Les Québécois appelés aux urnes cet automne ?

892a671249eb7ac097db2daa30e7d3ce

«Quel est le moins pire moment pour espérer être réélu ?»





Il ne manque pas beaucoup d'ingrédients dans la recette libérale pour que ces derniers envisagent fortement de déclencher des élections générales anticipées au Québec. En politique, on ne choisit pas toujours le meilleur moment, mais souvent on prend le moins mauvais. Voici pourquoi je suis d’avis que les libéraux pourraient être tentés de nous convoquer aux urnes dès le début de l’automne.


Le Parti québécois en eaux troubles


La mort du projet de convergence ce week-end donne un grand coup dans les flancs du PQ. Sans entente électorale et en baisse dans les sondages, les assises péquistes sont menacées si une élection hâtive devait être déclenchée. Les finances du parti sont précaires suite aux deux courses à la chefferie; elles ont aussi été plombées par une réclamation salée du directeur général des élections.


Québec solidaire et la division du vote


La venue de Gabriel Nadeau-Dubois au sein des troupes solidaires a fait bouger l’aiguille pour le parti le plus à gauche de l’échiquier politique québécois. Ils vont évidemment chercher la majorité de leurs appuis au PQ. Le « buzz » GND ne sera pas éternel, mais il sera encore présent pour quelques mois. Pour les libéraux, cette division est salutaire.


La CAQ et le vote volatile


Certes, le parti de François Legault est en montée dans les sondages, mais ce vote est volatile. Une erreur, un commentaire qui tourne mal, un candidat avec un passé douteux et boom, la CAQ pourrait perdre du terrain durement gagné. Ajoutez à cela que la Coalition avenir Québec n’a pas une très bonne organisation dans certaines régions du Québec et qui sait ce qui peut survenir en campagne électorale. Disons qu’affronter la CAQ comme premier adversaire serait un risque calculé pour le PLQ.


Quels sont les avantages pour les libéraux ?


C’est connu, l’été favorise toujours le gouvernement en place. En général, les sondages d’après vacances donnent quelques points de plus à ceux qui ont les deux mains sur le volant. De plus, il y a de la grogne dans le caucus libéral actuellement. Les scandales défilent les uns après les autres et plusieurs ont tendance à pointer en direction du chef et de son entourage comme boucs émissaires. Une campagne électorale aurait comme avantage de coaliser le caucus des députés derrière Philippe Couillard. Enfin, les libéraux pourraient être tentés de faire l’élection avant le procès de Nathalie Normandeau et de Marc-Yvan Côté. On ne sait jamais ce qui en sortira et veulent-ils vraiment prendre cette chance ?


Ne manque qu’un ingrédient


Oubliez les élections à date fixe. Le gouvernement n’est pas tenu de respecter la loi. Le droit de lancer les hostilités est garanti par la constitution canadienne. En tout temps le premier ministre du Québec peut demander au lieutenant-gouverneur de dissoudre la chambre. C’est d’ailleurs ce qu’ont fait Stephen Harper en 2008 et Pauline Marois en 2014. Alors que manque-t-il ? Une raison pour partir en campagne. Les libéraux devront trouver un projet de loi controversé, une position que les partis d’opposition ne sauraient appuyer et qui, idéalement, serait populaire dans la population pour justifier l’appel aux urnes.


Prenez de bonnes vacances, mais pas trop


Message aux organisateurs de partis : vous trouvez mon idée folle ? Je vous suggère d’intensifier le recrutement de candidats et de prendre quelques semaines de bonnes vacances au début de l’été. Je sais que le PLQ a demandé des scénarios d’élections à la machine gouvernementale. Ultimement, la décision finale appartiendra au premier ministre, mais il est clair que les libéraux se poseront la question la plus importante : quel est le moins pire moment pour espérer être réélu ? Je n’exclurais pas l’automne être dans les souliers de Philippe Couillard.




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé