Hugo de Grandpré - Les Québécois sont optimistes face à leur économie et à celle du Canada. Une bonne majorité des répondants à un sondage SOM-La Presse-Cyberpresse jugent en effet que les perspectives des cinq prochaines années sont «très bonnes» ou «assez bonnes».
Les gens voient d'un meilleur oeil l'avenir économique du Canada que celui du Québec. Ainsi, 70% jugent «très bonnes» ou «assez bonnes» les perspectives d'avenir pour l'ensemble du pays, comparativement à 63% pour la province.
Deux économistes consultés hier par La Presse ne sont pas étonnés par les résultats. «Ça ne me surprend pas, au contraire. On n'a pas vu de chômage aussi bas depuis 30 ans», lance Pierre Fortin, professeur à l'UQAM.
Le taux de chômage au Québec est resté le même en mai, à 7,2%. «Habituellement, les gens vont juger de l'avenir à partir de leur perception de la situation courante», ajoute M. Fortin.
Ces résultats viennent confirmer ceux du Conference Board, qui calcule l'indice de confiance des consommateurs, note pour sa part Benoît Desrochers, économiste au Mouvement Desjardins.
Dans le sondage, 14,5% des répondants ont jugé «très bonnes» les perspectives économiques du Canada. Pour le Québec, 9,3% des gens ont utilisé les mêmes termes. Ce sondage a été mené auprès de 1014 personnes, entre le 13 et le 21 juin 2007. La marge d'erreur est de 4.3%.
«Au Canada, on sent que les perspectives économiques sont relativement bonnes, et cela inclut évidemment l'Ouest, où la croissance économique est nettement au-dessus de la moyenne nationale», explique M. Desrochers.
Pour ce qui est du Québec, on aurait pu s'attendre à des perceptions plus moroses, avec les difficultés du secteur manufacturier et celles engendrées par la force du dollar canadien, précise l'économiste. Mais il se range derrière son confrère: le faible taux de chômage compense largement dans l'opinion publique.
«Le paiement de l'équité salariale par le gouvernement a apporté beaucoup d'eau au moulin», ajoute-t-il.
À moyen et à long termes, la province devra faire face à de nombreux défis, conviennent toutefois les deux hommes, qui citent le vieillissement de la population. «Mais de façon générale, les gens semblent encore avoir bon espoir de surmonter ces difficultés-là et de passer au travers», estime M. Desrochers.
À cet égard, les Québécois ont raison d'être confiants, juge Pierre Fortin. «Il y a des moyens de s'en sortir, mais il va falloir payer pour. On n'aura pas le choix: il va falloir augmenter nos tarifs d'électricité, entre autres choses.»
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