Les Plaines d'Abraham pleines d'Amour!

Tribune libre

Des mots s'agglutinent dans ma gorge, dans mon esprit, des mots, des pensées récoltées dans ce jardin luxuriant de fraternité et ont de la difficulté à dépasser l'émotion qui m'étreint encore suite à cette inoubliable expérience du Moulin à Paroles de Québec. Jamais, je n'aurais pensé être capable de demeurer six heures assis sur le gazon accueillant des Plaines-d'Abraham, six heures de suite. Normalement je ne suis pas très amateur de ce genre de démonstration publique mais cette fois-ci, c'était autre chose. J'ai le sentiment profond d'avoir assisté à un moment historique.
Certaines textes nous étaient connus quoique souvent oubliés, nous avions aussi le plaisir d'en entendre d'inconnus, tous plus pertinents les uns que les autres. Ces textes ont été lus de façon magistrale, par une panoplie de personnes dont les noms de certaines nous étaient familiers et d'autres moins. Les textes étaient très clairement énoncés, où l'on sentait un profond accent de vérité et souvent d'émotion. Luck Mervil a lu le contesté manifeste avec une grandeur d'âme et une vérité qui ont provoqué les frissons dans cette foule attentive. La présence de Dominique Rankin, qui en costume national, nous a parlé d'Amour et de Fraternité au nom de la nation Algonquine et aussi des autres nations autochtones, a saisi tout le monde. Des Québécois de différentes origines sont aussi venus nous témoigner une solidarité et un encouragement à continuer la lutte vers le seul dénouement possible pour notre survie, l'indépendance.
Parmi les lecteurs j'ai particulièrement remarqué M. Robin Philpot, cet écrivain très controversé chez les fédéralistes qui a osé publier des ouvrages d'éveil et de dénonciation comme, entre autre, une étude de l'État Desmarais, l'ennemi public No.1 au Québec. J'ai été étonné de voir l'emphase qu'a mis M.,Bernard Landry a lire son texte et à promouvoir l'indépendance du Québec. M. Gilles Duceppe est venu très simplement et avec beaucoup de senti partager avec nous un autre texte historique. Hier, dimanche matin, j'ai aussi vu, après la marche populaire pour l'Indépendance dans les rues de Québec, Mme. Marois et sa suite entrer sur les plaines et se diriger vers le kiosque d'où les textes étaient lus. Elle a bien fait ça mais j'ai un peu moins senti de sa part, cet accent de vérité venant des tripes comme chez les autres lecteurs. Remarquez que ça, c'est une impression toute personnelle.
Techniquement parlant, je dois souligner la qualité sans faille et toute professionnelle du système de sonorisation et de ceux qui l'ont installé et contrôlé. J'ai rarement vu, dans de telles démonstrations, un rendement aussi bien calibré. Tous les intervenants étaient très compréhensibles, peu importe où nous étions sur le terrain, et, ô bonheur, le volume n'était pas intolérable, juste ce qu'il faut pour remplir son rôle.
Le Moulin à Paroles s'est déroulé dans une paix extraordinaire. Par bonheur, ce que je craignais, ne s'est pas produit, pas de provocations à ma connaissance. Un gros autobus de la police était par contre stationné hors de la vue des participants, ils étaient prêts.
Un rassemblement d'une telle qualité, dans la très belle ville de Québec, a suscité une question dans mon esprit. Comment se fait-il que, chez la population de cette ville, hospitalière et éduquée, se trouve tout un pan de cette population à supporter une radio-ordure, au seuil de l'intolérable. Cette même radio, qui prône l'imbécillité, les ragots bas de gamme et la servilité au fédéral, apparemment, va chercher une cote d'écoute alarmante. J'en arrive même à me demander si cette radio ne serait pas financée par le fédéral ou un de ses collabo pour abêtir une population dans le but de la contrôler. Mystère.
Pour terminer en beauté, je veux souligner l'hospitalité et la convivialité de la population de cette magnifique ville de Québec. C'est notre capitale nationale et nous en sommes fiers mais il me faut surtout souligner a gentillesse et l'hospitalité exceptionnelle d'une personne qui nous a accueillis, un ami, son fils et moi, gratuitement pour la circonstance, dans son gîte, normalement occupé par des touristes. Cette exquise dame que je connaissais seulement par internet et grâce à Vigile, nous a reçus littéralement comme des rois. Elle est un exemple de patriote à sa plus belle expression. Sans apport raffiné et chaleureux, mon ami et moi n'aurions pu avoir le privilège de participer à une telle démonstration de fraternité à la Québécoise. Le mot merci est un euphémisme.
Pour terminer (encore!) le journal Le devoir publie à la une ce matin, des photos de quelques participants et un très belle synthèse d'Isabelle Porter sur cet événement, La réunion pacifique et fraternelle de milliers de Québécois qui ont assisté à ce Moulin à Paroles, a, par contraste, fait ressortir l'insignifiance et la bassesse des « zélites » qui nous dirigent, qui n'ont pas su cautionner, participer à un événement, disons-le, politique, d'une telle qualité. Ils n'ont pas su, ou voulu, vibrer au même rythme que la population qu'ils gouvernent, parler de leur aveuglement est un pléonasme, un blasphème sur l'autel de la nation. L'unifolié, le drapeau canadien, piteux et planté impudemment au sommet du kiosque nous rappelait que cette terre de Québec était encore fédérale et que nous avions encore beaucoup de travail à faire pour nous en débarrasser, pour dénouer nos liens.
Ce pacifique rassemblement, à l'image de ce que nous sommes, nous incite cependant à éveiller notre vigilance, car les texte, même anciens qui ont été lus, nous font prendre conscience qu'au lieu d'avancer, de jouer notre partition dans l'orchestre des nations, nous faisons de plus en plus de fausses notes, nous reculons au point de devoir disparaître si nous n'y prenons pas garde.
Je vous salue mes soeurs et frères Québécois.
Ivan Parent

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Ivan Parent403 articles

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Pianiste pendant une trentaine d'années, j'ai commencé
à temps partiel d'abord à faire du film industriel, de la vidéo et j'ai
fondé ma compagnie "Les Productions du LOTUS" Les détails seront visibles sur mon site web.
Site web : prolotus.net





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 septembre 2009

    Votre txte m'a émue comme c'est pas possible. Il nous rappelle que nous sommes un peuple chaleureux,résilient et civilisé. Nous méritons un pays à notre mesure.Aurons-nous le courage??
    En tout cas j'espère qu'il y aura une suite à ce moulin.
    Marie Le Roseau.

  • Claude G. Thompson Répondre

    14 septembre 2009

    Cher monsieur Parent,
    je partage tout à fait votre émotion. Ma compagne et moi nous sommes déplacés sur le site pour mieux communier avec tout le monde et plus pleinement ressentir les sensations tantôt de surprise, d’émerveillement, d’admiration, de recueillement, d’enthousiasme, de ravissement; tantôt d’abasourdissement, d’ahurissement, d’étonnement et de surprise qu’ont provoqués les lectures qui se succédaient sans que jamais nous ne nous en lassions.
    En accord avec votre pensée, je fais le souhait que ce rassemblement nous incite à demeurer vigilants afin de continuer sans entraves notre marche vers le pays.
    Claude G. Thompson

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    14 septembre 2009

    Votre texte, Monsieur Parent est celui que nous aurions tous voulu écrire aprés avoir été si enthousiasmés, si émus en écoutant tous ces mots, toutes ces phrases ce soir-là sur vos plaines, rappelant votre Histoire, rappelant vos ancêtres, ceux-là même qui ont bâti ce pays, et qui le temps de ces simples mots étaient là prés de vous tous..
    Une réunion si paisible, une fraternité infiniment palpable même d'ici, en France, pourtant si loin de vous tous...et cet amour et cette fraternité partagés à nouveau avec les nations autochtones a apporté un grand réconfort aussi ..Gardons bien présent le souvenir de ces deux journées hors du temps, afin que plus personne ne reste endormi sur le sol de votre beau Québec..

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2009

    ÉMUE, terriblement et pour toujours,
    Merci,
    Hélèna