d'H.-Q.: fournir de l'électricité de qualité à ses clients à un prix raisonnable.
    7. Contrairement aux élus du Gouvernement du Québec, les dirigeants d'H.-Q. ne sont pas imputables directement devant la population. Ils jouissent trop souvent d'impunité comme dans le mauvais contrat de 20 ans ( 2006-2026 ) pour l'usine de cogénération de Bécancour, propriété de TRansCanada Energy de Calgary.
    8. En conclusion, ceux qui considèrent qu'on traie trop la vache à lait qu'est H.-Q. au détriment des citoyens devraient comprendre qu'on la traie male. À moins que le PRIVÉ s'empare de la crème d'Hydro-Québec comme le Ministre Pierre ARCAND s'emploie en coulisse en limitant le débat sur l'acceptabilité sociale derrière des portes closes. Qu'a-t-il à cacher au peuple ce farfouilleur de Pierre Arcand ?