La Cour d’appel du Québec, s’appuyant sur une exception contenue dans la Charte de la langue française, vient de confirmer que l’Office québécois de la langue française (OQLF) n’avait pas le droit de modifier son règlement pour forcer des détaillants multinationaux à ajouter un descriptif en français à l’affichage de leur marque de commerce.
Pourtant, en date du 28 janvier 2015, un juge de la Cour du Québec confirmait que la situation actuelle du français au Québec ne justifiait pas une modification à la loi 101 en matière d'affichage commercial, la loi stipulant la prédominance du français dans les enseignes commerciales, l'affichage extérieur et intérieur de même que sur les emballages.
De son côté, en réaction au jugement de la Cour d’appel du Québec, le premier ministre Couillard s’est contenté de déclarer : « Il n’y a pas de crise linguistique au Québec. Le français fait de grands progrès encore aujourd’hui au Québec. Le visage français du Québec est bien assuré même si des détaillants n’ont pas eu la politesse élémentaire, vis-à-vis de leur clientèle, d’indiquer un petit rappel de leur connaissance de la réalité française du Québec. »
Avec un défenseur de la langue français aussi « déterminé », nous pouvons être assurés que le chef de l’État québécois reléguera ce débat habilement dans le placard comme il lui arrive régulièrement de le faire quand la langue de ses «tizamis» est menacée !
Pauvres anglophones !
En lisant les commentaires du commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, sur le fait que « la contribution des Québécois d’expression anglaise et des immigrants anglophones n’est pas toujours perçue à sa juste valeur au sein de la société québécoise », je me suis demandé s’il fallait en rire ou en pleurer.
Et, comme pour ajouter l’insulte au mépris, M Fraser en remet en affirmant que « le Québec compte 2,2 fois plus d’entrepreneurs anglophones que francophones » tout en ajoutant du même souffle que « la communauté anglophone ne représente pas une menace pour la majorité française au Québec ».
Comment un fonctionnaire fédéral peut-il s’immiscer avec autant de désinvolture dans un débat aussi crucial que la défense et la protection de la langue française au Québec, particulièrement dans un contexte où les anglophones bénéficient ici de privilèges qu’aucune autre province n’octroie aux francophones hors Québec ? Il y a là, à mon sens, un manque total de jugement, voire même un affront envers la société québécoise dont l’accueil envers les anglophones est pour le moins très généreux !
Au lieu d’alléguer qu’«on continue d’avoir des souvenirs d’une époque révolue qui domine le discours public», Graham Fraser devrait plutôt sortir du « discours révolu » sur le bilinguisme institutionnel à la Trudeau, père, et admettre le caractère francophone distinct du Québec qui peine à maintenir ce statut particulier en terre canadian au lieu de déblatérer sur les « pauvres anglophones » !
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
8 mai 2015Graham Fraser a aussi dit que;
"cinq des dix principales découvertes scientifiques québécoises en 2013 sont attribuables à des chercheurs qui ont l'anglais comme première langue officielle parlée".
Les anglos du Québec recoivent 30% des budgets d'éducation post-secondaire pour 8% de la population du Québec. J'espère qu'ils ent obtiennent des résultats!